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Vendredi, 29 Juin 2012
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Terra nova et le tittynainment politicien
Claude Bourrinet
Éditorial
Terra nova et le tittynainment politicien
L’usage des « think tanks » (selon une terminologie anglo-saxonne qui est en soi tout un programme), est directement, brutalement, subversivement contraire à l’esprit républicain français, qui s’incarne dans une expression du peuple citoyen librement débattue dans les partis, les syndicats de producteurs, les associations et les clubs, les assemblées générales, et, de façon intermittente, les élections. Bien que la réalité oppose à l’idéal la sournoise influence de groupes de pressions auxquels le personnel politique peut faire allégeance, y compris dans les plus hautes sphères de l’Etat, la République s’est toujours voulue transparente, ainsi que le prolongement sans faille, sans brouillage, sans détournement, de la volonté nationale, de la Nation en armes ou non.

Terra nova, comme d’autres « cercles de réflexion » ayant pour finalité d’orienter le gouvernement du pays, est donc une organisation factieuse. Non seulement parce qu’elle contribue à installer la « gouvernance » des experts, des techniciens, de la finance et du contrôle des consciences, comme nous le constatons en ce moment à l’occasion de la « crise », mais aussi, contrairement aux fondations Jean Jaurès, pour le parti socialiste, et Gabriel Péri, pour le parti communiste, qui dépendent des subsides publics (ce qui n’est certes pas un gage d’indépendance !), parce qu’elle est subventionnée par des entreprises privées. Areva, Total, EDF lui octroient de 20 000 à 30 000 euros, par exemple. Son budget est compris entre 500 000 et 1 million d’euros chaque année. D’où vient tout cet argent, qui entretient généreusement quelques permanents et quelques stagiaires, maîtres d’un réseau d’un millier d’experts et de techniciens ? Les bourses, en l’occurrence, se délient généreusement. Du beau linge : Microsoft ; Cap Gemini ; EADS ; SAP AG ; Acticall ; BPI ; German Marshall Fund of the United States ; Euro RSCG C&O ; La Caisse des Dépôts et des Consignations ; HH Développement ; RTE…Combien gagne donc Olivier Ferrand ? Et qui est cette German Marshall Fund of the United States ? Sur Wikipedia, voilà ce qui est indiqué : "Le German Marshall Fund of the United States est une institution américaine de politique publique qui vise à promouvoir les relations transatlantiques, par le biais d'un important réseau d'experts et de financement de projets." C’est plus qu’une connivence : c’est un engagement, une trahison.

Ce qui est donc à souligner, c’est l’abondance des moyens contribuant à soutenir l’existence de cohortes de « chercheurs » et de « commentateurs » diplômés, qui partagent massivement la même idéologie libérale, atlantiste, mondialiste, et qui essaiment dans tous les organes médiatiques de diffusion de l’information ou de l’ « analyse » spécialisée, pour aboutir à formater l’opinion dans le sens voulu. La quantité finit, comme dans le mouvement brownien, à déclencher un phénomène global. L'intérêt est de saturer le champ du discours médiatisé par des arguments d'autorité (« Puisque, nous, experts, le disons... »). Celle ou celui qui n’appartient pas à cette armée de l’ombre qui infeste littéralement le quatrième pouvoir, lequel entretient, comme chacun sait, des relations incestueuses avec les autres, n’a aucune chance de se faire entendre. Si bien que la violation scandaleuse de l’esprit républicain se double d’un déni grossier de pluralité d’expression.

