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Dimanche, 19 Octobre 2008
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Fin de récré (En marge de la grande manif de l’Education nationale du 19 octobre)
Claude Bourrinet
Politique
Fin de récré (En marge de la grande manif de l’Education nationale du 19 octobre)
Mai 68 n’a pas seulement fourni à certains de se recycler dans la marchandisation permanente. Ce pseudo événement révolutionnaire a surtout eu la vertu de désinhiber progressivement, par paliers, l’ensemble des classes de la société, à commencer par les rejetons de cette élite qui fit frais de ce chaud printemps. Ainsi assiste-t-on depuis le virage socialo-libéral des années 80, à un grand bûcher des vanités, où tout ce qui était censé flatter l’orgueil français, son passé glorieux, sa culture, son patrimoine, est brûlé aux sons jubilatoires de la fête et de ceux, plus clinquants, des machines à sous.

Car, pour comprendre le désastre éducatif actuel, l’effondrement de l’école, l’abandon du modèle républicain, du mérite, de l’effort et de l’excellence, il faut planter ce décor insolite, espèce de mélange improbable d’une Fête galante à la Watteau, d’une pleurnicherie à la Greuze et de nichons scarifiés de quelque artiste contemporain à la mode.

Il s’agit donc de prendre le projet carnavalesque de la « contre-culture » au sérieux : le haut est devenu le bas et inversement, les détenteurs de l’autorités sont juchés sur des ânes, les valeurs sont conspuées et le juron devient langue de communication. Ainsi la liberté se transmute-t-elle en libération.

Les libéraux ont été les grands gagnants dans l’affaire. Les mouvements contestataires ont arasés le sol, déstructuré l’environnement, et la lourde dalle de béton a cloué le bec à la Terre et au Sang. Après ce travail méthodique et besogneux de pédants exterminateurs, les bâtisseurs sont venus, les créateurs d’espaces marchands, de réseaux financiers, de stratèges en com., et les techniciens du nombril. La désertification achevée, on plante la tente de nomades, en espérant le grand bazar.

Il ne fallait pas s’attendre à ce que Sarkozy éprouvât les quelques remords qui peuvent encore chatouiller certains arrière-trains usés sur les antiques chaises de l’école à papa. D’abord parce qu’il se contrefiche de la culture et de tout ce qui, de près ou de loin s’apparenterait à une occupation gratuite, approfondie et fructueuse pour l’intelligence et l’âme (il n’est qu’à se rappeler sa « sortie » à propos de la Princesse de Clèves), mais, en bon majordome des Princes mondialistes qui marchandent et déracinent, il « réforme » à tours de bras tout ce qui peut faire obstacle à ce projet mercantile.

Le protocole de Lisbonne

La stratégie relative à l’enseignement a été rendue publique avec le protocole de Lisbonne en 2000.

Son programme est nettement libéral et mondialiste. Il s’appuie sur des principes dont l’application doit mettre un terme à plusieurs siècles d’éducation humaniste :

-le système éducatif, dans son organisation et son mode de fonctionnement, doit être déréglementé ;
-sa nouvelle mouture doit d’adapter au monde du travail, l’intégration au monde économique étant l’objectif visé ; ses paramètres d’évaluations de l’utilisation de ses « ressources humaines » s’inspireront de la logique managériale ;
-les nouvelles technologies informatiques deviennent centrales ;
-il n’y a plus de professeurs, ni d’enseignants, mais des formateurs et animateurs, qui, non seulement apprendront aux apprenants, mais apprendront à apprendre…, et cela, toute la vie, avec la probabilité de changer de métier ;
-la prise en charge de la multiplicité ethno-culturelle devient primordiale ;
-de même, la promotion de l’égalité, le refus des ségrégations seront une mission essentielle du nouveau système éducatif ; les nouveaux apprenants apprenant en seront les moines-soldats .

