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Services publics et... payants ?
La décision du Calvados de faire payer certaines interventions de pompiers a rallumé le débat sur la gratuité du service public. Prestations payantes ou hausse d'impôts, il faut choisir.
La cour des comptes, dirigée par l'ancien député socialiste Didier Migaud, a tiré la sonnette d'alarme. Comme en 2011, les Sages incitent fortement les services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) — en clair, les pompiers — à facturer les interventions qui n'entrent pas strictement dans leurs missions, contraintes financières obligent.
.. Si la lutte contre les feux ou les urgences doit rester gratuite, les débouchages d'égout ou les dépannages d'ascenseur peuvent, en revanche, devenir payants. C'est peu ou prou le cas en Moselle, dans l'Essonne, les Yvelines, ou encore à Paris. C'est désormais au tour du Calvados. Depuis hier, une fausse alerte incendie y est tarifée 463 €, relever une personne à domicile sans transport à l'hôpital 241 € tandis qu'une personne qui chute chez elle sans gravité paiera 241 €.
« Indigne », a aussitôt réagi Pascale Boistard (PS), secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Affaires sociales. Alors que les pompiers et les médecins urgentistes dénoncent « une décision injuste, dangereuse et inefficace, ainsi qu'une atteinte inacceptable aux principes fondamentaux du service public ».
Dans un pays où le service public demeure une pièce essentielle du modèle social, ces initiatives dérangent. Pour les uns, l'accès de tous au service public va de pair avec sa gratuité, tandis que, pour d'autres, faire payer certaines missions accessoires permet de sauvegarder l'essentiel... Il est vrai que, selon la Cour des comptes, ces « opérations diverses ne se rattachant pas directement à l'exercice des missions des Sdis constituent 16 % des interventions, alors que les recettes qui en découlent n'atteignent pas 1 % du total des recettes de fonctionnement ». Nécessité fera-t-elle loi ? Faut-il au contraire estimer le coût d'un service public au regard d'un intérêt général plus large ? La gratuité d'une bibliothèque municipale, par exemple, permettant un accès pour tous à la lecture ne représente-t- elle pas un progrès social... qui n'aurait pas de prix ?
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