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Samedi, 26 Janvier 2008
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Gauche nationale ? Droite nationale ?
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Théoriciens :: Autres
Gauche nationale ? Droite nationale ?
Un débat autour du souverainisme, de la gauche nationale et de l’Europe, agite actuellement les marges radicales de la mouvance nationale. Nous en rendons compte ci-dessous en publiant trois textes.

Le premier, qui a été à l’origine de la polémique, est l’œuvre de Thomas Ferrier (alias Thomas Stahler). Il est suivi par les réponses de Thomas Tribout de notre rédaction et de Kavan Herbin du groupe Gauche nationale.


I - Gauche nationale ? Droite nationale ?

Dans certains milieux radicaux du nationalisme français, de la « mouvance nationale » comme l’appellent ses partisans, le ralliement au Front National d’un sociologue qui était passé du PCF au souverainisme de gauche (d’un Chevènement et d’un Sarre), a agité et continue d’agiter le bocal grillagé de l’ultra-droite. Idéologiquement, l’apport paraît fort peu évident et il ne serait pas faux de dire que l’intellectuel susmentionné a plus adopté l’idéologie dominante de son nouveau parti qu’il n’y a fait dominer son propre positionnement. Sous l’étiquette de « gauche nationale », ses partisans, issus pour une part importante de la droite radicale et national-révolutionnaire, de jeunes frontistes en mal de sensations pour une autre part, défendent dans un nouveau « think-tank » des positionnements reposant sur un concept qui rappellera à certains politologues les positions colonialistes de Jean-Marie Le Pen en 1958, voyant dans les Algériens une force jeune pour la France. Aujourd’hui, ce sont les populations allogènes installées en France depuis parfois des décennies qui apparaissent pour ces néo-frontistes comme les alliés naturels d’une opposition radicale à l’atlantisme, au sionisme et au capitalisme. Pour eux, le Front National doit devenir l’arme politique par excellence au service de cet idéal là. En clair, il s’agit de briser l’image d’un FN partisan d’un retour forcé des immigrés dans leur pays émetteur, et au contraire de présenter ce parti comme une force assimilationniste, prête à considérer les descendants des migrants extra-européens comme des Français à part entière, au grand dam de son électorat et de beaucoup de ses partisans, qui ne se retrouvent au FN et pas au PS ou au PCF qu’en raison de la question migratoire.

Mais qu’est-ce donc que cette « gauche nationale » et en quoi se distingue-t’elle vraiment de la droite nationale ?

Qu’est-ce que la « gauche nationale » ?

Pour l’italien Francesco Mancinelli, chanteur « identitaire », « la gauche nationale [est] païenne, gibeline et impériale ; en un mot : fasciste ». Les membres d’un groupuscule français se revendiquant de « gauche nationale » et sortant une revue portant le nom d’une revue barrésienne du XIXème siècle, seraient probablement prêts à accepter ce terme, puisqu’il se dit que l’une de leurs références serait le franciste Marcel Bucard, qui dans les années 30 défendait un fascisme socialiste et catholique. Et Barrès est avant tout, nous le savons depuis les travaux de Zeev Sternhell, l’inventeur d’une forme de socialisme nationaliste à la française. Aussi, la gauche nationale, dans sa définition formelle, c’est l’union du socialisme et du nationalisme, c'est-à-dire selon la définition de George Valois, le fascisme, alors que la droite nationale, son ennemie de toujours, c’est donc l’extrême-droite, même si entre les deux, le mur est souvent poreux.

En France, après 1945, le mouvement qui se rapprochait le plus de la gauche nationale, était celui du jeune Jean-Pierre Chevènement, « Patrie et Progrès », que le politologue René Monzat associe au « premier fascisme, socialisant et républicain », et que le néo-fasciste Maurice Bardèche considérait aussi comme proto-fasciste. Bien entendu, le Chevènement actuel n’a plus grand-chose à voir avec le jeune homme des années 50, si ce n’est que du CERES au MRC il continue de se revendiquer de la gauche.

De la « gauche nationale » à la droite nationale ?

Aussi, comment doit-on définir les partisans de ce nouveau mouvement/think tank se revendiquant de cette étiquette ? Sont-ils des néo-fascistes ? Ou est-ce qu’en vérité cette étiquette là n’est pas très mal adaptée ? Leur positionnement politique est-il si révolutionnaire, si subversif, qu’ils le prétendent ? Et son ralliement au parti par excellence de droite nationale, le Front National, avec toute la part d’opportunisme sous-jacente, n’est-il pas la démonstration par exemple qu’il faut se demander s’ils sont vraiment de « gauche ». Ce n’est pas parce qu’on vient de la gauche, qu’en devenant nationaliste, on devient de « gauche nationale ». Prenons un exemple précis, l’ancien anarchiste Gustave Hervé. Issu de l’extrême-gauche, dans sa frange la plus anti-nationale, il se découvre nationaliste au sortir de la guerre et même fasciste. Fondateur d’un Parti Socialiste National, puis d’une Milice Socialiste Nationale, il s’inscrit clairement dans la gauche nationale. Jusqu’au jour où il en vient à prôner la dictature de Pétain plusieurs années avant l’étrange défaite de 1940. Il ressemblait à la gauche nationale, il avait été de gauche nationale, mais au final il apparaissait comme un homme de la droite conservatrice. Et être républicain ne suffit pas à échapper à cette critique.

En vérité, cette nouvelle « gauche » nationale est on ne peut plus conservatrice dans les faits, elle est républicaine au sens courant du terme, elle défend la vision populaire du républicanisme, avec ses illusions, comme l’assimilation par exemple, selon la définition de la nation proposée, dans un contexte très particulier, par Ernest Renan, c'est-à-dire une « nation » fruit d’une volonté et non rassemblement de ceux de même origine (sens étymologie du terme « nation » d’ailleurs). Non, cette « gauche » nationale n’est pas révolutionnaire, elle n’est pas non plus néo-fasciste, elle est conservatrice, et elle me fait personnellement penser aux idées du Parti Social Français du Colonel de la Rocque dans les années 30, mouvement qui avait plus d’un million d’adhérents et qui aurait probablement fait un score électoral important en 1940 s’il n’y avait pas eu la guerre, donc à la droite nationale dans toute sa splendeur. Aussi, le ralliement de cette structure au Front National qui, idéologiquement se rapproche infiniment plus des Croix de Feu que du Parti Populaire Français, n’est pas du tout étonnant.

