06/07/03 15.54 t.u. Philippe Randa

Déjà empêtré dans divers scandales financiers et de moralité(1), voilà les donneurs de leçons de l¹humanisme black-blanc-beur en bute à une scission de leurs maigres troupes. Pour SOS Racisme, ça sent décidément de plus en plus le sapin !

Parmi les professionnels de l¹anti-racisme, l¹association dirigée successivement par Harlem Désir, Fodé Scylla, Malek Boutih et désormais (pour ce qu¹il en reste) Dominique Sopo, a sans conteste été celle qui a eut le vent en poupe médiatique durant ces vingt dernières années.
Lancée à grands renforts de subventions et de déclarations tonitruantes pour s¹opposer à la montée du Front national, elle n¹a fait, au contraire, que favoriser ce mouvement. À la fin des années 80, on remarquait déjà assez justement que lorsque Jean-Marie Le Pen passait dans les médias, le Front national gagnait des adhérents et progressait aux élections, mais aussi que lorsque Harlem Désir faisait de même, le Front national gagnait encore des adhérents et progressait encore aux élections. Finalement, SOS racisme ne semblait rien d¹autre qu¹une courroie de transmission médiatique du FN !
Lorsqu¹une cabale avait été lancée contre l¹acteur Pierre Fresnay, on interrogea celui-ci pour savoir s¹il en était perturbé. Il répondit avec un sourire : « Qu¹on parle de vous en bien ou en mal n¹a pas d¹importance, pourvu qu¹on parle de vous ! »
Ainsi, SOS Racisme a participé, elle aussi, à la « lepénisation » des esprits qui a conduit au résultat du 21 avril 2002 : Jean-Marie Le Pen présent au deuxième tour de l¹élection présidentielle.
Créature du parti socialiste, cette association connaît aujourd¹hui ce qui ressemble fort, non pas à un chant du cygne, animal beaucoup trop blanc pour lui être attribué, mais au naufrage du vilain petit canard qu¹il n¹a cessé d¹être.
La nomination au bureau politique du PS de Malek Boutih et à la tête de l¹association de Dominique Sopo, militant du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), a certes le mérite de la clarté, mais aussi celui d¹avoir provoqué l¹écoeurement d¹une moitié des militants qui ont ainsi découvert qu¹ils ont toujours été manipulés. « C¹est en perdant ses illusions qu¹on s¹aperçoit qu¹on en avait encore », disait Sacha Guitry.
Ces « cocus de l¹anti-racisme » ont donc créé leur propre association ­ SOS Racisme indépendant ­ qui, sans doute, n¹aura désormais de cesse de passer le plus clair de son temps à critiquer le « canal historique ».
Avec les malheurs de son « meilleur ennemi » ou de son « pire ami » (au choix), le mouvement de Jean-Marie Le Pen perd un atout non négligeable. Mais en avait-t-il encore besoin ?


(30 juin 2003)





Note

(1) Francis Terquem, défenseur attitré de SOS Racisme, risquait gros à l'occasion d'une sombre affaire de faillite d'entreprise ; le parquet d'Evry a requis à son encontre une interdiction définitive d'exercer sa profession. Le tribunal correctionnel d'Evry s'est contenté de le condamner à dix-huit mois de prison avec sursis.
Par ailleurs, Fabrice TASSEL écrit (Libération, samedi 07 juin 2003) : « Engluée depuis des années dans des difficultés financières, SOS Racisme doit affronter les critiques de la Cour des comptes qui a étudié la période 1997-2001. Dans un rapport remis mercredi au ministère des Affaires sociales, et révélé par le Figaro, les magistrats dénoncent la gestion ³désastreuse² de l'association, dont le président Malek Boutih vient d'intégrer le secrétariat national du PS. Le rapport affirme notamment que l'association ³n'aurait pas pu échapper à la mise en redressement judiciaire sans des concours financiers publics exceptionnels², dont en 2001 ³des subventions des services du Premier ministre au titre des fonds spéciaux² à hauteur de 1,5 million de francs. Malek Boutih a indiqué que Matignon avait en fait accordé ³une aide spéciale² de 500 000 francs, le ministère des Affaires sociales ayant versé le complément d'un million. La Cour des comptes reproche aussi des frais non justifiés et des prêts consentis à certains de ses membres, dont Hayette Boudjeman, l'ancienne vice-présidente de SOS Racisme, pour faire face à une condamnation ». Ah, les brav¹ gens !



Directeur du site www.Dualpha.com
dualpha.com [la revue - la librairie]

BP 58
77522 Coulommiers cedex
Mél. :
Tél./Fax : +33-1-(0)1 64 65 50 23