08/03/05 19.48 t.u. Roland Gaucher

Ma première intention était d’écrire cette semaine un article sur le livre fort intéressant d’un journaliste gauchiste, Frédéric Charpier, intitulé Génération Occident et consacré à un certain nombre d’hommes venus de l’extrême droite (Madelin, Longuet, Novelli, etc.) et passés dans les rangs plus confortables et médiatiques de la majorité.

Mais je suis avant tout un ancien journaliste et j’obéis aux réflexes de cette profession : coller à l’actualité.

Et l’actualité, pour moi, c’est la sanction brutale qui vient de s’abattre sur Bruno Gollnisch.

Ici je cite Le Monde du 6 mars : « Bruno Gollnisch n’est plus professeur de Droit international et de civilisation japonaise à Lyon III. Le Délégué Général du Front national a été suspendu jeudi 3 mars, pour une durée de cinq ans par la section disciplinaire de cette Université, et son traitement a été diminué de moitié. Cette sanction intervient après quatre mois d’une procédure cahotante, mais elle est importante : c’est la première fois dans l’histoire de l’Université française qu’un enseignant soupçonné de propos négationnistes écope d’une sanction aussi lourde. »

Cela revient à dire que le jugement rendu par le tribunal de Nüremberg est tabou. Rappelons le : ce tribunal, c’est celui des vainqueurs jugeant les vaincus. Jusque là, après chaque guerre, les vainqueurs imposaient leur loi aux vaincus, ce qui implique simplement un rapport de forces. Avec les juges de Nüremberg, tout change : ce qu’ils affiment devient sacré !

Immaculé Staline, dont le régime a accumulé des dizaines de millions de morts. Immaculé Churchill, qui fit bombarder les populations civiles des villes allemandes massacrant ainsi quelque 600.000 civils.

Il convient ici de rappeler que le tribunal de Nüremberg fit des nazis les responsables du massacre de 4000 officiers polonais à Katyn. Nul n’ignore aujourd’hui que ceux-ci furent les victimes du régime stalinien.

Ici, il convient de citer de nouveau Le Monde : « L’exclusion de Bruno Gollnisch de l’Université de Lyon III, est “un signal fort lancé à ceux qui voudraient donner une caution universitaire à une idéologie négationniste et antisémite” ont estimé l’UNEF, l’UEJ et l’association Hippocampe, dans un communiqué publié vendredi 4 mars. “Dans le contexte de Lyon III nos associations se félicitent de cette décision sans précédent dans l’histoire de l’Université française” estiment ces organisations »

Sans précédent ? Oui ! Dans l’abus et dans le mensonge. Gollnisch doit être défendu par tous. Qu’il puisse succéder à Le Pen à la tête du Front, comme certaines informations inclinent à le laisser supposer, c’est une autre histoire, mais ce pourrait bien être aussi la réelle raison de ses ennuis actuels.

Roland Gaucher