La politique gouvernementale est pavée de bonnes intentions, avec notamment l’annonce de nouvelles restrictions dans la Fonction publique. Preuve nous en est donnée en ce début août ; on va dire, symboliquement, dans la nuit du 4, puisque celle d’il y a 220 ans vit l’Assemblée constituante mettre fin au système féodal.
Après l’allègement de ses effectifs – c’est avec les petites gouttes d’eau qu’on remplit les puits de bon-sens, toutes les Danaïdes contribuables vous le confirmeront – l’État entend désormais restreindre ses logements de fonction et son Parc automobile. En voilà une idée qu’elle est bonne.
Comme les gouttes d’eau, les bonnes intentions ne sont pas toujours inutiles. Car la gratuité favorise le gaspillage, voire une gabegie difficilement supportable en période d’opulence et odieuse en période de crise… Longtemps, on a justifié de faire bénéficier les fonctionnaires gratuitement ou à un prix très faible d’un logement, d’un véhicule ou d’autres avantages encore vu la faiblesse de leurs rému¬né¬rations. Ce qui était en soi scandaleux : tout travail mérite non seulement salaire, mais également juste rétribution financière.
Doter la Fonction publique d’un tel statut ne pouvait que provoquer incompréhension et rancœur générale… Ses employés n’ont vu que le montant inférieur de leur paie en oubliant les avantages dont ils jouissaient, tandis que leurs compatriotes se sont vite scandalisés de tels avantages, tout en considérant qu’ils étaient encore bien trop payés pour ce à quoi ils occupaient leur temps de travail.
Réévaluer les salaires de chacun comme il se doit et supprimer les privilèges de caste aurait l’avantage de réintégrer la Fonction publique dans la réalité de la société française. Éviter aussi de revoir en notre pays ces sinistres défilés de la Révolution française où l’on promenait dans les rues au bout de piques, les têtes des “privilégiés” de l’époque.
Prions donc qu’il ne s’agisse pas là d’un simple effet d’annonce gouvernementale.