Sachant que Nicolas Sarkozy ne pouvait, à terme, que décevoir son électorat, et tout particulièrement les fractions les plus populaires et nationales de celui-ci , ses conseillers ont, dès le lendemain de son accession à la présidence de la République, envisagé un plan dont on voit actuellement dans les médias quotidiennement l’illustration.
Face à Sarkozy, deux partis, dirigés chacun par une femme, le Parti socialiste et le Front national, sont susceptibles de se partager les voix de tous les mécontents du sarkozysme et de lui tailler des croupières.
Pour éviter ceci, la solution est simple : il suffit de les affaiblir en les divisant.
A gauche c’est fait : Besancenot est solidement installé dans le paysage médiatique et son NPA, pendra suffisamment de voix au PS pour gêner ses candidats lors des futures échéances électorales. Quant aux critiques politiques qu’il formulera, elles ne seront pas sans nuire à l’image du PS et sans l’obliger à se repositionner stratégiquement.
A droite, l’opération est en voie de réalisation. Minute, dans son dernier numéro, évoque la création à l’Élysée d’une « cellule noire » ayant pour but de faire imploser le FN. Mais les choses sont là un peu plus difficile à cause de l’absence de leader crédible instrumentalisable et du fait d’une fidélité de la base et de l’électorat même au nom des Le Pen.
Dans l’immédiat, le FN est encore crédité de 7 %, et certains de ses dissidents hésitent à franchir le pas décisif. Ainsi Jean-Claude Martinez se dit, en privé, parfaitement conscient qu’il n’atteindra pas la barre des 3 % qui permet le remboursement des frais de campagne. Il est alors normal qu’il ait bien du mal à réunir les 300.000 euros nécessaires pour présenter sa liste dissidente dans le Sud-Ouest. Le même problème se posant, de toute évidence, à toutes les listes dissidentes du mouvement national, on saura lors du dépôt final des candidatures, qui émarge vraisemblablement au fonds secrets…