Le seul survivant des commandos qui ont perpétré les attentats du 13 Novembre à Paris et Saint-Denis devrait être transféré en France dans un délai de dix jours. La justice belge a donné jeudi en fin d'après-midi son feu vert au transfèrement en France de Salah Abdeslam.

Le procureur est allé l'entendre à la prison de Bruges où le Français est détenu dans un quartier de haute-sécurité. Le magistrat a notifié sur procès-verbal que ce dernier ne s'opposait pas à sa remise à la France dans le cadre du mandat d'arrêt européen.

«Le transfèrement est autorisé», a écrit le parquet fédéral. «Les autorités belges et françaises décideront après concertation des modalités de cette remise», est-il précisé. «Sauf circonstance exceptionnelle», il sera transféré en France «dans un délai de dix jours», a assuré le Garde des Sceaux français, Jean-Jacques Urvoas.

«Il souhaite collaborer avec les autorités françaises», a assuré jeudi un de ses avocats, Cédric Moisse. Un autre de ses avocats, Sven Mary, avait déjà expliqué il y a une semaine que son client, après avoir d'abord dit qu'il ne voulait pas être transféré en France, voulait y «partir le plus vite possible».

Arrêté le 18 mars à Bruxelles, Salah Abdeslam a été auditionné par les enquêteurs le lendemain, en cherchant à minimiser son rôle par quelques contre-vérités. Depuis les attentats de Bruxelles le 22 mars, il refuse en revanche de parler.

Selon le procureur de Paris, François Molins, il a «eu un rôle central dans la constitution des commandos du 13 Novembre» en participant «à l'arrivée d'un certain nombre de terroristes en Europe», et dans la préparation logistique de ces attentats». Les enquêteurs se demandent s'il n'était chargé de l'attentat dans le nord de Paris mentionné dans la revendication de l'EI mais qui n'a pas eu lieu.

Son arrestation après plus de quatre mois de cavale semble en outre, selon les enquêteurs, avoir précipité le triple attentat-suicide à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles.