La Russie a commencé la livraison de cinq chasseurs intercepteurs MiG-31E à la Syrie, conformément au contrat conclu cette année, a rapporté récemment le quotidien russe Kommersant, une transaction qui risque de provoquer des tensions avec Israël et les Etats-Unis.

Selon le journal, la transaction pourrait aussi être avantageuse pour l'Iran qui finance l'achat d'armements par Damas dans le cadre du traité irano-syrien sur la défense commune. La Russie va aussi vendre à la Syrie des chasseurs MiG-29M/M2, a précisé Kommersant. La valeur totale du contrat avec la Syrie sur les livraisons des MiG-31 et MiG-29M/M2 est estimée à un milliard de dollars, selon la même source. Commentant ces informations de la presse, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a souligné que la coopération militaire internationale de la Russie était "conforme au droit international".

"Tous nos contrats dans le domaine de la coopération militaro-technique sont conformes au droit international et aux engagements de la Russie", a déclaré le porte-parole Mikhaïl Kamynine cité par l'agence Interfax. Ces livraisons risquent de susciter la colère d'Israël et des Etats-Unis. "Ces informations sont des plus préoccupantes vu qu'elles s'inscrivent dans le contexte des achats d'armements massifs récemment effectués par les Syriens", a déclaré le député du Likoud (droite nationaliste), Yuval Steiniz au quotidien israélien Yediot Aharonot.

Le MiG-31, considéré comme l'un des meilleurs avions de combat, peut voler par tous les temps, être armé de missiles d'une portée de plus de 200 km et atteindre simultanément 24 cibles différentes. "Si la Syrie se dote du MIG-31 on ne peut plus écarter l'idée que ce pays se prépare à la guerre", a souligné M. Steiniz, ancien président de la commission des Affaires étrangères et de la défense du Parlement. Début mars, le Yediot Aharonot avait fait état d'informations concernant une importante vente de missiles antichars russes sophistiqués à la Syrie capables de percer le blindage des chars les plus modernes.

Selon Kommersant, Israël avait accusé Moscou lors de négociations confidentielles l'année dernière du fait qu'une partie des armes livrées à la Syrie se sont retrouvées entre les mains du mouvement Hezbollah et ont été utilisées lors de la guerre au Liban. Quant aux Etats-Unis qui voient d'un mauvais oeil la coopération militaire russo-syrienne, "leurs critiques ne vont pas inquiéter la Russie pour qui la question primordiale est le bouclier antimissile" américain en Europe, ajoute le journal russe.

Ces deux questions pourraient désormais être discutées "en bloc", conclut le journal.