Plus d'un demi million de personnes ont fui l'an dernier leur domicile en Irak en raison des violences intercommunautaires, selon l'ONG américaine International Medical Corps. Un million d'autres pourraient aussi y être contraintes d'ici l'été.

IMC, qui dispose de plus de 300 employés en Irak, a souligné que le nombre de personnes déplacées augmentait à un rythme très important, en particulier dans la capitale, qui compte environ six millions d'habitants.

Selon une étude effectuée par l'ONG, 80% des près de 550 000 civils irakiens qui ont fui leur domicile après l'attentat contre le sanctuaire chiite de Samarra, en février 2006, se trouvent à Bagdad. L'attentat de Samarra a déclenché une vague de violences intercommunautaires.

Les Nations unies ont estimé à 1,7 million le nombre de personnes déplacées à l'intérieur de l'Irak et à deux millions le nombre de celles qui se sont réfugiées à l'étranger, après avoir, pour beaucoup, fui le pays avant l'invasion américaine de mars 2003.

IMC a souligné que les déplacements de population redessinaient les faubourgs de Bagdad selon des clivages communautaires et tendaient encore un peu plus "le tissu économique et social déjà fragile" des communautés accueillant des personnes déplacées.

A la différence des déplacements de population enregistrés juste après l'invasion américaine, l'exode en cours présente un caractère plus permanent, nombre de personnes abandonnant ou vendant leur maison.

La situation cause des problèmes d'approvisionnement et les centres de santé mal équipé ne parviennent pas à faire face à l'arrivée de patients supplémentaires.

"Il y a dans le pays une pénurie chronique de médicaments, de matériel de laboratoire et de films pour radiographies, ce qui rend inutiles de nombreux centres de santé", selon IMC.