Colonna, « vainqueur présumé » du référendum en Corse
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11/07/03 |
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6.24 t.u. |
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Philippe Randa |
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Le rejet de la proposition gouvernementale de changer le statut de l¹Île de Beauté est belle et bien une claque pour le gouvernement français. Une de plus, mais il a la tête à ça, de toute façon.
Que le « non » l¹ait emporté lors du référendum d¹hier ne change pas grand-chose à la situation sur place. Si le « oui » l¹avait emporté, il en aurait été de même. Ce résultat ne fait qu¹enfoncer le clou d¹une évidence : la France est devenue ingouvernable, ce que « tout observateur atten-tif », comme on dit, sait bien depuis le 21 avril 2002.
Comment s¹étonner que le « non » l¹ait emporté en Corse, alors que le Président de la République française avait dû renoncer à s¹y rendre pour éviter « des troubles de l¹ordre public ». Puisque la Corse est devenue une zone de non-droit pour le Premier des Français, comment pouvait-on espérer qu¹elle voterait favorablement à une réforme proposée par Paris ?
Voici à peine plus d¹une année, on s¹effarait de la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de l¹élection présidentielle. On s¹affligeait de l¹élimination de Lionel Jospin dès le Premier tour. On se pâmait du score de Roi de République bananière de Jacques Chirac le 5 mai 2002Š Mais peu de gens étaient entendus lorsqu¹ils faisaient remarquer que le plus inquiétant de cette élection était le score à moins de 20 % du Président sortant le 21 avril précédent.
Comment imposer quelque réforme que ce soit quand on est soutenu par moins d¹un Français sur cinq après sept ans de présidence ?
Une classe politique désavouée et un « assassin présumé » vainqueur
Avec ce référendum sur le statut de la Corse, on découvre encore que les deux partis largement majoritaires au Parlement français (UMP et PS avaient fait campagne pour le « oui »), sont désavoués dans les urnes et que l¹arrestation d¹Yvan Colonna, la veille du scrutin, a, semble-t-il, favorisé le « non ».
On venait d¹assister ces derniers mois en France à des situations ubuesques : des professeurs empêchant leurs élèves de pénétrer dans les salles de classes, les obligeant à « faire le mur » pour entrer ; des « grèves préventives » des agents de la RATP non concernés par la réforme des retraites ; des comédiens dont le seul spectacle est de « ne pas faire leur spectacle »Š et désormais, un « assassin présumé » (du préfet Érignac) qui semble être le vrai « vainqueur » de cette consultation populaire.
(7 juillet 2003)
Philippe Randa
Directeur du site www.Dualpha.com
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