Entre l’euro-socialisme, européaniste et socialiste par définition, d’une gauche qui remonte aux pères fondateurs, à Saint-Simon, à Leroux par exemple, et jusqu’à Jaurès, et cette « gauche nationale », il y a véritablement un abîme. Le premier est révolutionnaire, il ne vise pas à restaurer la France de grand-papa pas plus qu’à accepter la France telle qu’elle est devenue, il cherche au contraire à renverser le Système en place et à mettre en place une république sociale européenne et défend une forme de table rase juridique, mettant à bas les constitutions des états au lieu de vouloir s’appuyer sur elles, elles qui nous interdisent toute action salvatrice dans l’intérêt du peuple européen. La seconde est conservatrice, elle est hyper-réaliste, ce qui en politique est aussi néfaste que le pessimisme, et donc elle est fondamentalement liée à la décadence qu’elle prétend combattre. Or l’Europe a besoin d’une révolution et certainement pas d’un retour en arrière, comme le serait la disparition de l’Union Européenne et le retour à des nations qui sont objectivement profondément dénaturées, qui sont des coquilles vides dont il ne reste que l’emballage tricolore (dans le cas de la France). Et de même le socialisme est inapplicable à l’échelle des états, il ne peut l’être qu’à l’échelle de l’Europe, car pour résister au mondialisme, il faut avoir la masse critique. Un socialisme national à la française, même républicain et sans relents fascisants, n’aurait en aucun cas, à supposer qu’il puisse parvenir au pouvoir, la possibilité d’agir réellement. Il serait l’otage de la constitution et serait par ailleurs rapidement brisé économiquement, par les rétorsions que sa politique créerait en Europe. « La France seule », que ce slogan maurrassien soit repris dans les faits par la droite nationale et par cette « gauche » nationale, et c’est une bonne définition de ce qu’est le souverainisme, en dit long. La « France seule », même sous Napoléon Ier, ce n’était déjà pas possible.

Entre universalisme et chauvinisme

Cette « gauche » nationale défend tout simplement l’idéologie composite issue de la révolution française, mélange de chauvinisme (thème de la « Grande Nation ») et d’universalisme, c'est-à-dire l’idéologie de la république dans son contexte actuel. Ce qui fait que ce discours là, y compris celui d’assimilation des populations allogènes, ressemble au discours « républicain » colonialiste de la fin du XIXème siècle. Or ce mélange de chauvinisme et d’universalisme, qui n’est qu’une interprétation possible de l’idée de république, me paraît responsable à plus d’un titre de la situation que vit la France aujourd’hui. Certes, cette « gauche » nationale est anticapitaliste, mais l’anticapitalisme n’est pas qu’une vertu de gauche, et donc sa république est chauvine et universaliste mais se prétend sociale ou socialiste. Il y a une évidente sincérité dans ce positionnement, mais c’est une démarche qui n’a rien d’originale et qui ne me paraît pas répondre aux problèmes réels de l’Europe contemporaine, problèmes qui appellent des solutions très novatrices et pas des réponses toutes faites recherchées dans des vieux pots.

Surtout que la république de jadis n’a vraiment rien à voir avec l’idée de république aujourd’hui dominante dans tous les partis, et y compris dans ce think-tank prônant la réconciliation entre indigènes et allogènes sous la bannière d’une république mythifiée. Cette « république » là est un mélange entre Jeanne d’Arc et les combattants de Valmy, d’une part, combattant le « parti de l’étranger », et Ferry d’autre part, partisan de la France impérialiste sur trois continents. La république française, qui ne nous déplaît pas, à nous européanistes, c’est pour nous bien autre chose. C’est le pôle de la révolution européenne que la révolution française aurait dû être, c’est aussi la république d’une France homogène. C’est la France de Sieyès, d’Hébert et de la gauche socialiste française du XIXème siècle, ou encore de Jaurès et du jeune Clémenceau, celui qui s’opposait au colonialisme au nom de la république. Nous rejetons et la France universaliste, c'est-à-dire au final une France impérialiste et raciste, et la France chauvine et europhobe. Et nous rejetons à plus fortes raisons le mélange des deux. Nous voulons une France qui se sente pleinement européenne, qui restaure son européanité au lieu d’accepter son altération passée, nous voulons une France qui à côté de l’Allemagne, de l’Italie, de la Pologne et de la Russie, travaille à forger l’Europe Nation de demain, notre bel idéal mais aussi la seule solution pour assurer le relèvement de notre civilisation toute entière. Nous voulons une Europe socialiste, qui prenne le meilleur de la France, comme de l’Allemagne, tout en laissant de côté ses erreurs. Il y a dans le socialisme scandinave, il y a dans le socialisme allemand, beaucoup de choses à apprendre. Là encore, ne tombons pas dans l’erreur d’un socialisme français supérieur. Il est exact que face à une Union Européenne incapable de rompre avec l’ultra-libéralisme dont ses dirigeants sont partisans, il est tentant de se rabattre sur une forme hexagonale de socialisme, mais ce serait une grave erreur. L’Union Européenne actuelle s’attaque, au même titre que les gouvernements des Etats d’ailleurs - il ne faudrait pas opposer de prétendus états protecteurs à une Union Européenne prédatrice, ils sont tous à mettre dans le même sac – au syndicalisme danois ou suédois par exemple. Il est étonnant, et significatif, que la droite nationale et une certaine gauche socialiste se retrouvent au final pour défendre ce modèle social scandinave. Mais l’unité des syndicats d’Europe, pas une unité de façade, ne serait-elle pas plus forte ? Face à une « Europe » libérale, il faut opposer une Europe socialiste, et pas une coalition hétéroclite de syndicalistes nationalistes.

