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Silence, abrutis de Français !
J’ai réalisé ces entretiens à la suite de plusieurs rencontres avec Cyrill Rey-Coquais et quelques uns de ses amis allemands et suisses. Au cours de discussions souvent violentes, Cyrill, fêté comme un touche-à-tout de génie du cinéma européen dans les années 1990, s’est aligné ouvertement sur les positions nationales révolutionnaires de Jean-Marie Le Pen qui, dans la presse germanique, encore plus que dans la française, fait figure de danger absolu. Frontalement ou en douce, tous ses interlocuteurs ont été choqués par ses prises de positions. Correspondante occasionnelle de publications en Allemagne, Suisse alémanique et Autriche, il me semblait intéressant de savoir comment la même personne qui, en 1994 insérait dans son film « Joe & Marie » des séquences anti-Le Pen, en arrive une dizaine d’années plus tard à devenir le partisan virulent de la candidature du chef du Front National à la présidence de la république française. Les différents papiers que j’ai envoyés aux rédactions concernées n’ont pas été retenus... En conséquence de quoi, j’ai demandé à Cyrill de bien vouloir relire et corriger le script de nos entretiens, dont voici une partie. Inge Blass.
Inge Blass : Est-ce que vous avez été surpris par les réactions de certains de vos amis qui ont décidé plus ou moins ouvertement de vous tourner le dos ?
Cyrill Rey-coquais : Surpris, non ! Ce n’est pas le terme exact. Peiné, plutôt. Mais c’est compréhensible, je suis devenu ce que l’on appelle ici une sorte de facho-faché, entre le manipulateur et le pommé. Le bon camarade qui se révèle être un fâcheux… Et, objectivement, c’est vrai.
« Fâcheux », qu’est ce que ce mot signifie ? Un des auteurs les plus prolifiques de séries TV, Georg Marioth avec lequel vous avez fréquemment collaboré, est tombé des nues : il pensait jusqu’à peu que vous étiez royaliste... Ce qui d’ores et déjà dans les milieux de la culture aurait pu sembler « fâcheux »…
Non, royaliste, c’est exotique. Et puis on rattachait ça à mon histoire familiale. Je m’aperçois que c’est surtout à Zürich, au pays des votations populaires, que j’aimais bien me manifester sous cette étiquette « Jenseits von Gut und Böse » (au delà du bien et du mal) qui ne portait pas à conséquence – socialement parlant. J’ajoutai généralement, royaliste, oui, mais de gauche. Ce qui me permettait d’être plus ou moins en accord avec moi-même sans grande prise de risques. Je faisais mon petit malin.
Et depuis qu’est ce qui a changé ?
Tout, depuis mon retour en France en 1995. Où petit à petit mon pays s’est dévoilé comme une grande table de roulette truquée. On s’aperçoit qu’à pratiquement tous les niveaux de décision, il y a quelqu’un pour manipuler le frein sous la table et que juste à côté de lui il y a toujours un témoin pour regarder dans la direction opposée.
Concrètement…
Pour rester dans le domaine politique, un petit rien parmi tant d’autres : il y a quelques années j’avais laissé une séquence toute bête dans un montage brut, où Marine Le Pen avait un geste charmant pour redresser une mèche. Elle était encore la fille du monstre et en montrer l’humanité devenait à son tour monstrueux. Résultat ; la K7 s’est inexplicablement perdue dans les couloirs d’une chaîne de TV publique et, depuis, mon directeur de la photo de l’époque, un type brillant et expérimenté, traîne ces images comme un crime de sang sur un casier judiciaire. On avait tous la trouille de ne pas être là où il fallait quand on nous le disait… Aujourd’hui les espérances sont très concrètes. Comme Le Pen le disait : « N’ayez pas peur ». Soit dit en passant, beaucoup de catholiques « sociaux » ont été scandalisés par ces paroles qui reprenaient celles de Jean-Paul II, par contre « l’ordre juste » de Ségolène Royal qui est pourtant une notion centrale de la doctrine sociale de l’Eglise ne semble choquer ni les fidèles, ni les socialistes… Ca fait penser à toutes ces affaires, provoquées, voire montées de toutes pièces, où le méchant franchouillard est présenté comme un raciste invétéré et l’immigré certainement musulman (de couleur) comme un négateur de l’histoire française… Comme par hasard vous trouvez toujours ces arbitres « neutres », anciens gauchos de ci de ça, nouveaux moralistes, pour incriminer les uns, après l’avoir fait des autres. C’est une question d’éclairage sur une table de ping-pong, orienté par ceux qui tiennent les raquettes des deux côtés de la table. Bayrou, sans en tirer aucune conséquence logique, si ce n’est qu’il voudrait bien jouer lui aussi, affirmait à ce propos, que le jeu était truqué par quelques grands groupes, liés à l’Etat par les plus importants marchés dits publics et qui pilotaient simultanément l’ensemble des media français. Quelques groupes contrôlés eux mêmes par une dizaine de banques, auprès desquelles la France est lourdement endettée.
