Il y a peu, suite à une initiative de reconnaître l’islam comme religion officielle, le land allemand d’Hambourg a entrepris de réaliser un projet global et intégré qui devait être soumis au parlement en vue de reconnaître l’islam institutionnellement, au même titre que le christianisme.

En vertu de cette décision, les autorités du land ont projeté de rédiger un document juridique qui reconnaîtrait les musulmans et leur confession et qui organiserait leurs relations avec le land, en précisant leurs droits et obligations, comme les congés religieux ou l’aménagement d’une partie de l’enseignement réservé à leurs enfants qui serait consacrée à l’éducation religieuse, ou encore en leur réservant un espace dans les cimetières pour qu’ils puissent y enterrer leurs morts selon leurs rites.

Ni l’Eglise catholique, ni les Protestants ne se sont opposés à cette initiative, bien au contraire… ce sont ces deux confessions qui ont été à l’origine de la décision des autorités du land.

Donc, en décidant ce qu’il a décidé, le land, logique envers lui-même, a réfléchi à l’éducation à procurer aux enfants musulmans dans les écoles primaires d’Hambourg. Mais voilà que les salafistes se sont manifestés pour contrecarrer ce projet, au nom de la protection des valeurs islamiques.

La raison ? Le livre consacré à cet enseignement, du fait qu’il s’adresse à des enfants par essence et par nature non encore familiarisés avec la lecture, a respecté les contraintes didactiques en y insérant des images pour faciliter la compréhension de ces enfants et leur faire parvenir le message souhaité. Mais les salafistes, parmi les parents d’élèves, se sont soulevé avec force et vigueur pour contester le fait que la petite Sara, l’une des héroïnes du bouquin, ne soit pas voilée !

Les Allemands ont insisté et les parents salafistes, dans un gigantesque et douloureux effort exégétique, ont finalement accepté que la gamine puisse être représentée cheveux au vent et face découverte. Mais un problème plus sérieux est survenu quand ces mêmes parents salafistes ont constaté que les institutrices dessinées sur le livre sont, elles aussi, dévoilées. Inacceptable ! Ces femmes ne respectent pas la coutume « islamique »…

L’auteur du manuel a déclaré alors que « notre objectif était de faire de cet ouvrage sur l’islam un livre à la portée de tous, mais des voix se sont élevées pour réclamer de préserver le caractère musulman », ajoutant que ces parents salafistes « veulent que l’institutrice soit voilée, alors que cela est interdit en Allemagne ; nous avons trouvé la solution, donc, en remplaçant les institutrices par des instituteurs ».