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Samedi, 12 Janvier 2008
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Paix à nos cendres et à nos libertés
Béatrice Péreire
Politique
Paix à nos cendres et à nos libertés
Une année de plus, une liberté de moins. En gros, tous les douze mois, c’est pareil. Millésime 2008 : interdit d’en griller une au caboulot du coin. Bien sûr, les non-fumeurs exultent. Tous comme, naguère, les non-automobilistes avec les radars, les non-lepénistes avec le maintien du scrutin majoritaire, les ligues de vertu avec ces blagues xénophobes participant au charme du petit noir ou du petit blanc, au zinc dégustés. Attention : les libertés des uns, ce sont aussi celles des autres…

Débiter les libertés publiques, façon tranches de saucisson, l’antienne n’est pas neuve. Faire croire à l’un qu’il demeure libre parce que l’autre l’est un peu moins, une cheville enchaînée plutôt que deux ; le mistigri a déjà fait ses preuves. Petit retour en arrière, au début des années soixante-dix, sur les ondes de France Inter, la mythique émission Radioscopies. Jacques Chancel présente de la sorte deux invités de marque : « J’ai l’honneur de recevoir deux anciens ministres ayant tous deux servi la France, mais pas exactement sous le même gouvernement, messieurs Maurice Druon et Jacques Benoist-Méchin… » Goûtons tout le sel de la phrase, humons l’odeur de l’époque. Aujourd’hui, ils emmèneraient Jacques Chancel droit au pilori. Bien sûr, certains croiraient malin d’affirmer : « Druon, vieille baderne gaulliste, c’est un scandale de l’entendre encore parader sur le service public ! » Ou, version alternative : « Benoist-Méchin, ce vieux birbe pétainiste, je croyais qu’il avait été fusillé depuis longtemps ! » Un Daniel Cohn-Bendit, quoiqu’il ne soit pas le pire du genre, loin s’en faut, pourrait éventuellement proférer pareille sottise. À ce détail près que, lui aussi, à son tour, a été rattrapé par le puritanisme ambiant, lorsque lui furent rappelées ses opinions pour les moins baroques quant à l’éducation sexuelle de la jeunesse en bas âge. Il est vrai que de nos jours, quel éditeur oserait encore publier les vues en la matière d’un Gabriel Matzneff ou d’un Henri de Montherlant ?

Il paraît que Nicolas Sarkozy entend rompre avec «l’héritage de mai 68». Pourquoi pas ? Électoralement s’entend, le slogan a fonctionné. On ne s’étendra pas davantage sur ce fameux «héritage», ce d’autant plus que dans celui-ci, tout n’était pas forcément à jeter : refus hippie du consumérisme ambiant et retour néo-vichyssois à la terre, par exemple. Nonobstant, et même si ayant viré pour la plupart au néo-conservatisme à l’américaine, les soixante-huitards en question, pyramide des âges oblige, sont maintenant aux manettes de commande, persistant à nier ce qu’ils furent et ce qu’ils nous assénèrent naguère – il était « interdit d’interdire » et il fallait « jouir sans entrave » –, auront largement contribué à produire l’exact inverse de leurs objectifs d’origine. Ainsi, dans cette société de coton, hygiéniste, avec airbags à tous les étages de la vie, il est dorénavant licite de tout interdire tandis que le grand orgasme libérateur nous est chichement compté. La France de Tante Yvonne censurait la Barbarella de Jean-Claude Forest ; aujourd’hui, c’est Dieudonné qu’on assassine. La première, au moins, ne se faisait pas passer pour amie des libertés et disait clairement les choses : offense au chef de l’État et jupette au ras de la culotte, ça ne rigolait pas. Mais au moins y avait-il un «chef», qui ne grimpait pas des poules en short Nike, et un «État» qui, à défaut de valoir moins que ce qu’il aurait pu être, en était, néanmoins un, d’État. Avec la loi Pleven, votée en 1971, interdisant de pratiquer la salutaire distinction entre Français et étrangers, c’est ce qui demeurait de France gaulliste qu’on a achevé. Dans l’indifférence générale : il y avait tellement de bonnes raisons d’être alors antigaulliste. En 1990, la même chose, quand le communiste Jean-Claude Gayssot sanctuarise judiciairement telle période de la Seconde guerre mondiale à l’Assemblée nationale. Tout le monde applaudit, à l’exception notoire du très chiraquien Jacques Toubon. Une fois de plus, ça ne concerne que les «autres». Sauf que les «autres», c’est nous. Qui sommes également des «autres».

