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Animaux : la défense des abattoirs
Trois abattoirs sont accusés de maltraiter des bêtes depuis novembre. Leurs responsables ont été interrogés jeudi par une commission d'enquête.
« Je jure de dire la vérité ». Les trois directeurs des abattoirs et les élus locaux entendus jeudi par une commission d'enquête de l'assemblée nationale ont tous commencé par prêter serment. Alors que de nombreux Français sont encore sous le choc des vidéos de l'association L214 montrant des animaux parfois torturés dans les abattoirs d'Alès, du Vigan (Gard) et de Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), les responsables de ces trois établissements se sont défendus devant les députés.
La faute à l'abattage rituel ? Max Roustan, le maire (LR) d'Alès a pointé le problème sensible de l'abattage rituel, pour lequel la loi autorise qu'un sacrificateur extérieur tue la bête sans l'étourdir auparavant. « L'essentiel des images chocs tournées à Alès concerne ce type de situation », a-t-il assuré alors que le halal représente la moitié du tonnage de l'établissement. Au passage, le directeur Jack Pagès a signalé que la personne filmée en train de cisailler laborieusement la gorge d'un bœuf était un remplaçant. « Il appartient au législateur de décider si on peut continuer de tuer de cette manière-là », soulignait hier Max Roustan.
Pas de folles cadences. L'association L214 stigmatise les cadences et la course à la rentabilité qui auraient poussé les salariés à la maltraitance. Dans les faits, Alès, le Vigan et Mauléon sont des établissements publics et modestes, très déficitaire dans le cas de celui d'Alès. « Chez nous, un lot, c'est cinq moutons ou un seul bovin, des chiffres qui font rire nos collègues. Le rythme est tranquille », précisait Laurent Kauffmann, directeur de l'abattoir de Vigan, l'un des plus petits de France. Alors comment expliquer les images choquantes ? On voit notamment des moutons lancés violemment contre la paroi : « Le salarié — depuis renvoyé — a pété les plombs. C'est insoutenable ! Je ne sais pas quoi dire... » balbutiait encore hier son ancien supérieur.
Vidéo surveillance. A Mauléon, un mur dressé pour que les animaux n'assistent pas à la mort de leurs congénères empêche aussi le responsable qualité de superviser le poste mise à mort, a-t-on appris jeudi. Pour Gérard Clemente, patron de l'abattoir de Mauléon, la vidéosurveillance constitue la « seule réponse ». Ses confrères de Vigan vont « très vite » installer des caméras.
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