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Jeudi, 27 Septembre 2007
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Juifs de France : Alors, heureux ?
Caroll Azoulay
Intérieur
La communauté juive de France représente le laboratoire de prédilection du sociologue Erik Cohen (1). Depuis de nombreuses années, il tente, à travers études et enquêtes, de brosser le portrait de ces juifs de Diaspora pas comme les autres qui entretiennent un lien particulier avec Israël et leur judaïsme. Son dernier ouvrage, 'heureux comme juifs en France' se propose de retracer les grandes évolutions identitaires de cette communauté depuis les soixante dernières années. Extraits choisis :

"Heureux comme D ieu en France !" avaient coutume de dire les juifs d’Europe de l’Est qui espéraient pouvoir un jour immigrer en France dans les années vingt.

"À l’aube des années 2000 nous avons voulu renverser la tendance en demandant aux juifs s’ils étaient heureux en France" explique Alain Michel le coéditeur de l’ouvrage,'Heureux comme juifs en France'."L’idée était de regarder les choses autrement que par le prisme événementiel en adoptant une vue plus large et plus globale".

Alors, contre toute attente, il semblerait en effet que les juifs soient heureux en France.

Les auteurs ne nous en voudrons pas de révéler que 91 % des chefs de foyers juifs se déclarent heureux (23 % très heureux, et 68 % heureux).Une minorité ne se sent pas heureuse (7 % pas heureux et près de 2 % pas du tout heureux). 89 % des chefs de foyers juifs se déclarent satisfaits de leur vie. Une minorité ne se sent pas satisfaite.

Mais attention, prévient l’auteur, le niveau de bonheur ressenti appelé aussi " 'bien - être subjectif' est fortement corrélé avec le sentiment de satisfaction de la vie".

Il serait en effet prétentieux de vouloir définir aussi abruptement une notion philosophique que peu, d’élus sont parvenus à définir.

Que l’on se rassure, on parle donc bien ici d’un bonheur lié à la qualité de vie matérielle.

D’ailleurs précise E.Cohen, "se déclarer heureux ne signifie pas ne pas être inquiet". Et de préciser, "si les juifs de France se disent globalement heureux, ils font également état d’un sentiment profond d’inquiétude exprimant ainsi un bonheur inquiet comme le nomme Ruut Veenhoven (2)".

Mais poursuit l’auteur de l’ouvrage, "il semble que l’inquiétude soit une donnée de base de l’existence juive".

Pour preuve, les chefs de foyers juifs sont majoritairement inquiets (11 % tres inquiets, 54 % inquiets, 28 % pas inquiets et 7 % pas du tout inquiets).

De là à penser que plus on est inquiet et plus on est juif, il n’y aurait qu’un pas.

Mais pourquoi pas, puisque selon l’étude, ce seraient les aspects directement liés à l’identité juive qui inquiéteraient en premier lieu les juifs : le terrorisme, l’antisémitisme, le racisme et l’avenir d’Israël.Plus de la moitié des juifs trouvent que ces facteurs sont inquiétants en France, et 21 % des chefs de foyers déclarent avoir personnellement souffert de l’antisémitisme au cours des 5 dernières années.

Coédité par les éditions Elkana et le site Akadem, cette nouvelle étude sociologique - présenté en avant-première à Jérusalem le 20 septembre dernier - a bénéficié du soutien du Fond Social Juif Unifié et a pour vocation de "devenir la référence essentielle de toute connaissance du fait juif en France".

Une France dont la population juive représente la deuxième diaspora après les États-Unis, dont la capitale est la 4e ville juive du monde et le plus grand centre urbain de juifs séfarades.

Qui sont les juifs de France d’aujourd’hui ? Que croient-ils ? Quelles sont leurs sensibilités politiques ? Comment se projettent-ils dans l’avenir ?

Telles sont les questions auxquelles le sociologue apporte des réponses, dont certaines d’entre elles sont parfois éclairées par le suivi, sur plusieurs années, du même échantillon représentatif de la population juive française.

