Le Parlement britannique a publié un rapport mettant en cause l’attitude des services secrets américains envers leurs homologues britanniques depuis les attentats du 11 septembre 2001. Le rapport mentionne l’arrestation de deux activistes présumés en Gambie par les services américains et leur envoi à Guantanamo, malgré des instructions contraires de Londres. « Cette affaire montre un manque de considération de la part des États-Unis pour les préoccupations britanniques », peut-on lire dans le rapport du Comité de renseignement et de sécurité, à propos des transferts secrets de prisonniers organisés par les États-Unis d’un pays à l’autre. « Cela porte de sérieuses implications pour les relations de travail entre les services de renseignements et les agences de sécurité américaines et britanniques », ajoutent les auteurs du rapport, qui constitue une rare et sévère critique des États-Unis de la part de leur plus proche allié dans la « guerre contre le terrorisme ». « Le Royaume-Uni a désormais des dilemmes éthiques à travailler avec notre plus proche allié », peut-on aussi lire dans le document, qui reproche par ailleurs aux services britanniques d’avoir mis du temps à prendre conscience des implications des agissements américains. Même lorsque le MI6, l’agence de renseignement britannique, a eu ses premiers soupçons quant à l’existence de prisons secrètes de la CIA à l’étranger en 2003, il n’a pas pleinement apprécié le risque accru de tortures que cela pouvait représenter, concluent les auteurs du rapport. Le Comité de renseignement et de sécurité affirme que le partage de renseignements entre Washington et Londres doit se poursuivre, les agences britanniques étant désormais pourvues de chartes réduisant le risque d’actions « menant par inadvertance à des transferts secrets, des tortures, ou des traitements cruels, inhumains ou dégradants ».