16/03/05 5.47 t.u. R

Nous avons vécu la semaine passée deux jours d'informations contradictoires. Viendra, viendra pas ? Chavez rencontrerait-il ses partisans. Peu importe, nous étions tous d'accord pour tenter notre chance, si infime soit-elle, d'apercevoir cet homme qui est en passe de devenir une légende vivante : "celui qui...", celui qui a redonné aux Américains du Sud une dignité trop longtemps bafoué, celui qui s’oppose aux yankees, celui qui est, à nos yeux, le nouveau Peron.

A 18 heures, nous nous sommes retrouvés comme convenu face à la Maison de Radio-France, dans le 16eme arrondissement de Paris.

Des gens étaient venus de toute la France. Tout ce que compte le pays d'associations de solidarité avec l'amérique latine et Cuba étaient représentés, ainsi que tout ce que compte le continent latino-américain de nationalités.

Viendra, viendra pas.

Le temps passait, il faisait très froid. Mais nous savions qu'il était la, et nous n'aurions jamais pu envisager qu'il nous ignore. De toutes façons, nous serions resté la une bonne partie de la nuit s'il fallait.

20h00 : Une compagnie de CRS se déployait afin de former un cordon entre nous et le batiment, nous cantonnant de l'autre coté de la très large avenue qui nous séparait du gigantesque hall de la Maison de la Radio. Des CRS pour une fois débonnaire.

Nous vîmes une fiévreuse activité se développer autour des véhicules du cortège officiel, stationnés au pied de l'imposant édifice. Un signal ?

20h30 : Un groupe d'hommes sortaient de la salle de presse, dont nous pouvions voir l'accès au travers des baies vitrées. 200 personne se mirent en apnée. Une onde électrique invisible traversait les participants, nous le savions au milieu de ce groupe, nous percevions sa présence. Dans un même temps, nous nous demandions s'il n'allait pas sauter dans sa voiture et nous faire un simple signe de la main. Peu importe, il était la, nous l'attendions.

Viendra, viendra pas.

Toujours entouré d'une énorme grappe de journalistes, nous ne pouvions l'apercevoir distinctement.

Viendra, viendra pas. 200 personnes qui à ce moment rivalisaient de ferveur pour scander son nom : " Hugo, hermano, Paris esta contigo !!! "

D'un coup, le cercle se brisa, les CRS bloquèrent en catastrophe l'avenue. Le président vénézuelien se détachait de son escouade pour la traverser.

Et Hugo Chavez vint à nous.

Et nous allions à sa rencontre, les CRS ne nous repoussant que mollement.

Hugo Chavez s'avançait les mains tendus.Il n’y a pas de mots pour décrire ce que dégage cet homme, ce magnétisme incroyable, ce pouvoir de séduction hallucinant, cette humanité émanante de sa personne telle une aura. Ce n'est qu'un humain, certes, mais cet Homme possède quelque chose d'indescriptible de plus que les autres.

Nous l'entourions. Il s'excusa de nous avoir fait attendre aussi longtemps, il se dit touché de l'accueil, et qu'ensemble nous sommes forts. Il resta 10 minutes avec nous, puis partit prendre son avion.

Cela écrit, un fait a mis dans une fureur folle la plupart des participants : il y avait sur les lieux uniquement quatre militants de la LCR de Krivine/Besancenot : 4 personnes, 4 drapeaux.

Or ceux-ci, qui dans leur presse papier et en ligne, traitent Hugo Chavez de révolutionnaire de pacotille ont réussi à se faire passer auprès de l’Associated Press, de Libération et de plusieurs autres médias, comme … les organisateurs de l’accueil de Chavez !

Il y a des coups de barre de fer qui se perdent ! Ils ne se perdront peut-être pas indéfiniment…