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Mao Tse Toung avait tout compris, lui !

07/07/02 10.13 t.u.
Philippe Randa

"Tous les ans, environ 250 000 jeunes [Français] suivent un apprentissage, tandis qu'en Allemagne, ils sont plus de 1 500 000". Ce constat est rappelé dans le nouveau dossier de l'Ifrap(1) intitulé "L'Éducation nationale, naufrageur de l'apprentissage"(2).
Récemment, un ami responsable d'une toute petite PME (elle emploie deux personnes seulement) m'expliquait les difficultés qu'il avait rencontré à embaucher une troisième personne pour effectuer un travail de bureau de base. Toutes celles qu'il a rencontré pour un "entretien préalable d'embauche," comme il est d'usage de dire de nos jours, l'ont quelque peu désemparé. D'abord par les tenues arborées et le langage employé par certaines ; ensuite, par les exigences financières de la plupart qui, certaines fors d'un BTS, revendiquaitŠ plus que le salaire que mon ami s'octroyait lui-même ! ; enfin, et surtout, ce qui a vraiment stupéfait mon ami, c'est la totale ignorance de ces "jeunes" du monde du travail.
‹ Celles que j'ai "essayées", parce que j'avais trop de boulot en retard, n'étaient pas de mauvaises filles, certaines avaient même plutôt bonne mentalité et en tout cas voulaient "se sortir de leur Cité" dont elles avaient honte ­ l'écrasante majorité des postulantes était d'origine africaine ­ ensuite, mais aucune n'avait conscience de ce qu'était le travail. Certaines se plaignaient que dans toutes les places où elles avaient été, on les avait cantonnées à des tâches subalternes de classement, de photocopies, etc. Je leur expliquais alors qu'un patron devait faire "tourner" sa boîte et n'avait pas le temps de leur apprendre à travailler, qu'il fallait qu'elle regarde, qu'elle cherche à comprendre, qu'elle n'hésite pas à demander le cas échéantŠ et que crois-tu que l'une d'elle m'a dit, hé bien : "Ah oui, comme à l'école". Des étudiantes attardées, toutes ! Voilà ce qu'on nous a fabriqué par centaines de milliers. Et l'étude, pour la plupart d'entre ces pauvres filles, ça ne veut pas dire "apprendre", mais surtout "glander" : le rythme, l'efficacité, les résultats, la compétitivité, toutes ces conneries qui obsèdent les patrons, c'est pas leur truc, ça c'est sûr. D'ailleurs, quand je leur demandais qu'elle était leur ambition, plusieurs m'ont répondu que c'était d'être épanouie, bien dans leur peau, cool, pas stressée. Et puis d'avoir du pognon, aussi. Ça oui, mais je dis bien "avoir du pognon", pas en "gagner", nuance !
Si on lance mon ami sur le sujet, il est intarissable et à lire les conclusions du rapport de l'Ifrap sur l'apprentissage, je me prends à me demander si ce n'est pas lui qui l'a entièrement rédigé.
Les exemples fournis abondent, comme celle de cette enseignante d'un lycée professionnel qui explique : "Ces lycées professionnels sont une aberration politique. (Š) C'est une forme de garderie pour adolescents perturbés. Dans ma classe, sur les 28 élèves, il y en a deux ou trois qui s'intéressent aux cours de maths, les autres, c'est le marché quand ils sont présents, sinon ils sont dehors devant le portail à fumer et à discuter. Ils ne s'intéressent pas. Au début, je pensais que c'est à cause des maths. Eh bien, non ! c'est leur façon de dire qu'ils n'aiment pas l'école. Ce n'est pas la peine de les forcer".
Pas la peine, non ! D'ailleurs, l'exemple qui leur est donné ne les encourage pas non plus à "passer la surmultiplié" comme on disait dans mon adolescence quand il fallait en "mettre un coup".
"Dans ce sens, une étude relative à une mesure récente en vigueur depuis 2001, révèle que : "ces professeurs [lycées professionnels] travaillent 36 semaines par an à raison de 18 heures par semaine. L'absentéisme de certains s'établit à environ 13 % par an, ce qui ramène le nombre d'heures travaillées à 564 heures/an, sans compter les grèves. Si des travaux supplémentaires sont demandés (examens, suivi des élèves, organisation de stagesŠ) ils sont payés en heures supplémentaires sur une base d'environ 170 francs de l'heure").
Finalement, les professeurs des lycées professionnels sont en quelque sorte des élèves qui ont réalisé leur ambition : avoir de l'argent sans travailler au-delà du raisonnable.
Et l'IFRAP de réclamer "que les entreprises récupèrent la formation des jeunes" car "la possession d'un diplôme n'est pas un gage pour obtenir un emploi, seul le métier appris et adapté aux attentes des entreprises pourrait le constituer".(3)
Sans doute, mais le problème qui se serait alors, serait "que faire des professeurs de lycée professionnels ?"
La France compte beaucoup de richesses naturelles, mais n'est pas spécialement bien pourvue en rizières parce que Mao Tse Toung, lui, avait trouvé la solution à ce problème. Le Grand timonier n'avait pas que des défauts, finalement.


Note
(1) IFRAP : Institut Français pour la Recherche sur les Administrations Publiques (8 rue d'Uzès 75002 Paris - Tél. 01 42 33 29 15 - Fax. 01 40 26 47 19 - http://www.ifrap.org).
(2) Numéro 80, juin 2002, disponible uniquement sur abonnement (150 euros pour 12 numéros).
(3) C'est au milieu des années 1960 que la formation, professionnelle et l'apprentissage sont devenus la propriété de l'Éducation nationale. En effet, la loi du 3 décembre 1966 relative à la formation professionnelle met désormais ce secteur sous la coupe du Premier ministre et impose le ministère de l'Éducation Nationale comme chargé de la coordination entre les différents acteurs. Selon l'avis très répandu dans ce milieu, cette loi a été votée en grande partie suite aux pressions politiques des syndicats et du parti communiste.

Philippe Randa

Philippe Randa
Directeur du site www.Dualpha.com
dualpha.com [la revue - la librairie]

Centre MBE 302
69, boulevard Saint-Marcel
75013 Paris, France
Mél. : [email protected]
Tél. : +33-1-40 92 73 53.
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