:: Un sale tour
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10/06/02 |
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17.08 t.u. |
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Roland Gaucher |
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Il faudra, à coup sûr, revenir ultérieurement sur la déconvenue qui frappe tous ceux qui avaient fondé de grands espoirs sur le succès du Front National au 1er tour des législatives.
Les résultats n’ont pas vérifié ces espoirs. À mon avis, le principal rendez-vous qui a été manqué, ce n’est pas la présence d’un nombre important d’élus du FN, au second tour, mais la possibilité, par le biais des triangulaires, de faire basculer une certaine quantité de candidats de la fausse droite, et d’amoindrir ainsi sa puissance, alors qu’elle doit faire face aux problèmes de l’insécurité, du chômage croissant, de l’immigration et du capitalisme arrogant et triomphant du mondialisme.
À quoi est dû ce qu’il faut bien appeler une amère déception ? Il faudra sans doute réexaminer cette question par la suite. Mais un facteur apparaît dans l’immédiat, déterminant. Le nombre considérable des abstentions qui, battant tous les records des élections précédentes, ont atteint près de 36 % des inscrits.
Or, pour être présents au second tour, il faut au moins 13 % des inscrits, c’est-à-dire qu’il faut rallier environ 20 % des votants. Donc dépasser le score réalisé par le Pen au 1er tour des présidentielles.
Difficilement imaginable
Une phase
Parmi ces abstentionnistes du second tour, il y a assurément un certain nombre d’électeurs de Le Pen. Il serait important de faire une analyse précise, par la suite de ce phénomène. On peut déjà noter certains reculs dans le secteur méridional, et en particulier à Marseille. Et il faut peut-être se souvenir que le meeting organisé par le Front dans cette ville n’avait pas eu le succès escompté. De même, on pouvait espérer mieux en Alsace. Il semble, en revanche, que le Nord et le Pas-de-Calais aient tenu bon.
L’analyse de la sociologie des abstentionnistes méritera également d’être faite. On peut dès maintenant se demander si elle ne concerne pas avant tout les chômeurs, les ouvriers, les jeunes.
Il serait sans doute utile que dans les rangs du Front National des hommes et des femmes issus de ces catégories sociales accèdent au Comité central et au Bureau politique, et que ces “appareils” ne soient pas uniquement composés de bourgeois et de petits-bourgeois, et qu’ils aient davantage de pouvoirs.
Ceci dit, l’échec relatif du FN, au 1er tour n’est qu’une phase dans une bataille qui continue. On doutera que les graves problèmes qui se posent (insécurité, chômage, immigration) puissent être réglés par une majorité bananière, additionnant énarques et maffieux (le cumul n’étant pas exclu) et que les passages à la télé de Raffarin avec ses allures de bon gros et que sa pléthore de poignées de mains, ainsi que les galipettes de Sarkozy, permettent de tout résoudre.
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