Monsieur le président, vous avez affirmé, ce dimanche 22 juillet 2012, que l'arrestation de milliers de juifs lors de la rafle du Vélodrome d'Hiver, les 16 et 17 juillet 1942 à Paris, était un «crime commis en France par la France ».
Monsieur, le président, ce que vous avez déclaré là, cette énormité, aucun Français ayant en mémoire vive la tragédie de l’occupation ne peut l’accepter.
Il serait pour le moins bien intéressant, au demeurant, de savoir exactement ce que vous entendez par ce nom saint, que vous utilisez avec tant d’irresponsabilité. Qu’est-ce que la « France », pour vous, Monsieur Hollande, vous qui prônez sa dissolution dans un vaste conglomérat atlantiste à vocation mondialiste ? Quelle attache avez-vous avec ce qui passe, dorénavant, pour un territoire désuet, voire dérisoire, qui ne sera plus dorénavant gouverné que par des instances décisionnelles transnationales, échappant complètement au contrôle des peuples ?
Avez-vous encore à l’esprit, lorsque vous invoquez la « France », cette fleur de la civilisation, ce fruit de l’Histoire, cette œuvre d’art que des générations d’hommes et de femmes ont façonnée de leur travail, de leur sacrifice, de leur amour pendant des siècles ? S’agit-il de cette merveille de gloire, de beauté, de puissance et de science qui a offert au monde, pendant longtemps, un modèle de savoir-vivre et de générosité ? Ou bien y voyez-vous un appoint parmi d’autres à la puissance américaine, une force supplétive agissant modestement pour consolider un destin qui n’est pas le sien ?
Pourquoi rabaissez-vous le nom de la France en lui imputant la honte d’un acte qui n’est pas le sien, mais celui de l’administration occupante ? Pensez-vous que les Français, dans leur ensemble, eussent cautionné une telle barbarie ? Pourquoi d’ailleurs n’avancer que des exactions commises contre la communauté juive ? N’existe-il pas d’autres épreuves pénibles, dans notre Histoire, qui mériteraient d’être tout autant condamnées ? Est-il judicieux et utile de s’appesantir sur un passé terrible, qui suscite dans la conscience nationale un sentiment de honte et de culpabilité injuste et abusif, et qui présente la fâcheuse conséquence d’amoindrir l’estime que les Français ont d’eux-mêmes et leur foi dans leur avenir ?
Dans les livres d’Histoire, dans les souvenirs que nous avons de la deuxième guerre mondiale, et du désastre que notre nation a connu en 1940, nous avons retenu que le Général de Gaulle, avec une poignée de héros, qui n’étaient pas tous de gauche, avaient sauvé l’honneur de la France. A Londres et dans d’autres lieux du monde, des voix s’élevaient, qui appelaient à continuer le combat. Cette clameur, c’était celle de la France. L’Etat français était sous influence et sous la pression de l’ennemi. L’Etat français n’était plus libre, donc n’était plus la France. Comment pouvez-vous donc prétendre que la rafle, dont vous commémorez le souvenir aujourd’hui, ait été commise au nom d’une France qui n’était plus la France ?
Monsieur le président, vous osez avancer ce que vous n’auriez pas même suggéré il y a une trentaine d’années, quand le pays n’avait pas encore été décervelé, conditionné, abêti par vous et vos pareils, par votre propagande antipatriote, votre idéologie apatride, mondialiste et déracinée. Vous pouvez vous permettre d’injurier ce pauvre pays dont les membres ont été asservis à des idéaux de pacotille, à des lubies de libertaires adonnés au cynisme dissolvant du libéralisme et de l’agent-roi. Monsieur le président, vous avez la chance de vous adresser à un peuple assoupi. Prenez garde qu’il ne se réveille…