Et tutti quanti …

Bien entendu, ce qui passe à la trappe, ce sont les humanités, l’étude approfondie des grandes œuvres, des auteurs capitaux, la recherche des racines, de notre passé et des valeurs qui ont contribué à notre destin. Le but est d’initier, avec de jeunes enseignants plus malléables que les anciens, un système flexible et ouvert sur les nécessités économiques, de façon à formater une classe de producteurs sans repères et perméables à l’idéologique marchande.

Il faut noter, encore une fois, et avec insistance, pour ceux qui sont sourds et aveugles, que les spécialistes de la pédagogie, ces pédagocrates qui ont pris le pouvoir dans les années 70, dont le fonds de commerce est l’égalitarisme, la critique démagogique du savoir, la diffamation du passé, la médiocrité culturelle, et qui ont détruit systématiquement, avec une ténacité dont on n’a d’exemple que de l’autre côté de l’Himalaya, tout ce qui restait de bon sens chez des professeurs qu’on livrait en pâture à une opinion déboussolée, ont préparé et encouragé cette mainmise de la rationalité marchande sur un domaine qui lui échappait encore.

Quelle résistance ?

Les partisans de l’école républicaine, ceux qui par exemple se sont groupés dans le collectif « Sauver les lettres », ou dans celui de « Sauver les sciences », mériteraient d’être remerciés pour avoir fait connaître les dangers que court l’école française, et pour avoir tenté de susciter des réactions de défense. Il faut d’ailleurs rendre justice à tous ces professeurs qui ont continué, malgré parfois des pressions infâmes, des inspections à charge, de mauvaises notes pédagogiques, à transmettre le savoir, un patrimoine de qualité, avec exigence et abnégation, sans accepter de verser dans les méthodes à la mode, dont on connaît les dégâts.

Cependant, les temps changent, et ce qui était le secret espoir des nouveaux Huns de l’éducation commence à se produire. Les jeunes enseignants sont les anciens élèves d’hier, dont on peut légitimement se demander s’ils sont aussi motivés que leurs aînés en matière culturelle, et, surtout, qui ont été formatés dans les IUFM. Cette nouvelle génération communie aux valeurs compassionnelles, adopte les goûts et dégoûts de la jeunesse actuelle, à tel point que l’on a du mal parfois à les distinguer de leurs élèves, tant en matière vestimentaire que dans leur langage et leurs penchants consuméristes. Il probable que la réforme trouvera dans leurs rangs un public sympathisant, sinon neutre.

Quant aux « rebelles » à la nov-éducation, il s’agit de les situer à leur juste place. Ne nous leurrons pas : la plupart voyaient dans la transmission des œuvres du passé une bonne occasion d’enseigner des valeurs de gauche, et de promouvoir les idées des Lumières. Il n’est qu’à jeter un regard sur les œuvres de prédilection des cours de français (en attendant que Harry Potter ne surclasse Candide). C’était somme toute un enseignement orienté, tendancieux, proche de l’endoctrinement, qui faisait fi des auteurs de droite, ou omettait de souligner l’ « anti-modernité », et même l’esprit franchement réactionnaire, de maints écrivains d’importance.

Du reste, l’école de Jules Ferry était fondée sur l’illusion que la connaissance rend libre. Sa réussite fut d’offrir à la république des bureaucrates qui étaient capables de citer en latin. Quant à la liberté…

Notre résistance

Eh bien, notre liberté consiste à retrouver, dans notre enseignement, l’expression de nos racines. Elle n’est ni universaliste, ni rationaliste, ni progressiste. Elle ne vise pas à former des « citoyens », ni d’ailleurs des producteurs. Elle serait mieux venue de créer des chefs, de vrais rebelles, des êtres de caractère et de conviction, attachés à leur communauté.

Les bataillons de l’Education nationale peuvent défiler, ce sera toujours un carnaval de plus. De toute façon, la fin de la récrée a été sifflée par Sarkozi. Ne demeure plus, pour nous, en l’absence de véritable système officiel de transmission des valeurs et des savoirs, que la tâche de remplir nos devoirs de parents.
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