Présidentielle en Autriche : extrême-droite et écologiste à égalité, résultats lundi
L'Autriche pourrait devenir le premier pays de l'Union européenne dirigée par un parti d'extrême-droite. Quelque 6,4 millions d'électeurs sont appelés à désigner un successeur au social-démocrate Heinz Fischer, qui achève son deuxième mandat.
Les deux candidats à la présidentielle autrichienne, Norbert Hofer pour l'extrême droite FPÖ, et l'écologiste Alexander Van der Bellen, étaient au coude à coude dimanche, selon les projections des instituts de sondage avec 90% des bulletins dépouillés à 18h30.
Le FPÖ largement en tête au premier tour,1
Selon les estimations de la télévision publique ORF, le candidat du FPÖ obtiendrait 50% des voix contre 50% à son rival, avec une marge d'erreur de 2% dans ce scrutin très observé en Europe.
Le nom du nouveau chef d'Etat autrichien ne sera par conséquent connu que lundi une fois décomptés les bulletins des 900 000 électeurs qui ont demandé à voter par correspondance. Ces votes par correspondance représentent plus de 14% du corps électoral et départageront les deux candidats.
«Je serai président», a assuré Norbert Hofer, qui est arrivé largement en tête au premier tour avec 35% des suffrages, meilleur score à un scrutin national de son parti, le FPÖ. Alexander Van der Bellen, ancien professeur d'université de 72 ans et ancien dirigeant des Verts autrichiens, avait recueilli 21,3% des voix. Les partis social-démocrate (SPÖ) et conservateur (ÖVP), au pouvoir depuis la Seconde Guerre mondiale avaient été éliminés dès ce premier tour, essuyant une déroute historique, sur fond de crise migratoire et de morosité économique.
Tout en restant prudents, faute de sondages entre les deux tours, les observateurs reconnaissent un statut de favori à Norbert Hofer, militant depuis sa jeunesse au FPÖ et vice-président du Parlement depuis 2013.
L'impact incertain du vote par correspondance
En 2000, l'entrée au gouvernement autrichien du FPÖ, alors dirigé par Jörg Haider, avait provoqué des sanctions européennes et valu à ce pays le statut de paria au sein de l'Union.
En Autriche, le président n'intervient pas dans la gestion quotidienne du pays mais dispose de prérogatives importantes comme celle de révoquer le gouvernement, une option que n'a pas exclu le candidat du FPÖ «en dernier recours».
Le nouveau président, élu pour un mandat de six ans, prendra ses fonctions le 8 juillet.