:: Pour quelques GI’S de moins…
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13/11/03 |
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3.30 t.u. |
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Philippe Randa |
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Jupiter rend fou celui qu’il veut perdre. L’aventure irakienne de George W. Bush en est le vivant exemple.
Il y a des paix plus douloureuses que des guerres. Les États-Unis d’Amérique en font chaque jour l’amère expérience en Irak : la pax americana se révèle en effet telle qu’annoncée avant le déclenchement de la guerre : dramatique !
D’abord, il y eut la confirmation de la propagande de guerre éhontée du Pentagone, affirmant que l’ex-armée de Saddam Hussein était surarmée et que le dictateur s’apprêtait à utiliser des armes de destructions massives. La première s’est tout bonnement volatilisée dans la nature sans combattre et on cherche toujours en vain les secondes. L’offensive de la coalition américano-anglaise n’aura donc été qu’une promenade pour s’emparer de la capitale Bagdad… comme si les Irakiens, conscients de leur infériorité militaire (euphémisme !) avaient choisi de ne pas livrer de bataille classique… pour ensuite mieux reprendre la main avec une guérilla dont les ravages s’avèrent plus meurtriers encore dans l’Opinion publique américaine que dans les rangs des troupes d’occupations.
Enfin, au vu des événements, la fin de la guerre annoncée par George W. Bush en mai dernier devient des plus surréalistes.
Succès sujets à caution…
Certes, nombre d’anciens hauts responsables irakiens ont été arrêtés depuis la chute du régime irakien, mais le bruit ne courent-ils pas que nombre d’entre eux avaient trahi le Raïs ? Ont-ils donc été « arrêtés » ou se sont-ils plutôt placés sous la protection de leurs anciens ennemis ?
Certes, les deux fils de Saddam Hussein ont été localisés, après avoir été dénoncé contre monnaie sonnante et trébuchante, et éliminés dans l’assaut qui a été donné à leur « planque », mais c’est un bien maigre lot de consolation, alors que leur père court toujours, à l’instar de bien d’autres ennemis publics numéro 1 et 1bis de l’Oncle Sam, c’est-à-dire le mollah Omar et l’ancien porte-gâchette de la CIA Oussama ben Laden.
… et sanglante hécatombe !
Chaque semaine, les morts dans les rangs de l’armée occupante et de ceux qui collaborent avec elle augmentent.
Près de sept mois après la « fin de la guerre », deux hélicoptères viennent d’être abattu par une roquette anti-char et l'armée américaine a vécu la semaine dernière la plus sanglante en Irak depuis la fin officielle des combats le 1er mai dernier.
Dernier avatar, la décision du Comité International de la Croix-Rouge de fermer ses deux représentations majeures, moins de deux jours après l'évacuation du personnel expatrié de l'Onu.
Bis repetita non placent !
Comment les stratèges militaires du pays le plus puissant du Monde, qu’aucune armée ne peut sérieusement envisager d’affronter actuellement, peuvent-il ainsi être tombés dans ce qui ressemble incontestablement à un piège infernal ? Piège que leur pays a bien connu, puisqu’ils l’ont déjà vécu trente ans auparavant au Vietnam ?
La seule explication plausible est l’aveuglement quasi-mystique des dirigeants américains, convaincus d’incarner le Bien, convaincus d’être les élus de Dieu, convaincus de leur toute-puissance militaire.
À ceux qui ne verraient dans ces quelques lignes qu’un anti-américanisme tout aussi aveugle, rappelons que la Grande Armée de l’empereur français Napoléon était également considérée comme invulnérable quand elle s’est lancée à l’assaut de la Russie ; elle en revint en piteux état et ce fut le début de la fin pour le Premier empire.
Plus récemment, rappelons également que l’invincibilité du IIIe Reich d’Adolf Hitler était un fait acquis pour la grande majorité des observateurs… du moins jusqu’à Stalingrad qui sonna le glas de cette réputation.
Et faisons grâce enfin aux convaincus obsessionnels de la toute-puissance américaine de la terrible réputation que détenait l’Armée rouge… jusqu’à sa malencontreuse aventure en Afghanistan.
(10 novembre 2003)
Philippe Randa
Directeur du site dualpha.com
[Diffusion librairie]
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77522 Coulommiers cedex
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Tél./Fax : +33-1-(0)1 64 65 50 23
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