Pour 2007, ce n’est vraiment pas gagné ! Vous ne craignez pas de nuire définitivement à votre carrière en affichant publiquement votre soutien au Front National ?
Merci. Non. C’est déjà fait depuis un bout de temps. Comme je viens de le dire, j’ai été flairé. Mais, je survis. Contrairement à de nombreux anciens qui, eux, se sont vraiment battus et continuent de payer le prix fort. En regardant le parcours d’un écrivain comme Alain Soral, qui s’est fait bastonner dès qu’il a mis sa viande sur la table, je constate que ça va mieux depuis qu’il a franchi le pas. Pour moi comme pour une masse toujours grandissante de Français, nous sommes davantage dans le gris, mais ce genre de personnages emblématiques, même s’ils sont paradoxalement irritants par leur propension à ne pas rester silencieux, traduisent un espoir, et je pèse mes mots, un espoir d’harmonie. Enfin, nous sommes de moins en moins isolés : sur les plus de 5 millions de personnes qui ont voté Le Pen le 21 avril 2002, on en rencontre forcément quelques unes qui le revendiquent ! De toutes façons, comme moi, à force de se taire ou de se cacher, la population finit par transpirer ou tousser. Ca se sent ou ça s’entend.
Vous dites que c’est par raison et par nécessité que vous avez progressivement adhéré aux thèses du Front National. Vous déclariez récemment qu’elles seules « s’ancraient dans l’histoire pour lui offrir un débouché »…
Oui, c’était un peu pompeux, mais, pour le rester, je ne crois pas que l’histoire se répète, bégaie, repasse les plats ou soit finie. Je constate qu’elle se balance, se perpétue et se réincarne. Ainsi qu’un contrepoids d’horloge marque le temps, le moment de Jean-Marie Le Pen est arrivé. C’est le seul en France à vouloir et pouvoir supprimer les frontières entre les gens, mais à les rétablir nationalement, notamment culturellement, linguistiquement, autour d’eux. Le programme du FN met une interdépendance en place : l’assimilation complète et volontaire à l’intérieur pour une protection sacrée du Français, voire du Francophone, vis à vis de l’extérieur. Une sorte de point d’ancrage. Réciproquement, une loyauté intégrale est exigée. Bruno Gollnisch propose une rectification à cet effet du code de la nationalité : plus de double allégeance. Personne ne tient à ce que nous continuions à vaguement flotter au gré des lois mouvantes et invisibles de magouilles politico-financières géantes de plus en plus contraires aux intérêts de notre pays et à la Francophonie. Alors que notre territoire est fait de terre ferme, avec des gens qui veulent s’y ancrer, d’un esprit franconational que nous voulons partager.
Oui, mais alors pour ceux qui refuseront de s’ancrer, comme vous dites, et il y en aura, quelles mesures préconisez-vous ? Une révolution saignante ?