Le souverainisme national, une mauvaise solution

On comprend bien ce que le néo-frontiste et ex-chevènementiste évoqué veut faire, l’unité de ceux de droite et de gauche qui défendent la souveraineté nationale française. Donc c’est un mouvement qui n’est pas de « gauche », fusse-t’elle « nationale », mais un mouvement « et de droite et de gauche » cherchant autour du Front National à fédérer tous les souverainistes. Il est alors d’autant plus affligeant de voir s’y rallier de prétendus européanistes, se revendiquant du socialisme révolutionnaire européen comme d’un Jean Thiriart. Comme ces derniers voient de l’animation, alors que leurs propres structures semblent stagner ou même péricliter, ils essaient de s’y associer pour se redonner un peu d’éclat et éventuellement bénéficier par association des recettes éventuelles de l’aventure. Mais la politique au sens noble du terme ce n’est pas de se rallier au plus fort, mais de défendre sincèrement ses convictions, en espérant les faire partager au plus grand nombre. Les partisans souverainistes de ce think-tank sont cohérents et en ce sens respectables, comme l’est aussi leur figure de proue. Ce ne sont pas nos idées, elles sont parfois même à l’opposé, notamment sur la question de l’Europe, mais ils ont le droit de le penser, et nous de combattre leurs théories, tout en reconnaissant quand ils ont raison, notamment quand les souverainistes dénoncent à raison le manque de transparence démocratique au sein des institutions de l’UE ou l’absence de socialisme. Georges Sarre déplore que l’UE n’ait jamais pu être une « Europe socialiste », mais au lieu d’œuvrer au sein de l’UE pour qu’elle le devienne, il préfére se replier sur la France seule. Si on veut une Europe socialiste, alors il faut la défendre au seul endroit où cela a du sens, au Parlement Européen ! Sinon, il ne faut pas ensuite se plaindre du fait que le socialisme n’y est pas vraiment défendu.

Que les souverainistes de gauche qui par socialisme s’opposent à l’UE et les souverainistes de droite qui par nationalisme s’y opposent aussi puissent s’entendre, autrement que dans un cadre contextuel (un référendum par exemple), pourquoi pas ? Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Pierre Chevènement ont pu tenir un meeting commun en présence de socialistes « du non ». Mais s’imaginer que cela peut se faire autour du Front National, je n’y crois pas une seconde. Et même en supposant qu’elle soit possible, qu’un « social-nationalisme » tel que dénoncé par Dominique Reynié puisse s’organiser politiquement et même peser électoralement, est-ce qu’il aurait les bonnes réponses aux bonnes questions ? Puisque l’axe de base qui rendrait leur unité possible serait le rejet de toute Europe politique, pas seulement de l’Union Européenne et de ses travers, et donc ce serait « la France seule », on sait que cela ne changerait rien aux problèmes, voire que cela les aggraverait. C’est tromper les français que de vouloir leur faire croire qu’il y aurait dans le souverainisme les solutions. Soutenir le souverainisme aujourd’hui, c’est comme soutenir l’Algérie Française hier, c’est une monumentale erreur. Quel sera le De Gaulle de demain pour mettre fin à cette nouvelle utopie ?

Thomas Ferrier

II - Thirart avec Soral

Impossible de gagner quand on refuse de jouer… Voilà ce qui m’a frappé à la lecture de la tribune de Thomas Ferrier. Mormon ou musulman, vous refusez les jeux d’argent. Vous fréquentez pourtant assidûment joueurs et tripots mais uniquement pour leur rappeler combien vous désapprouvez leur vice. Attitude respectable mais en pleine contradiction avec la possession d’une collection complète de jeux de cartes et de jetons. Vous n’êtes pas sensé non plus avoir un savoir exhaustif en trucs et tactiques, au point de coucher votre maîtrise dans un fascicule… C’est l’esprit de l’article et de son auteur : une ligue de vertu qui réclame l’interdiction d’un film « exotique » tout en le chroniquant pas assez bandant...

L’homme nous offre une schizophrénie politique multiple : aspirant à la gauche, officiellement sans référence nationaliste, mais qui prétend déterminer le canon national. Pour parler Pareto, il se veut à la fois lion et renard, c’est Machiavel qui travaille au marteau. Sa démarche se veut subversive et révolutionnaire tout en tentant la dédiabolisation et l’acceptation médiatique, systémique. Voilà un trouble dissociatif qui s’explique, par deux historiens et leurs œuvres maîtresses. La source du « mal » : « La droite révolutionnaire » de Zeev Sternhell et surtout « La gauche réactionnaire » de Marc Crapez, qui lui fait d’ailleurs écho (1). C’est la France, « mère du fascisme », que dénonce le célèbre journaliste et professeur à l’université de Jérusalem. C’est plus précisément l’aura de la gauche française, celle de la « grande époque », que vise le pamphlet préfacé par P-A Taguieff et publié chez Berg International, éditeur qui compte à son catalogue le fameux brûlot « Eurabia » de Bat Ye’or. Voilà des livres d’opinion, loin, très loin, de la neutralité historique. Astuce classique du sionisme contemporain : faire passer ses ardents militants pour des spécialistes indépendants. Le but étant de disqualifier la France, son socialisme et une tradition jugée philo-arabe en les nazifiant, les fascisant à la racine… Retournement dialectique, les deux ouvrages polémiques seraient ainsi valorisés, Ferrier inversant la polarité : au pire c’est un quasi malentendu, au mieux une astuce... Certes, ce que Bernard-Henri Lévy baptise « l’Idéologie française », on peut aussi bien l’appeler « Nation de gauche » ou « Nation à Gauche », ne plus la stigmatiser mais la bénir… Reste que l’idée est faussée, il y aura toujours quelque chose qui rappelle la caricature dans ce procédé… Le plus amusant, dialectiquement parlant, c’est que le « socialiste européen » recherche, si ce n’est l’alliance, au moins la bienveillante neutralité, des milieux sionistes. Prendre l’ennemi « idéal-type » comme modèle, ce n’est pas forcément la voie la plus aisée pour se faire accepter ou susciter l’amitié…

La piste est déjà brouillée, la démarche biaisée. Un autre problème vient alors se greffer, illustré par la bonne foi d’une internaute :

« Vous vous envoyez à la tête les initiales de "mouvements" bien contemporains dont pour ma part je n'ai jamais entendu parler tant ils semblent groupusculaires. »

Sigles obscurs, des suites de lettres qui n’évoquent rien, des noms qui n’en disent pas beaucoup plus… Alors quand on doit se contenter d’allusions et de périphrases, c’est pire. Alain Soral ou Egalité et Réconciliation sont clairement visés par le texte mais ne sont jamais nommés. Leurs buts, leurs titres et leurs parcours sont pourtant détaillés mais on doit s’en contenter : une vraie contradiction avec la volonté généraliste affichée. Nous attendrons donc une critique plus déontologique pour aborder ces sujets. Contentons nous d’un point qui n’est pas rien : le rapport entre la pensée européenne et eurasienne de Thiriart et un certains souverainisme, puisqu’ils sont tous deux cités :

« Il est alors d’autant plus affligeant de voir s’y rallier [à Egalité & Réconciliation NDLR] de prétendus européanistes, se revendiquant du socialisme révolutionnaire européen comme d’un Jean Thiriart. »
(Thomas Ferrier)

C’est entendu, c’est même convenu, Soral le souverain, Thiriart l’Européen, entre les deux : rien… Voilà (encore) une double confusion. La première relève de la doxa, entre contenu et contenant. La seconde est plutôt à chercher du côté de la praxis : le présent du sociologue contre le temps long géopolitique.

Christophe Bourseiller propose dans « la nouvelle extrême-droite » (2) une typologie des nationalismes : classement honnête et pertinent mais surtout purement thématique. L’idée prime sur le territoire ou le peuple, notions pourtant essentielles dans le fait national. Chez Bourseiller, le contenu donne donc plus ou moins l’étendu : le nationalisme révolutionnaire se soucie évidemment d’Europe, les conservateurs ont plutôt l’occident à cœur etc… Voilà qui n’explique pas les convergences dans le « petit » nationalisme breton, de gauche à droite, d’Emgann à Adsav (3), ou à l’intérieur de la grande idée européenne, de Daniel Cohn-Bendit à Thomas Ferrier. Ce dernier identifie pourtant un souverainisme par la droite (Le Pen, Dupont-Aignan) et un autre provenant de la gauche (Chevènement, Sarre) : même espace à défendre mais idéologies différentes voir hostiles à la base. Pour Thiriart et Soral, c’est le front inverse, c’est l’étendue qui diffère mais la vision politique reste la même : l’état-nation, conception républicaine à la française, c'est-à-dire centrifuge, unitaire et pour tout dire : jacobine. L’état du théoricien de l’Europe unitaire est donc comme son devancier français « politique, et non pas Etat racial, Etat souvenir » (4). Jean Thiriart va même très loin (pour un nationaliste) en prônant : « une intégration ethnique encouragée, sinon même organisée et planifiée » (5), un véritable creuset européen. On ne se trouve pas du tout dans l’eurosibérie « blanche » de Guillaume Faye et son euphémisme : l’Europe « européenne » de Thomas Ferrier. Pour ces derniers l’État vient couronner un fait national inné. Thiriart et Soral considèrent eux que la volonté de l’entité politique, donc présentement l’État, fait l’entité nationale, la Nation, quand bien même ce volontarisme s’appuie toujours sur des éléments communs de cohésion. Une nation aussi « ethnique » que l’Allemagne dans ses mythes, n’existerait pas sans la politique de la maison de Prusse et de ses ministres.

J’aurais à affronter une objection courante autant que pratique : la dérive. Alain de Benoist (6) la connaît bien, un Thiriart tardif (comprendre gâteux), déçu par ses contemporains, serait frappé « d’antiracisme » et de tiers-mondisme, comme d’autres souffrent à son âge d’Alzheimer. Une erreur d’appréciation qui touche aussi les meilleurs d’entre nous : le NR espagnol Ernesto Mila s’était arrêté au Thiriart « lépantiste » de « L’Europe, un Empire de 400 millions d’hommes ». Il s’est vu rappelé à l’ordre et (aux faits) par Claudio Mutti (7), l’Europe jusqu’à Vladivostok passe aussi par Ankara et tant pis pour ceux qui à Brest n’en veulent pas… Le héraut du « prince collectif » rencontrait déjà le chinois Chou Enlai à Bucarest en 1966. L’homme de Jeune Europe défendait, comme de nombreux nationalistes, « l’intégration » coloniale. Lui continuera à la défendre ensuite, sur un mode anti-impérialiste, qu’on ne peut soupçonner cette fois d’hypocrisie ou de domination masquée. Une position « intégratrice » que semblait également partager François Duprat (8). Au sein du nationalisme, l’universel soralien n’est donc pas si isolé et innovant que nous pourrions le croire... Non seulement Soral colle (sans le savoir) à Thiriart mais il lui correspond peut-être mieux que ceux qui s’en réclament, nous ne citerons que nous, encore marqués par la position différentialiste du GRECE, toujours timidement proche de « l’ethnique ».

Cet universel a fait naître la polémique, certains le pensent cosmopolite, c’est devenu un navrant leitmotiv… Sous prétexte que Sarko a souvent la République France aux lèvres, nous serions avec lui, à sa droite. Une critique portée par ceux-là mêmes qui ont appelé à voter (9), discrètement mais effectivement, pour le « keum à Carla » au second tour des présidentielles… La thématique de la République ne fait pas de nous des amis de Sarkozy, pas plus que la haine de l’Islam ne fait de Fabrice Robert un compagnon de Reddeker ou de BHL… pour poursuivre dans cette voie, l’Europe récurrente ne transforme pas Ferrier en supplétif d’Attali, de cette oligarchie qui a soutenu mordicus le traité constitutionnel européen contre le Peuple. La confusion entre Europe Histoire et Union Européenne est courante. Elle est entretenue par ses partisans comme par ses détracteurs. Il ne faudrait pas croire que Jean Thiriart pardonnait tout à cette union tout économique sous prétexte qu’un « héritier doit s’intéresser à son héritage ». « C’est une gigantesque imposture que cette Europe atlantique, c’est la roue carrée » (10), il se méfiait évidemment de ses bases atlantistes. Au-delà, il craignait qu’elle empêche purement et simplement une Europe politique : « Si nous ne réagissons pas, l’économie européenne sera tellement intégrée dans les appareils financiers américains que l’Europe politique sera rendue impossible » (10). Cet admirateur avoué du traité de Rome n’a heureusement pas connu le sommet UE/USA du 30 avril 2007, rencontre qui a consacré notre soumission aux états-unis, notre immolation sous direction allemande... Soyons clair, l’Eurasie de Thiriart ne passe pas, ne passera jamais, par l’Europe de Bolkenstein…

La différence, je dirais la nuance, entre Soral et Thiriart, elle tient à la méthode, elle est épistémologique si l’on veut. L’ignoble Delcambre reproche à Soral de mal connaître le Coran. Quel intérêt réel pour lui ? C’est un sociologue, pas un historien des religions, ce qui lui importe, c’est d’enregistrer que l’Islam produit un certains type d’homme… La vision de Thiriart, il l’a avoué et répété, est géopolitique. Elle prend donc en considération le temps long, elle s’attache aux espaces, ne considérant l’homme qu’à travers le collectif. D’où son franc mépris pour toutes les religions, qu’il considère comme des entités très matérielles qui parasitent son projet unitaire… Le sociologue Soral a lui d’autres cartes en main. Il observe que la modernité capitaliste fait de l’homme, animal politique, une créature acheteuse, un consommateur. Il constate que le spirituel et le sacré, si ils sont consistants, permettent de résister à cette « liquéfaction » morale et politique... A l’inverse, la sociologie ne lui permet pas d’évaluer l’espace nécessaire à l’idéal d’autarcie. Si la « France seule » est un possibilité politique ou diplomatique, c’est énergétiquement ou économiquement un mensonge… Le belge prend en considération le temps long, des dizaines d’années voir des siècles. Il fonctionne plus par principes qu’avec des réalités très concrètes, il est ferme dans l’esprit mais « souple » sur les mots. Le français s’attache lui au présent, il existe dans des notions très pratiques, il donne du sens et il le fait tout de suite. Aux « nôtres », nous voyons Thiriart comme le fil rouge d’une pensée qui s’incarne, aujourd’hui, dans le projet d’Alain Soral.

Une convergence s’explique par un contexte. L’alliance du PC Chinois avec les nationalistes du Kuomintang ne se justifie pas sans l’agression japonaise. De même que sans occupant allemand, pas de front national entre gaullistes et communistes… Rien ne dit que dans 10 ans nous, nationaux-révolutionnaires et solidaristes, soyons encore soudés à des souverainistes. Thiriart considère comme nécessaire un « Piémont européen ». Il s’appuie sur les expériences nationales les plus réussies et constate qu’elles se construisent autour d’un « cœur » qui pense et applique l’unité : le Piémont-Sardaigne pour l’Italie, l’île de France capétienne pour la France, les prussiens Hohenzollern pour l’Allemagne. Tout comme nous observons aujourd’hui le très patriotique Venezuela de Chavez, œuvrer pour l’unité latino-caribéenne en proposant une coopération alternative à la ZLEA yankee. Une fois le pouvoir acquis en France, des souverainistes pourraient ne pas nous suivre dans notre projet européen alternatif. Problème théorique que j’espère nous voir poser un jour. Thomas Ferrier aura donc peut-être raison dans cent ans, ce qui est certains c’est qu’il a tort immédiatement… Quand Alain De Benoist s’intéresse à Alain Soral, il ne devient pas moins européen. Dans le contexte d’une union qui n’a d’européenne que le nom, face à ce tremplin vers l’état mondial, nationalistes français et européens sincères doivent s’entendre.

Tout dans l’Histoire de la Nation France, nous y pousse… Notre pays est européen, il a exporté sa Révolution chez ses voisins. Une générosité un peu étouffante qui a nuie aux républiques sœurs : nombreuses sont les nations d’Europe qui se sont faites contre nous. N’oublions pas pour autant celles qui se sont bâties avec nous, grâce à nous… Notre pays est universel, s’est donné à toutes les Nations. La Révolution Française a eu des accents d’espoir partout dans le monde. On ne compte plus les révolutions, sur tous les continents, qui ont commencées par un air de Marseillaise... Une trentaine de drapeaux nationaux rappelle explicitement notre tricolore, c’est plus, bien plus, que l’influence des couleurs américaines…

Thomas Tribout

Notes

1) STERNHELL Zeev, « La droite révolutionnaire, 1885-1914 », Gallimard 1997

CRAPEZ Marc, « La gauche réactionnaire : mythes de la plèbe et de la race », Berg International, 1998

2) BOURSEILLER Christophe, « La nouvelle extrême droite », Editions du Rocher, 2002 (1991 pour la première édition chez François Bourin)

3) En 1976, Daniel Chatelain et Pierre Tafini, dans « Qu'est ce qui fait courir les autonomistes ? » notaient : « On entre en plein dans l'irrationnel national qui fit communier dans le mythe Servat les militants culturels bretons de base de toutes tendances, des fascisants aux nationaux-gauchistes, réunis dans une même assemblée en 1973. »

4) Lettre de 1989, cité par C. Bourseiller, op. cit, p.119

5) « La Turquie, la Méditerranée et l'Europe (1987) » Lien

6) Son refus du « choc des civilisations » d’Huntington (dont les partisans identitaires rejettent le découpage religieux, séparant Europe occidentale et Europe slave-orthodoxe, mais pas le principe) n’est pas une facétie, une posture qui prendrait le contre-pieds d’un Guillaume Faye. « Europe, Tiers monde même combat », esquissant une collaboration loyale et lucide entre l’Europe et le « Sud », est publié chez Laffont dès 1986. C’est bien le pape des identitaires qui a renié ce bel et bon principe.

7) Passionnant débat, dans les colonnes de notre mensuel « Résistance », sur la potentialité européenne de la Turquie, dans les numéros 20, 21 et 22.

8) Voir l’éditorial de Christian Bouchet : Lien

Principalement la réponse de Jack Marchal aux assertions d’Hervé Von Laethem : « On peut faire crédit à Duprat de sa méfiance jamais démentie envers la mouvance sioniste, mais il s'est toujours insurgé contre tout ce qui était de près ou de loin thème anti-immigration. Rendons lui cet hommage: de tous ceux qui ont été impliqués dans l'agitation "Algérie française", il a été le seul à rester logique avec lui-même.

Il n'avait pas de mots assez durs contre les anciens OAS qui étaient en faveur de l'"intégration" en 1960 et faisaient en 1966 des éditos anti-arabes dans 'Minute'.

Ou contre Venner et de Benoist, pro-Algérie française en 1959, bio-racialistes peu après.

Inutile de dire qu'il n'avait que mépris pour les Le Pen et Stirbois, qui ont en gros suivi la même évolution... Je témoigne avoir bataillé ferme contre Duprat pour réussir à faire passer une page (bien faite, ma foi) sur l'immigration dans 'pour un Ordre Nouveau' en 1971, et que si il n'avait pas été exclu d'O.N. peu avant, jamais le mouvement n'aurait fait la campagne (qui lui a coûté sa dissolution) 'immigration sauvage' de mai-juin 1973. »

9) Rappelons que Christian Bouchet avait demandé à ses « amis de voter pour Ségolène Royal ». Ce fut, avec Pierre Vial, le seul nationaliste à avoir eu cette lucidité. Les autres ont plié devant Sarko l’autoritaire contre quelques effets de manche sur l’Islam et l’immigration. C’est assez savoureux de penser que ces racistes et islamophobes crasses ont permis à Rama Yade et Fadela Amara de rentrer au gouvernement…

10) « Approche du communautarisme » Lien

III - Réponse de la Gauche nationale

Dans un article récent, Thomas Ferrier s’attaque à la Gauche nationale, courant politique actuellement représenté par le mouvement du même nom. On pourra bien dire que son attaque était centrée sur Alain Soral, le sociologue gauchiste bien connu (je tiens à signaler que j’utilise ce mot pour une raison bien précise). Eh bien, c’est justement là que le bât blesse. Amalgamer sieur Soral à notre mouvement constituerait, outre un gros contresens, un handicap pour notre combat et le travail que nous menons. En effet, ce sociologue n’est pas de Gauche nationale… Pourquoi ?

La Gauche nationale s’inscrit dans une réalité politique :

Au même titre qu’il y a une Histoire cachée derrière l’Histoire, il y a une politique cachée derrière la politique-spectacle. Les partis de gouvernement sont « des organisations rodées à recueillir des fonds et à faire voter les citoyens » (Jean-Paul Mayer). Une fois arrivés aux postes, les élus laissent toutes leurs décisions à des technocrates et des assistants prêtés par les lobbys. Ces derniers ne dépendent pas du vote des citoyens, mais d’intérêts privés précis : des personnes morales représentant des personnes physiques : une minorité suffisamment forte pour influer sur les nations ! Sait-on qu’il existe des hommes dont la fortune est équivalente à celle de pays entiers ? Ces individus, regroupés en familles, sont aussi unis que les phalanges d’un même doigt. Ce sont les mêmes que les nationalistes dénoncent depuis plus de 200 ans et que l’on nomme « la haute finance ». Une minorité mondiale décide de nos vies. À cette vérité qui n’est hélas connue que d’un nombre infime de militants, s’ajoute une autre vérité :

Des causes sociologiques :

Dans son ouvrage Traité de sociologie générale (écrit après son pamphlet Les Systèmes socialistes), le sociologue de gauche Vilfredo Pareto développe cette autre vérité très simplement :

Toute Société est composée de dominants et de dominés.

Les dominants comprennent les élites qui sont en constante mobilité sociale, ascendante (devenant l’élite gouvernementale) et descendante (entrant dans l’histoire, le cimetière des aristocrates).

Toute Société est caractérisée par son élite gouvernementale, imposant son autorité à la population. Toute élite politique est soit lionne (forte) soit renarde (perverse) et lutte pour sa vie, la révolution ‘juste’ étant une illusion.

La décadence résulte de toute Société qui ne pratique pas la libre-circulation des élites.

Dans toute Société, l’élite comprend des individus qui ne méritent pas d’en faire partie et la couche inférieure comprend des individus qui méritaient d’en faire partie.

Si l’élite gouvernementale est contrôlée par des « renards », ceux-ci, par crainte des « jeunes lions » de la couche inférieure (l’élite populaire, en somme) feront tout pour les éliminer jusqu’au moment où, ne pouvant plus résister à la pression sociale, les lions les remplaceront.

Si l’élite gouvernementale est encore assez forte, son intérêt est d’intégrer, par la mobilité sociale, les lions de la couche inférieure, si elle ne le fait pas, c’est qu’elle est trop faible pour ça (et par conséquent doit accepter de disparaître).

C’est là qu’intervient la Gauche nationale. Elle n’est pas un concept publicitaire grossier, une image que l’on s’offre pour s’attirer des gens à soi, la Gauche nationale est une réalité politique déduite d’un combat social urgent, une question de vie ou de mort justement (!), pas une récupération politicarde comme on en a l’habitude ! C’est donc en toute logique que de plus en plus de « grossistes » vont vouloir s’en réclamer et tenter de développer leur « marketing » sur ce « concept » trop « novateur » pour ne pas chercher à y installer quelques unes de leur « boutiques » ! Seulement voilà, en politique ce qui fait la force d’une idée, c’est la volonté qui découle d’une minorité active, une vision qui résulte de forces vives débordantes ! Une telle force se trouve nécessairement dans la jeunesse véritable, celle qui ne meurt pas, mais qui progresse, qui est prête à rentrer dans la lutte, elle se trouve exprimée aussi dans ce que l’on nomme « couches révolutionnaires », ceux « qui n’ont pour seuls biens que leurs enfants ». La volonté, c’est la traduction politique de l’espérance, d’où la profonde vérité contenue dans cette phrase : « on ne peut rien contre la volonté d’un homme. ». C’est là ce qui terrifie le plus nos ennemis, la détermination est pour eux le pire des dangers, alors que les intrigues politiques, ça ne les inquiète en rien !