Mais quel est le véritable rôle de ces « think tanks », cette panzer division de la pensée unique ? Croira-t-on qu’une matrice à « idées » comme Terra Nova apporte autre chose qu’une formule made in USA ? Les différentes « contributions » de ce club passablement reconnu par le système (par exemple, Olivier Ferrand, qui provient de l’écurie Strauss Kahn, a été nommé rapporteur général adjoint de la Commission sur le Grand Emprunt, mise en place par Sarkozy, et co-présidée par Juppé et Rocard, ce dernier étant par ailleurs membre du conseil d’orientation scientifique de Terra Nova) ne sont pas d’un intérêt manifeste, et ne font que confirmer ce que nous savions de la gauche institutionnelle, à savoir qu’elle avait quitté le peuple pour les bobos, s’était débarrassée du souci social pour adopter des préoccupations sociétales liées aux mœurs, à la « culture », et avait opté pour le renoncement à la Nation en faveur d’une gestion mondialiste et multiculturelle, multiethnique et inspirée par le modèle américain, dont la déclinaison européenne est le blairisme. Il n’est pas étonnant que ses admirateurs se comptent parmi les libéraux-libertaires, comme Delanoë et Cohn Bendit, et que Terra Nova ait raflé le trophée de la meilleure stratégie de communication remis par l’ « Observatoire des think tanks », ainsi qu’un autre, délivré par des journalistes, dont Métro, Rue89, Le Nouvel Observateur, Mediapart via une édition participative, Libération, qui en assure régulièrement la promotion… Une belle brochette de collabos atlantistes, comme l’on voit….

Outre le mépris affiché pour les Français autochtones, et la fascination pour les modèles allemand et californien, Terra nova intervient sur à peu près tout : l’Iran, les retraites, le mode d’élection (de façon assez cocasse, car il s’agissait de noter les candidats), etc., toujours dans une perspective libérale, mondialiste et ouvertement, cyniquement anti-démocratique (la démocratie étant la chose la moins apte à être remise dans les mains du peuple…). Le portrait robot du commissaire européen, en quelque sorte.
Le pompon du délire journalistique (car c’est à ce niveau dérisoire que se situent toutes les « analyses » de ces pseudo-penseurs ) a été décroché le 12/06/2012 dans un article consacré aux destins supposés convergents de l’UMP et du FN. Il est intitulé : Vers le parti patriote ?, et signé Antoine Legouest, Barthélémy Laffemas, Erwan Lecoeur, Grégoire Kauffmann, Ismail Tsouria, Jean-Yves Camus, Julien Bernard, et l’inévitable Olivier Ferrand. Tant de plumes pour bien peu de choses, comme nous l’allons voir…
De quoi s’agit-il ?

D'abord, la thèse présentée a de quoi faire frissonner tous ceux qui ont combattu la bête immonde qui s'agite encore dans le ventre « fécond » : la convergence idéologique UMP-FN serait achevée ! Diable ! Elle serait « l'aboutissement d'un processus »... Et nous qui ne voyions rien venir !

D'ailleurs, le Wall Street Journal n'a-t-il pas titré : « Nicolas Le Pen » ? Si les Ricains le disent...

Pour éviter le pire, il est donc urgent d'y regarder de plus près. La connaissance rend libre, c'est bien connu ! Or, le moins que l'on puisse dire, c'est que le papier ne présente qu'un tissu de stéréotypes éculés, remâchés par des brigades de journalistes en quête d'éditoriaux. Quand les prétentions de Terra Nova reviennent à la mémoire, et que l'on parcourt la liste de contributeurs à cette parodie de « réflexion », on est bien en droit de se dire que le processus d'abêtissement des « élites intellectuelles » « françaises » est bel et bien achevé.

