28/05/03 13.27 t.u. Philippe Randa

Aux troubles guerriers américano-irakiens des premiers mois de l'année 2003 ont succédé, en France, les troubles sociaux concernant la réforme des retraites et celle de l'Éducation nationale, basées l'une et l'autre d'ailleurs sur ce constat : le droit à une retraite rapide et importante tout comme le droit à des études longues et souvent inutiles sont parfaitement incompatibles avec une économie en régression.

La séparation de l'Église et de l'État est légitimement la seule véritable liberté que la République nous a apportée. En tout cas, une liberté que l'on apprécie chaque jour, bien plus que celle d'un suffrage universel totalement dévoyé dans les faits qui a abouti en France, en ce début de XXIe siècle, à la démocratie totalitaire que nous subissons (rappelons-nous ce qu'a été, voilà un an, l'entre-deux tours de l'élection présidentielle).

Seulement, l'histoire étant cyclique, tout peut être remis en question et sans doute plus vite que peuvent le craindre bien des pythies contemporaines.

Les attentats du 11 septembre 2001 aux USA, la riposte immédiate de ce pays en Afghanistan, puis sa récente intervention en Irak, montrent les véritables enjeux des conflits de ce début de siècle : c'est au nom de Jésus ou d'Allah que l'on s'étripe allègrement. Le sinistre temps des guerres de religion est revenu.

On a beau arguer de prétextes économiques (la posses-sion des puits de pétrole), défensifs (lutte contre le terrorisme mondial) ou politiques (instauration de la démocratie occidentale à l'échelle de la planète), la vérité s'étale bel et bien dans la lucarne de nos télévisions ou dans les rues de nos cités : l'islam s'est répandu partout, ce qui est d'ailleurs normal, puisqu'il s'agit, tout comme le christianisme, d'une religion a vocation universelle.

Il aurait certes été judicieux de l'empêcher de pénétrer les frontières de nos pays européens, mais il est trop tard.

Et les dirigeants islamistes exigent aujourd'hui des droits politiques qu'ils jugent naturels au vu de leur nombre et de leur puissance. Nicolas Sarkozy en a fait l'amère expérience en se faisant huer à deux reprises à propos des photos sans voile pour les femmes sur les pièces d'identité et lorsqu'il a parlé des droits et donc des devoirs des musulmans français au sein de notre République, deuxième motif qui a été malignement passé sous silence par les médias.

Mais peut-on reprocher aux musulmans de refuser de se soumettre aux devoirs de notre République quand une majorité de ses citoyens refuse elle-même toute notion de devoir, ne se préoccupant que de « droits auto-attribués » : droits aux vacances, à une retraite de plus en plus rapide, à des « 13e et Xième mois de salaire », aux congés pour-ci, aux grèves pour-ça et aux indemnités aussi multiples qu'inattendues ?

Après les trente glorieuses, c'est le spectre de trente années chaotiques qui se profilent désormais à l'horizon de ce XXIe siècle à peine entamé.


(26 mai 2003)

Philippe Randa
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