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Réfugiés : l'accord controversé UE - Turquie se concrétise lundi
Article mis en ligne par la Rédaction |
Mondialisme
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Un premier groupe de Syriens en provenance «directe» de Turquie est attendu en Allemagne lundi : l'accord entre l'Union européenne et Ankara doit commencer à être appliqué la semaine prochaine pour tenter de freiner l'afflux de réfugiés en Europe.
L'autre volet de l'accord qui prévoit le renvoi de migrants de Grèce vers la Turquie s'annonce plus problématique, notamment pour les droits de l'homme. Des affrontements entre migrants retenus dans le centre de rétention de l'île grecque de Chios ont par ailleurs conduit vendredi à la sortie de centaines d'entre eux.
Principale initiatrice de l'accord paraphé à Bruxelles le 18 mars, l'Allemagne a été le premier des 28 pays européens à annoncer vendredi qu'elle accueillerait à partir de lundi quelques dizaines de Syriens, «surtout des familles avec des enfants», arrivés directement de Turquie, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Tobias Plate.
Le gouvernement n'a livré que peu de détails sur les modalités concrètes de leur acheminement. Mais ces réfugiés doivent arriver lundi à Friedland, une commune proche de Göttingen (nord de l'Allemagne) qui, après la Seconde guerre mondiale, avait servi d'immense camp d'accueil pour les Allemands expulsés des territoires de l'Est et les prisonniers de guerre.
Cinq cents réfugiés expulsés de Grèce lundi
Parallèlement, un premier renvoi de réfugiés et migrants de Grèce vers la Turquie est prévu le même jour, conformément à l'autre volet de cet accord, a confirmé jeudi soir le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu. Le Parlement grec a adopté vendredi soir, en procédure d'urgence, une loi permettant l'application de l'accord UE-Ankara. Selon une source européenne, ils porteront sur quelque 500 personnes, «des Syriens, Afghans et Pakistanais qui n'ont pas demandé l'asile» en Grèce.
L'accord, dénoncé par les ONG et qui inquiète le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), prévoit le renvoi en Turquie de toute personne arrivée irrégulièrement en Grèce après le 20 mars, y compris les demandeurs d'asile syriens. En contrepartie, pour chaque Syrien renvoyé, un autre doit être «réinstallé» dans l'UE depuis la Turquie, dans la limite maximale de 72.000 places.
Affrontements au camp de Chios
En mer Egée, des affrontements entre migrants détenus dans le camp de l'île de Chios ont conduit au départ de centaines d'entre eux. Ces migrants internés dans le cadre de cet accord UE-Turquie ont quitté le camp de leur propre chef, selon une source gouvernementale grecque, et se dirigent vers le chef-lieu de l'île, selon des médias.
Les affrontements ont gravement endommagé les infrastructures du camp, notamment le dispensaire médical, au point que l'équipe de Médecins du monde (MDM) sur place a décidé de «se retirer vendredi des lieux car le dispensaire a été presque totalement détruit et la sécurité n'est pas suffisante», selon l'une de ses membres, Evgenia Thanou.
Plus de 1.500 personnes s'entassaient dans ce centre de rétention prévu pour 1.200 personnes maximum alors que certains migrants ont manifesté jeudi soir pour réclamer leur remise en liberté. Dans le reste du pays, la situation des migrants qui croupissent sous des tentes dans le grand port du Pirée, ou dans des conditions d'un autre âge dans le cloaque d'Idomeni, à la frontière macédonienne, continue de susciter l'indignation des humanitaires. Les associations d'aide dénoncent l'indifférence des 28 au sort de ces milliers de vies humaines.
Après la fermeture de la route des Balkans fin février, quelque 50.000 exilés non soumis à l'accord UE-Turquie restent bloqués en Grèce.
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