:: Après les législatives
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08/07/02 |
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11.37 t.u. |
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Roland Gaucher |
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J’ai déjà eu l’occasion de le noter : la puissance des media est très supérieure à leur capacité de diabolisation.
Deux exemples nouveaux de ces comportements viennent de nous être fournis à l’occasion des Présidentielles et des Législatives.
Dans le premier cas, avec la chute de Jospin. C’était le Premier ministre. Certains le donnaient vainqueur au second tour. Mais nul pronostiqueur, à notre connaissance, n’a jamais mis en doute sa présence au 2ème tour contre Chirac.
Et pourtant, ce fut le cas, à la stupeur générale. Par la suite, on a pu voir à la télévision un film annoncé à grand fracas sur les coulisses de cette chute. Séquence somme toute sans intérêt et plutôt ennuyeuse.
De même, on a pu lire dans Libération cinq grands articles sur cette affaire, et les dessous du Parti socialiste.
Mais rien, absolument rien, sur le rôle dans cette catastrophe, d’un certain Le Pen Jean-Marie.
Et pourtant, aucun doute, sans le score obtenu par Le Pen, Jospin est présent au second tour. Il gagne ou il perd, mais de toute façon le score final ne correspond en aucune manière à celui obtenu par Chirac avec les voix de la Droite pourrie, mais aussi de la Gauche, dont celles des anciennes putes staliniennes du Parti communiste, dit “français”.
Bref, Le Pen, c’est le tombeur de Jospin. Cela mériterait réflexion. Ce qui donne à croire que les media sont incapables de réflexion. En réalité, elles sont capables de réfléchir, pour aboutir à cette conclusion : “la boucler”.
Le FN, le parti le plus féministe
Autre phénomène remarquable : Françoise de Panafieu pleurniche, parce que la majorité victorieuse n’accorde pas assez de responsabilité aux femmes.
Elle aurait pu s’en apercevoir avant le second tour. Quel est en effet le parti politique qui, sans respecter la parité, s’en est approché le plus ? Eh ! bien, c’est le Front National.
Pour ne citer qu’un exemple, en Franche-Comté, sur treize candidats du FN, on trouve cinq femmes. Et celle qui a fait le meilleur score de tous les candidats (19,6 %) s’appelle Sylvie Montel.
Sur cette péripétie, vous ne découvrirez nulle enquête, ni dans Le Monde, ni dans Libé, ni dans les différentes chaînes de télévision.
De même, on notera qu’aucune organisation féministe n’a commenté ce phénomène.
Rendez-vous avec l’Histoire
Il reste qu’au second tour des Législatives, le score du Front n’a pas correspondu à certaines espérances. Il nous faut sans doute attendre un peu avant de procéder à une analyse sur ce sujet.
Reste aussi l’échec manifeste du MNR qui connaît de nombreux problèmes parmi ses cadres, et de sérieux soucis financiers. Là aussi, il convient d’attendre.
Je me contenterai de rappeler qu’au début de l’année 1998, un sondage donnait 18 % au Front National, pas encore divisé.
Ce sondage était certainement inférieur à la réalirté. Parce que dans les quartiers à haut risque – ça existait déjà – on ne va pas répondre à un inconnu au téléphone : " Je voterai pour Le Pen ".
Bref, en 1998, le FN pesait, avant la crise, 17,5 % à 18 %.
Et si le FN était resté uni, en 202, il franchissait la barre des 20 %, et il expédiait une formidable claque au Chi-chi et au Jojo.
Ah ! quel choc !
Mais, hélas ! hélas ! hélas, les rendez-vous manqués avec l’Historie, c’est une des tristes tares de ce que l’on appelle “l’extrême-droite”.
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