En effet, prendre pour argent comptant les effets rhétoriques d'un Nicolas Sarkozy relève de la galéjade. Certes, on évoque bien une tactique. Mais peut-on vraiment parler d'une « pensée » sarkozyste ? Les déclarations spasmodiques, contradictoires, extraordinairement incohérentes d'un leader pragmatique, cynique et hargneux sont à prendre telles qu'elles sont : des propos outrés de circonstance, amplifiés par la garde rapprochée des Hortefeux, Brunel, Morano, Guéant etc., que n'importe quel apprenti journaliste, pour peu qu'il n'ait pas été intoxiqué par l'idéologie, aurait été capable de traduire comme une technique communicationnelle basique. Inutile de rappeler combien des vocables connotés comme « racailles », « fainéants » (celui-ci, entre autres, plaisamment attribué à Chirac!), « monstres », « Quick halal », « burqa », « assistanat » etc., ainsi que des saillies provocatrices bien calibrées pour les médias, friands de ce type de mets, sont destinés à alimenter le bocal électoraliste d'une république fondée désormais sur l'opinion. Les effets visent ainsi à provoquer des réactions épidermiques, des montées d'adrénaline destinée à capter, capturer les deux ou trois pour cent nécessaire afin d’emporter un scrutin. Cela a marché en 2007, où Sarkozy a siphonné les voix du FN, mais pas en 2012, malgré les efforts pathétiques du mentor (menteur) Buisson.

De même, les appels du pied de la « droite populaire », menée par Bariani, ont été sans effet. Les reports de voix n'ont pas permis d'élire un nombre substantiel de candidats frontistes, et les « droitistres » de l'UMP n'ont pas particulièrement bénéficié de l'apport du FN. Au contraire. En fait, le seul pouvoir dont a usé Marine Le Pen, qui a bien rappelé qu'elle réfutait toute idée d'alliance, est un pouvoir de nuisance, comme la liste des battus UMP particulièrement hostiles aux forces patriotiques en fait foi. De ce côté, hormis une forte poussée, à relativiser néanmoins, des forces populaires en faveur du vote frontiste, aucun véritable bouleversement n'est à souligner. Ce n'est pas parce que quelques électrons plus ou moins libres, comme Vanneste, uniquement mus par leur intérêt, se permettent des dérives, que l'on a une lame de fond. L'impression que donne en revanche ce remue-ménage, qui traduit bien un certain malaise chez les parvenus de la République, sensibles désormais aux limites de leurs boniments, c'est un spectacle assez amusant de gamins s'ébrouant dans une eau stagnante en remuant la vase. Peut-être pense-t-on par là, par ce brouillage puéril et frénétique, tromper un peu plus l'électorat... En tout cas, tout cela est raté, et le seul cinéma qui reste est celui d'un spectacle assez minable joué par une troupe d'amateurs, prodiguant sans trop y croire un texte manifestement appris, mais débité de façon laborieusement artificielle.
Si l'on met encore une fois à contribution notre journaliste apprenti, pas encore pourri par la profession, il ne manquera pas, d'ailleurs, de confronter le « vrai » Sarkozy, ultra-libéral, américanophile, sioniste, atlantiste, multi-culturaliste, immigrationniste, avec les masques protéiformes qu'il arbore en croyant gruger le chaland. Qui avalera la fable qu'il serait devenu « patriote », « « anti-immigrés », « ethno-centrique », voire sincèrement chrétien ? Autant donner quitus à Goupil, et lui signer un chèque en blanc ! Car notre apprenti journaliste aura lu, bien entendu, comme tout Français ayant de l'esprit, le Roman de Renart et les Fables de La Fontaine !
Mais qu'à cela ne tienne, nos « penseurs » de Terra Nova (probablement bien payés pour cette salade indigeste) ont trouvé les racines de ce que l'on peut considérer comme un complot ourdi pas la bête immonde. Car le stratagème remonterait au début des années 70 ! Pas moins. On invoque, pêle-mêle, sans trop savoir de quoi il retourne, le GRECE, le Club de l'Horloge, l'OAS, Jacques Médecin, Paul Alduy, Maurice Arrekx, Philippe de Villiers, Guillaume Peltier, Minute, Larebière, Buisson, Rioufol, Zemmour, Elisabeth Levy, Menard, avec des transfuges assez dérisoires comme Madelin, Devedjian, Longuet, bref, sauf le GRECE (dont il faudrait quand même lire les production !),du gibier pour le peloton, sans d'ailleurs que l'on place, en vis-à-vis, les « transfuges de gauche » qui ont collaboré au gouvernement Sarkozy en 2007, ou qui l'ont appuyé, comme Kouchner, Éric Besson, Jouyet, Hirsch, Max Gallo, Roger Hanin, Pascal Bruckner, qui auraient pu faire croire que Nicolas verser dans l'extrême gauche déclamatoire (et BHL donnera du piment à cette tambouille!).