Je ne préconise rien du tout. Simplement à force d’être empêtré, immobilisé face à une destruction programmée de la France, on a des fourmis dans les jambes. Alors on s’agite un peu dans tous les sens et puis on s’embarque avec ceux qui maintiennent le cap. Il y a aussi une réflexion plus structurée, plus rationnelle. Comme vous le savez, j’ai une immense admiration pour certains écrivains russes, Gogol, Pouchkine, Dostoïevski, Boulgakov ou Tolstoï, qui, malgré ou parce que, ils ont choisi leur camp se demandent toujours si ce n’est pas leur camp qui les a choisis. Cette idée est très présente dans leurs œuvres respectives, notamment dans « Guerre et Paix », où c’est la Sainte (terre de) Russie qui finalement permet de résoudre le dilemme fondamental de savoir si le mouvement crée l’action ou en procède : il existe. Pour et par - sur cette Terre. C’est physique et mystique. De l’ordre de la présence et de la révélation. En France, cette thématique a été traitée de façon simultanément plus gauloise et plus cartésienne – of course. Je crois que des artistes comme Dieudonné touchent du doigt cette idée que l’universel, à l’opposé du mondialisme qui est une formidable machine à broyer les individus, passe forcément par le rétablissement de protections naturelles, d’une identité spirituelle et territoriale : bref, par la nation. Et, je suis certain que les Français blancs, comme moi, se fichent de savoir si leurs concitoyens animés par l’amour de la patrie, sont noirs ou rouges. Pour continuer dans l’ethnique : à propos de Noirs, je crois que de grands écrivains comme Ahmadou Kourouma, ou Alain Mabanckou qui est parti enseigner aux Etats-Unis, simplement à eux deux, remplacerait avec avantage, la flopée de ces intellectuels dont on nous bourre le crâne depuis Yalta et particulièrement depuis les années 80. Dans le même ordre d’idée quitte à étudier deux « historiens sociologues » étrangers, l’Arabe Ibn Khaldoun au XIVe siècle me semble proposer une vision incomparablement plus universelle que celle d’un Samuel Huntington contemporain. Alors, la couleur de peau, quand il y a le talent, la grandeur ou la dignité, on s’en fout.
Apparemment non ! Puisque tous vos débats en France se focalisent sur cette question « ethnique », voire religieuse, qui en filigrane sous-tend les discours des partis politiques et de leurs candidats à la Présidence de la république ?
C’est une entreprise de démolition de la France qui est à l’œuvre : diviser les Français pour en faire des esclaves. Les Français sont saturés de débats. C’est comme les contrôles de police. Y en a de partout. Ca rend fou. Ce que nous voulons, c’est un chef juste, un Responsable, qui tienne véritablement les rênes, à qui faire confiance ou auprès de qui réclamer, que l’on peut sanctionner, destituer… Ce que nous voulons, c’est que le pouvoir soit confié aux hommes, pas aux pieuvres.
Une sorte de dictature éclairée ?
Façon Vercingétorix, Saint Louis, Louis XIV, Napoléon, De Gaulle. Pourquoi pas !
Pourquoi De Gaulle dans cette liste ?
Pourquoi Vercingétorix ! Non, sérieusement, de Gaulle qui était chef de tribu aussi, a menti, commis bien des erreurs au nom de l’unité nationale, mais a su mettre la France du côté des vainqueurs. Sans jamais oublier qu’elle aurait pu être de ceux des vaincus. Non seulement, c’est la base d’une conception universelle de la nation, basée à mon avis sur une réminiscence européenne, brillamment moyenâgeuse, celle de l’honneur et du pardon, mais il a transcrit cette idée courtoise en une souveraineté incorruptible à l’époque : la force nucléaire. Il faut rétablir les rapports de force à notre avantage, c’est tout.
Vous dites, « il faut », mais la France d’aujourd’hui n’est pas un interlocuteur fiable. Elle semble minée de l’intérieur par différents groupes de pression qui tirent dans toutes les directions et refléter une entité hétérogène, où c’est le plus fort dans la rue qui récoltera la cagnotte. Vous avez toutes sortes de groupes subventionnés par l’Etat qui se réclament d’une mémoire particulière : les homosexuels, les Arméniens, les Arabes, les Juifs, les Noirs ; est-ce que vous ne pensez pas justement que seuls les retraités et les jeunes identitaires blancs au QI restreint rejoindront vos rangs ?
