National et social : le Syndicat des travailleurs corses
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02/11/04 |
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10.10 t.u. |
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Carlo Rossi. |
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La Corse est l’une des rares régions d’Europe où les théories de synthèse du combat national et des luttes sociales ont été mises en application avec un certain succès.
Le récent conflit de la SNCM a mis en lumière le Syndicat des travailleurs corses, qui avait pourtant fêté ses vingt ans, le 1 mai dernier.
A l’origine, simple courroie de transmission du FLNC, le syndicat est devenu peu à peu une organisation de masse, imposant ses revendications et ses mots d’ordres à l’ensemble du mouvement national et au-delà au sein du peuple corse.
Aujourd’hui organisation publique dirigée par des cadres compétents et politisés, le STC s’affirme « nationaliste-révolutionnaire » et partie prenant de la lutte de libération nationale.
En vingt ans d’existence, il échappera aux scissions, aux affrontements internes, aux dérives affairistes et militaristes qui marquèrent le nationalisme corses des années quatre-vingt-dix, préservant son unité et marquant son indépendance vis-à-vis des politiques. Alors que certains de ceux-ci « feront des affaires », le STC réussira la synthèse entre le social et le national.
Son succès auprès des travailleurs lui attirera les haines conjuguées des syndicats cosmopolites hostile à toute idée nationale, et la confrontation avec la CGT virera à plusieurs reprises à l’affrontement physique.
L’organisation syndicale sera également dans le colimateur de l’Etat colonial qui envisagera un moment sa dissolution et jettera son secrétaire général en prison.
Enfin, son implantation massive dans le secteur privé obligera le patronat local à un minimum de décence dans ses rapports avec ses salariés.
Le STC, aujourd’hui le premier syndicat de Corse avec quatre mille adhérents, a été le grand vainqueur des dernières élections prud’homales.
Son poids dans le mouvement national empèche toute dérive de celui-ci.
A signaler également un investissement important dans le domaine international et un soutien à des syndicats « régionaux » actuellement émergeants.
U Sindicati di i travagliadori Corsi incarne concrètement une utopie longtemps rêvée dans les milieux identitaires et nationalistes d’Europe.
Carlo Rossi.
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