:: Le 11e Commandement yankee
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24/07/03 |
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8.49 t.u. |
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Philippe Randa |
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Plus le temps passe, plus les valeurs de l¹American way of life se révèlent au grand jour : un savant cocktail d¹Ordre moral et d¹impérialisme économique sur fond de mensonges grossiers et de vices congénitaux. La mort très médiatisée des deux fils de Saddam Hussein en est le dernier exemple en date.
L¹administration Bush exulte : elle vient d¹éliminer les deux héritiers mâles de l¹ancien Raïs de Bagdad. Cela lui a coûté quelques blessés, un siège de sept heures et une prime fastueuse pour le mouchard qui a « balancé » la cache des deux fugitifs.
L¹exhibition du vice
De tout temps, les gouvernants ont eu recours à la délation pour parvenir à leurs fins. L¹exemple le plus connu est celui de Judas qui trahit le Christ pour 15 deniers. Rien n¹a changé depuis lors, sinon une inflation des prix, mais il est bien connu que tout augmente et pas seulement le panier de la ménagère : la « donneuse » des deux frères va « palper » quelque trente millions de dollars ! Mais cette guerre en coûte chaque jour plusieurs millions d¹autres aux contribuables américains, alors qu¹est-ce que trente de plus ? D¹autant qu¹avoir mis la main sur les richesses pétrolières irakiennes permettra à l¹Oncle Sam de se rembourser au-delà du raisonnable, sinon du justifiable.
S¹il n¹y a pas lieu de reprocher à l¹Administration Bush, davantage qu¹à n¹importe quel autre gouvernement, l¹utilisation de la délation, on peut à juste titre être éc¦uré qu¹elle exhibe cette pratique comme une vertu. La décence aurait tout de même été sinon de passer sous silence une telle négociation aussi cyniquement efficace que diaboliquement honteuse et de ne pas la mettre en exergue, au lieu de la brandir comme une sorte de 11e commandement yankee : « Tu trahiras les tiens, mon fils, et tu toucheras ta récompense ».
Une fin glorieuse
Finalement, Oudaï et Qoussaï Hussein ont sans doute trouvé dans l¹assaut qui leur fut fatal le mardi 22 juillet 2003, une sortie plutôt brillante. Ils auraient pu se rendre et finir pendus hauts et courts, après des mois, voire des années de prison et un simulacre de procès, comme savent si bien les organiser leurs haineux ennemis. Au lieu de cela, ils sont morts les armes à la main, après une âpre résistance.
Cette fin guerrière contredit en tout cas l¹image que les médias occidentaux s¹évertuent à donner des deux fils du dictateur irakien, celles d¹enfants demeurés, psychopa-thes, play-boys et viveurs, accumulant les richesses, violant les femmes, voire les mineurs.Š
Bref, l¹administration Bush a offert aux fils de Saddam une fin glorieuse, leur évitant ainsi de continuer à vivre traqués le restant de leurs jours forcément comptés.
(24 juillet 2003)
Philippe Randa
Directeur du site www.Dualpha.com
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