La volonté comme source de la conscience populaire :

Dans une telle conception des choses, qui se déduit d’une analyse des faits, et de rien d’autre, les étudiants, appelés tôt ou tard à s’intégrer au Système, les politicards et les « adorateurs » d’hommes charismatiques sont, d’office, éliminés de la lutte pour la vie. Mr. Ferrier traite la GN de proto-fascisme, d’ultra-fascisme, d’exo-fascisme et de je ne sais quoi exprimé par un préfixe hasardeux et le mot fascisme utilisé à toutes les sauces. Qu’il se rassure, si être fasciste c’est se placer sur le plan des conceptions idéologiques, alors nous n’en sommes pas, contrairement aux européistes d’ailleurs, puisque leur conception politique est en tous points détachée de la réalité ! Si être fasciste c’est être démagogue, alors qu’il se rassure, nous n’en sommes pas non plus, contrairement d’ailleurs à tout ceux qui hurlent au fascisme pour tout et n’importe quoi ! Enfin, si être fasciste c’est avoir une conception politique avec une tête et 10.000 adorateurs autour, nous n’en sommes pas, cet embrigadement stalino-maoïste est contre nos principes. Tiens, justement, que sont nos principes ?

La Communauté procède du peuple, elle est l’expression de sa suprême volonté, elle ne fait qu’exprimer en un corps l’absolue puissance d’une masse en mouvement. « Sculpte, lime, cisèle / Que ton rêve flottant / Se scelle dans le bloc résistant ! » (Théophile Gautier). La Gauche nationale c’est l’expression de la conscience populaire enfin révélée et débarrassée des idéologies ou de lectures dialectiques douteuses. Je pourrais citer des heures Juan Perón, Ramos, Blanqui, Spilimbergo ou encore Gallasso et m’endormir inlassablement sur ma feuille… Mais le socialisme de la G.N. ne se justifie pas, car celui-ci procède du domaine de l’instinct, de la conscience populaire. Oui, son socialisme est instinctif, au même titre d’ailleurs que l’est son nationalisme.

La vie est déterminée par les lois éternelles de la nature, on peut bien faire ce que l’on souhaite, on n’y échappe pas. L’enfant les connaît, mais l’éducation l’influencera de telle manière qu’il les oubliera. L’adulte accompli est celui qui a le mieux compris ces règles, il se les est réappropriées et les a intellectualisées. Un homme digne de ce nom élève ses enfants, il en a parce que c’est ce qui va dans le sens de la vie, il ne quitte pas sa femme dès qu’il en a envie, il surmonte les épreuves de son travail et s’affirme tel qu’il doit s’affirmer. Il se reconnaît dans un espace-temps, il connaît la terre qu’il foule, il sait qui est son voisin, il sait qui lui ment et qui dit vrai. De tels hommes résultent des familles fortes, des villages enracinés, des régions expressives et une nation « unité d’individus affirmés » ! De cette conception élevée de la vie qui est celle que la nature attend de nous, se produit la conscience populaire dont la Gauche nationale se veut l’écho. Une Société qui meurt est une Société sans adultes, une Société d’esclaves !

La conscience populaire est révolutionnaire :

La nature a fait les hommes différents pour son propre but et sa propre gloire. Remettre en cause une telle loi serait un crime et M. Ferrier a donc raison de rejeter l’idée cosmopolite. Nous le faisons aussi, car cette « idée » est en tout point antithétique à ce que nous sommes. Je préfère voir un Arabe fier d’être Arabe plutôt que souffrant d’une crise d’identité qui le déchire ; je préfère voir un noir se dire « kémite » (équivalent du terme « aryen ») plutôt que de le voir « Bountifié » (noir à l’extérieur, blanc à l’intérieur) même si je ne laisserais personne critiquer un homme aussi admirable qu’un Léopold Senghor. Seul un idiot peut traiter un tel homme de « Bounty », lui dont les écrits retentissent encore dans l’âme africaine… Et pour les blancs, c’est pareil ! Ils doivent être fiers de ce qu’ils sont, être conscients d’aujourd’hui pour construire leur avenir avec force. La conscience populaire c’est ce qui évoque le passé comme histoire et culture, ce qui s’ouvre à l’héritage traditionnel d’un peuple et en constitue le fondement. Elle est la puissance créatrice de cette Terre et procède d’un principe supérieur. C’est elle qui doit décider des lois du Pays, et non une élite autoproclamée ! Les Grecs, les Hindous, les Perses, les Etrusques, les Vikings, les Francs… Tous avaient compris que la conscience populaire exprimait l’Unité et procédait d’un principe supérieur qu’Héraclite nommait « le Logos ». Sublimer la réalité, voilà ce qu’est être révolutionnaire, donner plus de goût à la réalité ! Tout le reste n’est qu’un combat d’arrière-garde !

Pourquoi « gauche nationale » ?

Mr. Ferrier parle de la conception nationale comme étant une vieille chose et explique plus ou moins que la G.N. ne peut que rétablir une « France de grand-papa » et que donc, pour pouvoir se targuer d’être révolutionnaire, il faut en appeler à l’Europe ! C’est peut-être là une conception que l’on pourrait coller au chevènementisme ou à M. Soral, mais il prouve bien qu’il n’a donc pas compris ce qu’était la Gauche nationale. La conscience populaire s’exprime par la Nation comme aboutissement des régions, qui sont elles-mêmes l’aboutissement des villes, villages, familles et individualités ! Vouloir se débarrasser de la Nation, c’est la conception d’un Rothschild et c’est chose mortifère ! Une Europe fédérale, par exemple, aboutirait à un gouvernement fédéral ; bref à un ultra-jacobinisme ! La France de la G.N., ça n’est pas celle de « grand papa » justement ! Et pourquoi ?

