23/07/02 9.44 t.u. Roland Gaucher

Dans un précédent article, j’avais annoncé que je rendrais compte d’un livre de Pierre de Meuse intitulé Essai sur les contradictions de la Droite - Dialogue avec les hommes de ma tribu(1). Ouvrage préface par Guillaume Faye.

Par “Droite”, il convient de préciser qu’il ne s’agit surtout pas de ce que les media appellent " l’extrême-droite ". Ce qui ressort nettement de la présentation de cet ouvrage où l’o peut lire :

" Pierre de Meuse part d’un constat tellement simple que personne n’y avait pensé. Les familles idéologiques de la Droite identitaire sont éclatées en chapelles souvent sectaires, aux doctrines incompatibles (chrétiens “tradis”, néo-païens, souverainistes français, royalistes, nationaux-révolutionnaires, régionalistes, ethno-pluralistes, impérialistes européens, etc.) et donc impuissantes ".

Je doute que personne n’y ait pensé. Pour ma part, quand j’étais au Front et que je dirigeais National-Hebdo, j’ai eu l’occasion de mesurer ces contradictions, souvent très âpres. Elles n’opposaient pas seulement les grécisto-païens (façon Pierre Vial) aux cathos-tradis (genre Bernard Antony). Chez les cathos-tradis eux-mêmes les divisions étaient profondes. Exemple concret à la Toussaint, les cathos qui sont restés fidèles à Rome patent de Paris pour aller entendre la messe à Chartres. Les adeptes de Mgr Lebèbvre se réunissent à Chartres pour terminer leur pèlerinage au Sacré-Cœur.

Bien sûr, au terme de cette marche, on affirme de chaque côté qu’on était bien plus nombreux que les autres.

Il ne leur vient pas à l’esprit que deux cortèges partant de Paris le même jour pour aller à Chartres rassembleraient au total beaucoup plus de monde, chacun, à l’arrivée, allant à la messe de son choix.

La gauche et l’extrême-gauche, elles, sont capables de faire ce calcul. C’est pourquoi, souvent, elles gagnent.

Dialogue à poursuivre

Revenons à Pierre de Meuse. Dans son introduction, tout en énumérant les multiples divergences, il estime que " notre discours, pour être compris, doit être repensé de manière à éliminer autant que possible les contradictions, à en élargir le champ critique à tous les questionnements contemporains, à surtout à rendre compte du réel, dans sa complexité an-historique et sa dimension tragique "(2).

Pour cela, Pierre de Meuse crée tout au long de son livre " un dialogue imaginaire entre des systèmes de pensée qui ne communiquent pas, et qui chacun leur tour, exposent des arguments légitimes… "(3). Ces personnages anonymes s’appellent " Simplice " (qui semble le plus proche de l’auteur), " le Commandant ", " l’Administrateur "…

Pour ma part, je ne suis pas convaincu qu’il convient de préférer des dialogues imaginaires à un recensement précis des contradictions nationalistes où apparaîtraient des personnages réels : ils se nomment Le Pen, Mégret, Alain de Benoist, Robert Steuckers, Philippe Ploncard d’Assac, Guillaume Faye, Fabrice Robert, Eddy Marsan, Philippe Randa, l’abbé de Tarlouärn, l’auteur des Contradictions, et un certain nombre de personnalités issue de l’Europe dite “populiste”. À ceux que j’ai omis de citer, je présente toutes mes excuses.

Notes

(1) Éditions de l’Aencre, 12 rue de la Sourdière, 75011 Paris - 19 euros.
(2) Dos de la couverture
(3) Page 12.