Si vous étiez allée aux BBR [bleu-blanc-rouge, fête annuelle du FN, cette année 2006 convention présidentielle], vous auriez pu vous rendre compte de la présence importante de noirs, d’arabes ou basanés, de métis, de femmes dans la foule. Je connais bien des homosexuels et des juifs qui y étaient aussi, mais vous ne pouviez pas les distinguer aussi facilement que les colorés et les hétérosexués ! Et, puis, comme tout un chacun, ils aiment mieux être animés par un idéal commun que par une revendication séparatiste. Non, moi, j’y ai vu des Français d’origines diverses, heureux de partager leur espoir dans un 3e tour. Si le racisme a été instrumentalisé depuis les années 1980 par différentes officines, y compris et surtout par celles qui aujourd’hui morigènent l’anti-racisme, je crois qu’il l’a été sur les modèles capitaliste et racialiste des XVIIIe et XIXe siècle. L’amitié, l’amour, le sentiment personnel ne connaissent pas de murs raciaux. Le groupe, la culture, si ! Et, c’est justement cette conscience de la différenciation qui me permet de dire : regroupons-les dans le projet FN. Je suis certain que nous vaincrons par l’unité nationale et francophone.
Qu’est ce qui vous fait dire ça de façon aussi péremptoire ?
Le programme du FN qui est le seul à tenir la route, concret et calculable. Les pertes s’y font au détriment des 0,30 % des particuliers les plus riches, les gains dans l’intérêt général. La restructuration éliminera progressivement les assistés (et je parle bien davantage des multiples associations et niches grassement aménagées pour soutenir la propagande institutionnelle que des « érémistes » et allocataires divers scandaleusement maintenus au seuil de la survie pour servir de réserve à toutes sorte de conflits inter : ethniques, générationnels, religieux, urbains, syndicaux …. ). Et, puis, sur un autre plan, aussi sûr que le pendule de Tournesol ; la valse panique de nos adversaires, un vrai hip hop de Saint-Gui. Ils, ils c’est à dire à peine 1% de la population, c’est à dire 98% des gouvernants et affiliés (finance, politique, culture, média), commencent à avoir la trouille de se retrouver au fond de la mine. Pour sûr que la lampe à acétylène, ça les changerait de la lumière des plateaux télé… Diabolisation, normalisation, banalisation ? Que choisir ? Dans le marketing politique, trop de bruit stigmatise, trop de silence martyrise. Leur mise en scène est donc devenue plus subtile, plus soignée, plus sournoise : ils nous font le coup de l’objectivité, du débat, de la participation, de la rupture. N’empêche, le cauteleux Moatti, cautèle un peu plus, au cas où… Rien de nouveau. Ah ! Si ! Ils nous bombardent de « troisièmes hommes » pour faire la surprise : le surprenant Bayrou de l’extrême-centre (sic) et Hulot, un agité de la lucarne, susceptible -paraît-il- d’apporter plusieurs millions de voix à (pratiquement tous ceux) qui en feraient la demande. Sa fondation pour la nature (un combat mondial, le trou d’ozone concerne la planète entière, y a pas de frontières, une lepenophobie par l’absurde) est financée par une quinzaine de trusts - parmi eux Bouygues ou les Autoroutes du Sud de la France ! C’est un environnement béton... Chirac, Alliot-Marie, Borloo et Galouzeau de Villepin, quant à eux, mettent des bâtons dans les roues de Sarközy uniquement pour donner le change et permettre à Royal de bénéficier d’une large coalition des bonnes âmes pavloviennes face à Le Pen … ? Ne nous y trompons pas : pour les gangs au pouvoir, ce dernier n’est pas un candidat à battre, c’est toujours l’homme à abattre. Et de préférence dans le dos.
