14/07/02 18.05 t.u. Roland Gaucher

Les contradictions de la Droite (chiraquienne) et celles des Nationalistes (FN, MNR, Nationalistes révolutionnaires) que les media rassemblent sous le vocable d’extrême-droite, on n’a pas fini d’en parler.

Peut-être alors convient-il de faire un retour en arrière et de se reporter ici à un livre de Jean Bourdier, Le Comte de Paris, un cas politique, paru en 1965(1). Un récit alerte, brillant, émaillé ici et là par l’humour de l’auteur.

Le comte de Paris est assurément un cas, celui des divisions classiques de la droite, qui constituent de mon point de vue de véritables tares.

Maurras et l’Action Française bataillent depuis des années pour le retour de la monarchie. Et qui sera le monarque ? Aux yeux de Maurras et de ses partisans, aucun doute : il ne saurait être question d’un Bourbon. Seul, le descendant des Orléans, le fils du duc de Guise, Henri, comte de Paris, mérite de revenir sur le trône. L’entente entre le prétendant et l’AF devrait donc, en principe, s’effectuer sans gros problème.

Eh ! bien, pas du tout. Le comte de Paris entend jouer son rôle à sa façon. Il en résultera, dans les années qui précèdent la guerre, une crise aiguë entre l’AF et lui, que Bourdier narre en détails.

Et après ? Après, c’est la guerre et l’occupation. Le comte de Paris intrigue d’abord dans l’entourage du Maréchal, qu’il rencontre. Il voudrait bien que celui-ci le désigne comme son successeur. Ça ne colle pas. Alors, on va voir le même comte de Paris basculer du côté des Américains en Algérie, être mêlé à l’attentat contre Darlan, puis tenter d’obtenir, à la fin de l’occupation, après la Libération, le soutien de de Gaulle. En vain.

Tout cela débouche sur quoi, aujourd’hui ? Sur les malheurs financiers du fils du comte de Paris, Henri. Le Journal du Dimanche(2) lui consacre toute une page, où l’ont lit que " l’actuel comte de Paris se débat dans les dettes et les haines familiales. Au centre de cet imbroglio juridique royal, la succession de son père mort en juin 1999 ".

Et qu’est devenue l’Action française de feu Maurras ? Une petite feuille ; elle a le mérite, du moins, de ne pas être mêlée aux sordides histoires de sous qui affectent le malheureux prétendant. Des sous, elle n’en a pas.

Un numéro de Devenir

J’aurai l’occasion de revenir sur le sujet sans quinze jours, avec un livre, de Pierre de Meuze, préfacé par Guillaume Faye, Essai sur les contradictions de la Droite, consacré aux problèmes actuels.

Auparavant, je voudrais signaler aux lecteurs de nos sites (Dualpha, Urité radicale et VoxNR) le dernier numéro de la revue Devenir(3), publié par nos amis belges sur le thème Pour un Avenir social dans une Europe Nationale. Tout le numéro est plein d’intérêt, mais j’ai retenu en particulier l’article de Frédéric Kisters sur les frères Strasser et leurs conflits avec Hitler, et ceux de Jean-Charles van Zee, de Fabrice Robert et d’Edmond Blacadeur – ce dernier, sur Le Pen.

Notes

(1) La Table Ronde.
(2) 7 juillet 2002.
(3) N°21, été 2002 - BP Saint-Gilles, B1060 Bruxelles - http://www.rrb.be.tp.