La Havane, 11.05.06 (ACN) « Nos peuples ont le droit au développement », a affirmé Carlos Lage en arrivant à Vienne, à la tête de la délégation officielle cubaine qui participera au 4e Sommet Amérique latine et Caraïbes-Union européenne (UE-ALC).

« Nous soutenons le droit des peuples latino-américains au développement, à l’intégration et à l’unité. Nous espérons que le Sommet condamne le blocus et la loi Helms-Burton et que les pays industrialisés assument leurs responsabilités devant les moins développés », a déclaré Carlos Lage, vice-président cubain.

Par ailleurs, au Sommet alternatif des peuples (connu également sous le nom de « Liant les alternatives 2 »), organisé parallèlement à Vienne, d’autres cubains dénoncent l’hypocrisie de certaines politiques par rapport à Cuba.

Miguel Barnet, par exemple, a fait référence au droit à la dignité et l’indépendance de l’Ile, dénonçant les campagnes médiatiques de diffamation.

Parallèlement, la Conférence paneuropéenne de solidarité avec Cuba a approuvé une déclaration exigeant à l’UE de prendre ses distances avec la politique des Etats-Unis envers Cuba, et a condamné le fait que l’UE conditionne politiquement l’aide au développement.

Le texte demande également le refus public au blocus imposé par les Etats-Unis; la suppression des sanctions imposées à Cuba ; la libération des Cinq (cubains antiterroristes prisonniers aux Etats-Unis) et la fermeture du centre international de torture de Guantanamo.

Tandis que le sommet alternatif réussit à organiser un mouvement de résistance, le sommet officiel ne permet pas d’espérer des résultats contribuant à l’établissement d’une alliance stratégique entre les deux parties.

Face à l’Europe agissant en bloc, l’Amérique latine arrive à Vienne divisée : celle qui est pour l’intégration et celle des gouvernements dociles à Washington et à son projet néocolonial : la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) ou ses variantes bilatérales, les Traités de libre-échange (TLE).

La Communauté andine des nations (CAN) est en crise après la signature des TLE du Pérou et de la Colombie avec les Etats-Unis, et l’intention annoncée du Venezuela de quitter le bloc. Le Groupe des Trois (Colombie-Mexique-Venezuela) à peu près la même chose. Le Système d'intégration d'Amérique centrale (SICA), le Marché commun du cône sud (MERCOSUR) ou le Marché commun de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) présentent aussi des fissures.

Ainsi, on ne peut pas beaucoup espérer de ce sommet qui pourrait servir à approfondir les différences latino-américaines, encouragées par l’Europe dont les prétentions de domination ne sont pas si différentes de celles de Washington.