Isaïe 65:17-19 : « Car je vais créer de nouveaux cieux et un nouvelle Terre ; on ne se rappellera plus les choses passées, elles ne reviendront plus à l'esprit. » Cette citation de la Bible est très importante et elle étaye mon propos. Ce qui est dit dans cette phrase c’est qu’à la Terre, Dieu va en substituer une nouvelle, il ne va pas en changer, se débarrasser de l’ancienne ! Non, il va la renouveler comme les hommes renouvellent la vie ! La conscience du peuple, pour et par le peuple, c’est celle de maintenant ! La France procède d’un peuple qui n’a pas changé, les Francs ont succédé aux Gallo-romains qui ont succédé aux Gaulois et aux Ligures, mais ce peuple est resté le même ! C’est sa force vitale, et pas celle du voisin, qui le fera renaître ! Cette Terre a été cultivée par de nombreuses familles, elles existent encore ! Ferrier ça n’est pas un nom togolais, Herbin ça n’est pas un nom mexicain, Le Pen ça n’est pas un nom russe !

Nos ennemis sont obsédés par le principe du « diviser pour mieux régner » ou « solve et coagula » (devise de Lucifer) ; toujours partir d’une vérité, la briser en morceaux pour obtenir des réalités nouvelles ! La partition Gauche-Droite procède d’un tel mensonge. Ils ont brisés les Français en deux factions, la Gauche a gardé la conception véritable de ce qu’est un peuple, la Droite a préservé l’idée de nation. Mais, si le sceau sacré de la Vérité a volontairement été brisé, le Saint-Graal n’est pas perdu. La Gauche, la véritable, c’est cette conception populaire, cette idée de peuple qu’exprimait si justement Auguste Blanqui, le national est ce qui en procède ! Etre de gauche nationale, c’est exprimer de nouveau cette vérité originelle qui a fait la source de la noblesse d’autrefois : les hommes forts soutiennent les faibles et personne ne doit être laissé pour compte !

Qu’est-ce que le gauchisme ?

Soral n’est pas de Gauche nationale, il est gaucho-lepéniste. C’est le résultat d’une phase de transition avortée du gauchisme vers le nationalisme. Qu’est-ce que le gauchisme ? C’est un avatar de l’esprit bourgeois, une dégénérescence naturelle de l’élément marxiste. Dire que le gauchisme résulte du trotskisme, c’est aussi faux que de dire que les crimes marxistes procèdent du seul stalinisme ! Le gauchisme est consubstantiel au marxisme. Pour définir ce phénomène on pourrait dire :

Appartient au gauchisme toute idéologie ou déviance qui relève du marxisme (et qui a perdu toute raison d’être). Cette maladie se traduit par une absence quasi-complète de couches révolutionnaires (forces vitales) et s’exprime par un conservatisme « de résiliation ». Il préserve donc les vieilles anarchies et les faux-semblants vieillots (assimilation, antifascisme, tolérance, etc.) et se complait dans une posture de chien de garde du Système (dont il procède) et pense en être le contrepoids. Le gauchisme n’en est en réalité que le miroir et le reflet. Les forces vives sont révulsées de façon viscérale par toutes les attitudes vieillissantes, vieillottes, dégénératives, par les « bobo », les bourgeois bohêmes, la gauche caviar… Par exemple, lire Guy Debord, Mauss ou des auteurs « rebelles » cités par nombre de conformistes et passés dans des émissions littéraires tardives (déjà oubliées du grand public), ou employer des expressions comme « Punk-Rock », « électro » ou « musique indus’ » ne peut qu’effrayer les jeunes, les faire sursauter ; ça sent la poussière, le passé, les années 80 et la dialectique d’un monde révolu !

En opposition : est révolutionnaire toute personne apte à sortir d’elle-même, à engager sa force physique et mentale dans un idéal demandant beaucoup plus que ce qu’elle est elle-même capable d’offrir ! La matière, ce sont les choses mortelles, mais notre vision de la vie rend notre personne immortelle ; dans cette conception nous ne sommes plus que « les instants d’une continuité » (Barrès). On est révolutionnaire quand on est conscient de ce qu’on est vraiment !

Le matérialisme résulte d’un manque de force vitale. Soral, en préservant sa grille de lecture marxiste se positionne donc dans un marxisme transformé et affaibli par le temps. C’est une révolte contre son propre monde, où pour échapper à celui-ci on va chercher à le restaurer ou l’aggraver. Retirez-lui ce vernis et vous n’y trouverez plus qu’une position conservatrice, ce qui est bien loin des positions de la Gauche nationale. Cette analyse surréaliste de son université d’été par exemple, est typique de l’esprit gauchiste : « Un jeune catholique traditionaliste (…) se lance dans une longue controverse avec son nouvel ami barbu (musulman). « Réconciliés » ? Non, car ils n’étaient pas fâchés. Au moins apprennent-ils à mieux se connaitre. À sympathiser. (…) Des chevelus gauchistes assistent à la scène, la commentent avec deux jeunes au look de rappeur. La France est décidément une nation complexe ». Non, ça ce n’est pas la France, c’est mielleux de bons sentiments et d’utopisme digne d’une Tour de Babel ou d’une barre d’H.L.M. ! C’est aussi irréaliste que de dire qu’un ré-enracinement dans une culture étrangère (Islam, animisme, etc.) est une phase d’intégration à la France. C’est aussi absurde que de dire que les séparatistes noirs de Kémi Séba sont de « nouveaux Français » parce qu’ils sont antisionistes ! On y reconnaît là le lapsus de Georges Marchais : « La France est au bord du gouffre, il est temps de faire un grand pas en avant ! »… Non, décidément, le gaucho-lepénisme n’a rien à voir avec la Gauche nationale!

Les masses ouvrières se sont tournées comme un seul homme vers Le Pen parce qu’ils ont justement reconnu dans le F.N. cette grande révolution, cette force vive capable d’exprimer la conscience populaire. Cette grande révolution a longtemps été vendue auprès des masses par les menteurs de la gauche marxiste. Voici que le voile a été brisé par l’esprit soixante-huitard (résultat d’un marxisme vidé). C’est pour cette même raison que les travailleurs ne se tourneront plus jamais vers le gauchisme, même travesti en lepénisme ! C’est l’erreur que l’on reproche au sieur Soral et si l’on se trompe… alors qu’il le prouve !

Kavan Herbin
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