Un fait rare dans le domaine des études sociologiques selon Erik Cohen.

"C’est la première fois que l’on prend en considération un même échantillon interviewé pour le questionner à nouveau quelques années plus tard. On dispose ainsi d’une mesure générale de l’évolution statistique tout en bénéficiant d’une personnalisation de cette évolution. Une source de données des plus précieuses sur la démographie juive.Car pour nous sociologues, si le chiffre est important, ce qui compte c’est sa mise en perspective et la possibilité de faire des comparaisons".

Le tableau 85 donne par exemple un bel aperçu de l’évolution identitaire des juifs de France.

En 1988, 40 % des chefs de foyers juifs n’avaient aucune intention de faire leur alya, en 2002 ils sont 58 %.

Par opposition, le pourcentage de ceux qui ont l’intention de faire leur alya "très prochainement" a doublé depuis 1988 (3 % en 1988 et 6 % en 2002).

Le tableau 29 est un autre cas témoignant du changement, politique, cette fois, de la sensibilité de la communauté juive.

Alors qu’ils étaient 44 % à s’affirmer de gauche en 2002, les foyers juifs ne sont plus que 20 % en 2007.

Mais selon Erik Cohen, l’une des plus importantes "surprises" de l’étude concerne la sphère éducative juive.

Alors qu’en 1988, 44 % des enfants de 3 à 19 ans étaient en contact avec une institution éducative formelle ou informelle, en 2002 ils sont 67 %.

En 1950, 400 enfants fréquentaient l’école juive et en 1978 ils étaient passés à près de 8 000.

"Aujourd’hui face à un enseignement public perçu comme problématique, les écoles juives considérées comme des refuges au plan de la sécurité, accueillent plus de 30 000 jeunes (30 % des élèves).

Plus étonnant encore, l’enquête révèle que le choix du privé par les familles juives se fait tout autant au bénéfice des structures éducatives de l’enseignement privé catholique (également 30 % en 2007)."

Autre élément passé au crible : le comportement matrimonial des juifs de France.

En 1975, 63 % d’entre eux étaient mariés contre seulement 58 % en 2002. Ils n’étaient que 1 % à être divorcés en 1975 et 9 % en 2002. "La vie maritale, qui représente semble t-il, un fait de civilisation, a atteint une proportion importante au sein de la communauté juive de France, laquelle compte près de 10 % de personnes vivant maritalement " explique Erik Cohen qui précise par ailleurs, que ce comportement pourrait s’assimiler à une "stratégie de survie communautaire".

"En effet lorsque l’on croise les données on s’aperçoit que la plupart des personnes qui vivent maritalement le font avec des conjoints non juifs. Ce statut intermédiaire permet de ne pas blesser les parents, ou de ne pas contredire les préceptes religieux".

Autre fait hautement intéressant, la définition sémantique adoptée par les juifs au cours des trente dernières années pour designer leur identité.

En 1977, 32 % d’entre eux se désignaient comme israélite, contre seulement 5 % en 2002.

Cette modification traduirait-elle un changement profond de la nature du juif en France ? L’auteur laisse le soin aux lecteurs de décider par eux-mêmes en leur confiant quantité de références, d’explications et de notes qui permettent à chacun de penser librement et intelligemment.

notes

1 - Erik H.Cohen est Docteur en sociologie et enseigne à l’université Bar-Ilan près de Tel Aviv, la culture en milieu jeune, le tourisme éducatif et les méthodes de recherche.Il est en autre l’auteur de l’Étude et l’Education juive en France (Cerf, 1991) et de la Jeunesse juive entre la France et Israël (Observatoire du monde juif, numéro 5 2005 avec Maurice Ifergan).
2 - Né en 1942, Ruut Veenhoven possède une formation en sociologie et psychologie sociale.Ruut Veenhoven a mis en place un système complexe qui lui a permis de réunir l’une des plus importantes banques de données sur le bonheur dans le monde.

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