Le dossier attend Jean-Bernard Lévy sur son nouveau bureau de président d’EDF. Selon nos informations, l’Etat étudie une nouvelle ouverture du capital de l’électricien, après en avoir déjà cédé 15 % en 2005.

Mercredi 16 octobre, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, a indiqué que le gouvernement comptait céder « de 5 à 10 milliards d’euros d’actifs » dans les dix-huit prochains mois. Or, « vendre du EDF est le seul moyen d’atteindre cet objectif », assure un familier du dossier.
« Le portefeuille des participations de l’Etat doit être mis au service de la croissance et de l’activité », a expliqué l’ex-banquier chez Rothschild lors de la présentation de son projet de loi « pour l’activité et l’égalité des chances économiques ». « Nous aurons des cessions dans plusieurs domaines », a ajouté M. Macron, refusant néanmoins de révéler le nom des entreprises dont l’Etat pourrait céder tout ou partie des titres.
REVOIR LA LOI ORGANIQUE
Dans le projet de loi de finances 2015, ce sont 5 milliards d’euros de cessions qui ont d’ores et déjà été budgétés, dont 4 milliards seront exclusivement consacrés au désendettement. S’il veut également investir dans des entreprises et des secteurs jugés stratégiques, comme il en a émis le souhait à plusieurs reprises, M. Macron n’aura d’autre choix que de toucher aux très grandes entreprises présentes dans le portefeuille de l’Etat, comme EDF, Safran, GDF Suez ou Air France KLM.
Selon Bercy, l’Etat détient des participations dans 74 entreprises cotées, pour une valeur d’environ 110 milliards d’euros. Ce montant ne tient pas compte des parts détenues également dans les sociétés non cotées, comme les aéroports de Toulouse, Nice et Lyon, ou encore la société qui exploite le marché de Rungis (Semmaris).
Propriétaire de 84,5 % de l’électricien, l’Etat peut théoriquement abaisser sa participation jusqu’à 70 % du capital, le plancher fixé par la loi au moment de l’introduction en bourse du groupe. Au cours actuel de l’action EDF, cela représente un gain potentiel de 6,4 milliards d’euros.
Pour aller au-delà, le gouvernement devra modifier la loi organique qui régit le statut de société anonyme à capitaux publics du géant de l’électricité. « Mais cela impliquerait de passer devant le Parlement, avec le risque d’en faire une tribune pour les écologistes et l’aile gauche du PS », note un observateur.
Jeudi matin, les valeurs dont le principal actionnaire est l'Etat ont reculé fortement à la Bourse de Paris
Un peu avant 10 heures, Aéroports de Paris perdait 3,89 %, à 83,90 euros, EDF 3,12 %, à 22,21 euros et GDF Suez 2,02 %, à 16,76 euros. L'indice CAC 40 état, lui, en repli de 0,60 %.