03/11/03 5.54 t.u. Michael Ferrari

L’avortement…un sujet tout aussi dérangeant pour tous que l’euthanasie. Mais la question « pour ou contre l’avortement » ne peut plus être évitée désormais.

Il est évident que l’avortement tel qu’il est pratiqué actuellement constitue un véritable génocide – mis en place par Mme Veil – qui a coûté la vie à de nombreux futurs bébés qui auraient pu devenir l’élite de demain. Mais toute forme de science donne lieu à des catastrophes lorsqu’elle est pratiquée à tort et à travers, particulièrement dans le monde médical.

Cependant il faut à tout prix mettre un terme aux élucubrations des culs bénis de l’extrême droite qui veulent interdire totalement l’avortement, quelle que soit la situation des personnes désirant avoir recours à ce procédé. Je parle des catholiques « tradis » notamment, dans le genre Bernard Anthony (qui pour notre plus grand plaisir a été évincé des instances dirigeantes du FN) des fanatiques de chrétienté-solidarité ou autres amis de Mère Theresa.

Ces individus ainsi que les trop nombreuses personnes qui approuvent leurs opinions ont tout intérêt à sortir de leurs milieux bourgeois, de leurs nids douillets pour apprendre à connaître la véritable situation des couples qui attendent un enfant.

J’ai pour ma part côtoyé certains couples de la classe laborieuse dont la femme attendait un enfant, parfois non désiré. Nous pensons tous qu’il n’y a rien de plus beau que la naissance d’une petite tête blonde…Mais certains jeunes couples qui sont loin de faire partis des milieux « aisé » - bel euphémisme pour dire bourgeois - savent très bien qu’ils ne disposent pas des moyens nécessaires pour subvenir aux besoins d’un enfant. Manque d’argent, manque de temps.

Dans ce cas qui est celui de nombreux couples qui veulent avoir recours à l’avortement, c’est le système qu’il faut blâmer. Rien à voir avec des questions de morale, surtout pas de morale chrétienne.

Comment peut-on se permettre d’avoir un enfant - même lorsqu’on le désire profondément - quand on est jeune ouvrier(e) ou manœuvre ? Je renvoie ici au texte « liberté et libéralisme » de notre camarade Thomas Demada en citant quelques phrases clef de son article : « L'homme n'est pas libre quand il passe 75% de son temps à gagner le pain et le logis. L'homme n'est pas libre quand il rentre chez lui abruti par le travail, incapable du moindre effort intellectuel. On est pas libre quand demain demeure une incertitude... »[…] « Comment vivre pour les autres quand on peine à vivre pour soi ? »

La situation est très bien résumée. Comment alors s’occuper d’un enfant lorsque les capacités financières font défaut, quand on vit dans l’incertitude et lorsqu’on n’a pas de temps à accorder aux autres et à soi même ? C’est impossible car aucune des conditions nécessaires à l’éducation et à l’épanouissement de l’enfant n’est remplie.

Ce sont les failles d’un système capitaliste résumant la vie du travailleur à ces mots « travail, logement, argent » qu’il faut combattre et non les signes de détresse qui en découlent.

Et bien d’autres cas méritent d’être mentionnés bien que plus rares ; que faire des femmes qui se retrouvent enceintes après un viol ? Des femmes dont le futur enfant présente des déficiences génétiques ?

Quoi qu’en disent les masses de « l’extrême droite » l’avortement a de nombreux aspects positifs ! Ceci dit de nombreuses choses doivent changer dans la façon de le mettre en pratique. Nous ne devons pas avoir à choisir entre les cinglés représentés par Veil et compagnie, et la morale bidon et tarée des chrétiens du 21ème siècle qui s’opposent au socialisme médical.

Les cas des femmes désirant avoir recours à l’avortement doivent être soigneusement examinés par des médecins compétents, des « sociologues » afin de déterminer la marche à suivre, et par la suite autoriser ou refuser l’avortement selon leur situation.

L’avortement est la seule solution pour certaines femmes, plus souvent qu’on ne le croit. Un enfant qui vient au monde dans un contexte défavorable, qui ne peut recevoir une éducation correcte ne sera rien de plus qu’un fardeau social et une douleur pour les parents.

Certains disent que si nous sommes attachés aux sentiments du peuple, nous devons tenir compte du traumatisme occasionné chez la femme à la suite d’un avortement. Argument de charité catho par excellence. Mais en restant réalistes, nous arriverons à la conclusion suivante : le traumatisme est bien plus long et dur pour des parents qui ne peuvent s’occuper de l’enfant qu’ils ont mit au monde, et qui le voient devenir un parasite social drogué ou délinquant.

N’oublions pas qu’une de nos priorités en tant que solidaristes est le bien être du peuple ! Alors nous disons oui à l’avortement dans la mesure où il s’accompagne d’une véritable conscience scientifique et sociale.

Pour le bonheur de notre peuple, pour le socialisme médical !