Toute cette canaille cynique et opportuniste a en effet en commun un néo-conservatisme libéral, inspiré par l'Amérique, un atlantisme viscéral, un sionisme délirant, et un ancrage dans ce que l'on peut nommer l' « Occident ». L'évocation de sites comme Polémia – qui est d'ailleurs parfois digne d'intérêt, ou François de Souche, « Riposte laïque », novopress, l'UNI, etc., plus sarko-compatible, au détriment d'autres, résistant à l'Ordre mondial, comme égalité & réconciliation, d'Alain Soral, le réseau Voltaire, voxnr., Mégalopolis etc., ainsi que des intellectuels comme Chauprade, Bricmont, Michéa, de Benoist, la revue Eléments etc., (que mes amis, nombreux, me pardonnent : je ne puis tous les citer…) qui ne cessent d'intervenir pour contredire la doxa unique, ainsi que la référence au minable Daniel Lindenberg, qui s'en était pris aux « réactionnaires » Xavier Raufer, Jean Raspail, Maurice G. Dantec, Michel Houellebec, Alain Finkielkraut, tous atlantistes et sionistes patentés, a de quoi faire rigoler celui qui connaît un peu son sujet !

Le problème, la clé qui explique la confusion, le sésame qui ouvre les yeux sur la grossière erreur de ces honorables génies bien rémunérés (je le suppose), c'est l'usage d'un lexique complètement désuet, invalidé par la force des choses et le déplacement des lignes. Qu'on ait pris le FN de Jean-Marie Le Pen pour un parti « néo-nazi » et « vychiste » montre bien à quel degré de cécité on est parvenu. Ces gens savent-ils bien ce qu'est le nazisme ? A ce compte, n'importe quel reaganien l'est. De même faudrait-il remettre à sa place la prétendue « xénophobie » du Front national, qui est plutôt une « franciphilie ». Jeanne d'Arc était-elle xénophobe ? De la part de gens qui «éprouvent un certain « racisme » pour les Français de souche, et ne mettent les pieds dans les banlieues qu'à des moments très rares de leur existence, c'est juger de très haut la « France d'en bas ». Toujours le même mépris pour les supposés « Dupont-la-joie ». Il faudrait par exemple se demander s'il n'existe pas non plus de racistes dans les autres courants politiques, y compris à gauche, et encore plus sûrement chez les sionistes. C'est une suggestion de recherche, pour Terra Nova, si elle en veut de sérieuses !
En tout cas, il est avéré que l'on n'a pas perçu, dans cet article mirifique, quel est le véritable clivage qui interdit toute constitution de ce prétendu parti patriotique, « anti-humaniste » (l'utilisation seule du terme « humaniste » indique le degré zéro de la pensée!) qui est parvenu à se former : il s'agit de la frontière qui sépare irrémédiablement ceux qui se sont alignés sur l'empire américain, le mondialisme et le libéralisme fondamentaliste, et ceux qui résistent et prônent un monde multi-polaire. Au sein de l'UMP, la plupart des leaders ont bien rappelé combien il était impossible de faire alliance avec le FN sur cette base-là. La haine personnelle de ces gens produits par un système fondamentalement hostile à tout ce qui rappelle la France et son Histoire, doit consolider cette répugnance. Manifestement, les plumettes de Terra Nova fantasment et fabulent, et n'ont aucun sens des réalités. Le seul rassemblement patriotique se fera à la base, et non dans une minorité de notables politiciens, qui souvent ne représentent que leurs coteries, ou plutôt ce grand parti antipatriotique qu'est l'UMPS.
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