D’autres, journalistes au «Monde» et à «Libération», ont continué d’applaudir, quand Jean-Marie Le Pen a été inquiété par les tribunaux, suspecté qu’il était, d’opinions hétérodoxes en la matière. Seulement voilà, peu de temps après, les deux mêmes quotidiens ont été poursuivis en justice pour les mêmes motifs. Le dessinateur Willem cloué à la même croix qu’un Le Pen ? Ils ne l’avaient pas prévu. Pourtant, ils auraient dû. Parce que la liberté de l’un est indissociable de celle de l’autre. Depuis, on n’a cessé de rogner sur nos libertés. Liberté de penser et d’agir. Et à chaque fois, les mêmes excuses. « Comme je vote PS, je m’en claque les cuisses que le FN ne soit pas représenté au Parlement… » « Comme je ne conduis pas, je m’en fous des tirelires plantées sur les autoroutes… » « Comme au restaurant, je ne bois que de l’eau, je m’en moque de l’éthylomètre… » « Comme Dieudonné ne me fait pas rire, peu m’importe qu’on le traîne devant les tribunaux… » « Comme je suis Français d’origine juive, ça ne me dérange pas qu’on raille mes compatriotes de souche arabe… » « Comme je suis Français d’origine arabe, ça ne me dérange pas qu’on raille mes compatriotes de confession juive… » « Comme je suis homosexuel, il est bien normal que ceux qui manquent de respect à la jaquette en paient le prix… » « Comme je ne supporte pas le hard-rock, il est logique que ces groupes présumés satanistes soient interdits d’antenne, au même titre que ces formations de rappeurs, tous plus ou moins suspects d’être violeurs en réunion … » Résultat, un Marc-Olivier Fogiel se félicite des persécutions judiciaires diligentées contre l’un de ses invités, Dieudonné, suspect d’avoir manqué de respect à ces colons israéliens s’installant en terre palestinienne, avant de se trouver à son tour, traîné en justice pour avoir laissé passer, dans son émission, un SMS mettant en cause « l’odeur des Noirs »… L’arroseur arrosé, comme on dit. Et des médias qui ne peuvent plus rien dire. Eux qui se moquaient des entraves à la liberté d’expression, lorsqu’il s’agissait de National Hebdo, de Présent, de Minute ou du Choc du mois, mais qui s’inquiètent d’être d’ici peu rachetés par des banquiers, des avionneurs et autres marchands de canons, en attendant de l’être, un jour ou l’autre, par le fils d’un Rupert Murdoch…

Ce qu’il y a de fascinant et d’inquiétant dans ce jeu d’ombres, c’est qu’il est à somme aussi nulle que mortifère. Par une sorte de malicieux hasard du calendrier, alors que les derniers Français écrasaient leur ultime mégot dans le cendrier final, France 2 diffusait, ce dimanche soir 6 janvier, l’immortel chef d’œuvre de Georges Lautner, Les Tontons flingueurs. Un peu comme on montrerait à de petits Terriens décérébrés et issus de la post-modernité, ce à quoi pouvait ressembler le monde tant décrié de leurs ancêtres préhistoriques. Monde dans lequel les médecins fumaient comme si leur vie en dépendait. Où les coudes se levaient plus souvent qu’à leur tour. Où une putain pouvait exercer, au chaud, son plus vieux métier du monde. Où le voyou y allait du cigare dès qu’il osait défourailler sur un condé. Où l’on appelait un chat un chat et un artiste d’avant-garde subventionné un gandin. Soit un monde devenu musée, témoignage d’une France à jamais perdue. C’est bien la première fois que ce film ne fera rire personne.

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Reproduit avec l'autorisation de l'auteur.

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