:: D’un Juif antisémite à Hitler et le Vatican
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07/08/02 |
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11.22 t.u. |
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Roland Gaucher |
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Le Monde du 3 août 2002 a consacré le premier article d’une nouvelle série, intitulée Six excentriques, au célèbre joueur mondial d’échec, Bobby Fischer.
Il y est confirmé que Fischer, outre ses qualités exceptionnelles dans l’art des échecs, est une sorte de fou furieux. Mais on y apprend aussi qu’autre le fait qu’il est né d’une mère juive parlant dix langues, il est furieusement antisémite. Au point qu’il tient sur le sujet des propos nécessairement “nauséabonds” pour employer l’expression utilisée par les media.
Il faut dire que ni la télé, ni les radios, ni les grands journaux ne nous ont guère entretenus de ce Fischer sous cet angle. Et pourtant, quel thème – la réaction logique d’un rédacteur en chef serait de s’exclamer : " Un juif mondialement et antisémite, ha ! quel scoop ! Il faut qu’on soit les premiers à en parler ".
Il serait intéressant de savoir si des publications comme Tribune Juive ou Actualité Juive ont abordé ce sujet. L’inénarrable Patrick Gaubert pourrait peut-être nous renseigner.
Svastika et Crucifix
Passons à un autre sujet. En ce début d’été, j’ai lu un livre d’André Lama : Le National-socialisme & la religion - le IIIe Reich entre Svastika et Crucifix(1). Il en résulte, selon l’auteur, ancien inspecteur de la Police judiciaire parisienne, qu’Adolf Hitler était, dans sa jeunesse, furieusement anti-religieux et farouchement hostile au Vatican. Ce qui résulte des propos qu’il a pu tenir, en privé, avec des hommes comme Martin Bormann, Rosenberg, Himmler ou Goebbels.
Mais le Parti national-socialiste était sur ce thème fort divisé. Par exemple, le caractère anti-religieux de la SS était beaucoup plus accentué que celui du parti proprement dit. Et entre l’église catholique allemande et le NSDAP, une lutte acharnée se livrait pour le contrôle de la jeunesse.
On retrouve la même réalité en Italie, entre Rome et le parti fasciste, Mussolini étant le fils d’un instituteur très anti-clérical.
Selon l’auteur, si Hitler avait gagné la guerre, il aurait alors engagé une lutte farouche contre le Vatican alors que, pendant le conflit, il temporisait.
Après la défaite du IIIe Reich, le parti national-socialiste et la SS ont volé en éclats. Mais subsiste dans certains milieux nationalistes, y compris en France, un néo-paganisme qui nourrit l’espoir d’implanter le culte de Wotan. On nous permettra de préférer Jeanne d’Arc, et de ne pas comparer celle-ci à une Walkyrie.
Si la menace nazie a disparu à l’Ouest de l’Europe, et l’oppression bolchevique à l’Est, subsiste contre le Vatican une menace largement médiatisée. On le voit très nettement sur les écrans avec les reportages sur le voyage de Jean-Paul II au Canada ou au Mexique. Les reporters font grise mine. On nous parle tantôt de 200 000, tantôt de 500 000, tantôt de 700 000 personnes.
On nous montre à peine les foules immenses.
Bah ! Ceux de nos évêques qui ont appelé à voter communiste plutôt que Le Pen doivent être ravis par cette façon de nous raconter l’Histoire.
Note
(1) L’Aencre éd. 22 euros +5 euros de port.
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