Evoqué au début du mois, le déploiement d'un second groupe aéronaval américain dans la région du golfe s'est confirmé le 20 janvier. Le porte-avions nucléaire John C. Stennis a appareillé de sa base de San Diego en direction de l'océan Indien.

Le bâtiment a quitté la côte ouest escorté du croiseur lance-missiles Antietam (CG 54) et du destroyer lance-missiles Preble (DDG 88). Le groupe a été rejoint en mer par les destroyers O'Kane (DDG 77) et Paul Hamilton (DDG 60), basés à Hawaii. D'un déplacement d'environ 100.000 tonnes en charge, l'USS John C. Stennis embarque 71 avions et hélicoptères. Le navire va rejoindre le groupe du porte-avions Dwight D. Eisenhower, arrivé dans la région du Golfe en octobre dernier avec un croiseur, deux destroyers et un sous-marin nucléaire d'attaque. De nombreux autres navires sont, par ailleurs, déployés dans le secteur, notamment des SNA. Un tel renforcement en porte-avions, à partir desquels l'essentiel des frappes aériennes est désormais assuré lors des opérations militaires (les pays riverains rechignent de plus en plus à autoriser les appareils des armées de l'air à stationner sur leur territoire), ne s'était pas vu depuis la guerre d'Irak. Avec l'annonce du déploiement de missiles antimissiles Patriot dans les pays alliés des Etats-Unis et voisins de l'Iran, le doublement des moyens de la cinquième flotte US suscite la plus vive inquiétude sur la volonté, réelle ou supposée, de l'administration Bush de vouloir lancer une attaque contre la république islamique. Suite à l'appareillage du Stennis, la Maison Blanche s'est contentée d'affirmer que ce déploiement avait pour but de démontrer à Téhéran que les USA souhaitaient maintenir la stabilité dans la région et étaient prêts à défendre leurs intérêts, notamment leurs approvisionnements en pétrole et en gaz. En somme, une simple démonstration de force pour pousser l'Iran à ne plus soutenir les milices irakiennes et à faire des concessions sur son programme d'enrichissement d'uranium. Aux Etats-Unis, beaucoup redoutent néanmoins que le George Bush ne se contente pas de jouer les gros bras au large des côtes iraniennes.