Il y aurait quand même quelques témoins… Il faudrait aussi les faire disparaître…
Faire disparaître ces crétins de Français, le système en rêve. Jusqu’à une certaine époque, le bourrage de crâne réussissait à rendre l’opinion publique, cette grande prostituée, comme disait Balzac, complice des crimes que l’on commettait en son nom. En France, depuis Giscard , ceux qui nous écument, prétendent le faire au nom du peuple, sans pour autant le consulter : voilà la véritable démagogie.
Est-ce qu’il n’y a pas un risque que ce réveil identitaire se dirige contre les populations immigrées extra-européennes ?
Non ! Une fois que la prise de pouvoir sera consommée, ce qui arrivera tôt ou tard, je ne pense pas. Vous savez, nous avons tous des fourmis dans les jambes quelle que soit notre couleur de peau. Elle sera canalisée. Par contre la situation actuelle semble éminemment explosive en France, dangereuse pour tout le monde. Pour les candidats des partis du pouvoir partagé, la majorité des électeurs sont de la main d’œuvre. Plus elle est étrangère moins elle est chère. Alors ouvrez les vannes. On m’a attribué faussement dans le Berliner Zeitung le concept de weimarisation ethnique de la France. Je pense plutôt qu’il s’agit d’une américanisation rejetée et consommée tout à la fois. Toujours par le bas, les marques, les signes distinctifs où chacun est en concurrence avec tous sur le mode le plus restreint, le plus négateur de la personnalité.
Estimez vous logique qu’une grande partie des banlieues françaises, et particulièrement leurs jeunes habitants, notamment celles classées en zone urbaine sensible (ZUS), quelle que soit leur origine,, fasse aussi facilement fi des oukases de la nomenklatura et de ses envoyés spéciaux en mettant Jean-Marie Le Pen en tête de ses intentions de vote ?
Oui, car nous sommes dans un monde qui ne tourne pas rond. En banlieue pas moins qu’ailleurs et partout, où, il y a une perversion constante des valeurs dans un cadre à géométrie variable auquel les plus jeunes, les plus faibles, ne peuvent plus se retenir. A propos de jeunesse, n’oublions pas que Jean-Marie Le Pen a pris trente ans d’avance sur ses concurrents. N’empêche, nous sommes de plus en plus nombreux à être fragiles, désorientés, à vouloir croire et nous battre, avec fierté, intelligence, honneur et dignité : mais pour ou contre quoi et qui … ? Les manipulations, le chantage, le vol, le mensonge, les agressions, les dénis de justice sont devenus la règle de « gouvernance » planétaire dans toutes les démocraties occidentales. Dans une sorte de gigantesque processus de destruction des nations réelles. Insidieusement remplacées par une société virtuelle où les droits de l’homme s’exercent tous les jours au détriment de ceux de la vie réelle.
Vous pourriez être plus précis ?
Dès qu’on regarde autour de soi, les exemples sont innombrables. Mais je n’en prends qu’un, récent, effroyablement médiatisé, significatif. Suite à de banales échauffourées après un match de football, bien moins violentes que celles de Nancy une semaine après, un jeune homme, Julien Quemener, est assassiné par un flic myope et ripou. La mise en scène de cette tragédie, n’est pas sans rappeler entre autres farces, celle du RER B. La collusion d’une clique médiatico-politique avec l’internationale des directeurs de conscience communautaires. Ces agents de l’anti-France, qui affichent aujourd’hui les oripeaux d’un patriotisme tardif contrairement à leurs coutumes de nous dire avec fermeté ce qu’il faut penser se gardent bien de nous donner des nouvelles d’un autre supporter, Mounir Bechaer, très grièvement blessé à bout portant par le même agent de sécurité. Passons sur toutes les provocations, réactions, diffamations ou inventions à vomir du parquet, des media et des politiciens - leur ignominie, leur bêtise, leur folie, pour habituelles qu’elles soient, à ce degré de bassesse, ça rend dingue… Ce qui m’a le plus profondément ému, troublé, révolté comme si je prenais un coup de bambou sur la tête, c’est que la presse soit venue jusque chez la malheureuse mère de Julien, que l’on a forcée à renier son fils, mort la veille. Comme si c’était lui, le raciste coupable d’avoir tué un être humain. Et, qu’elle, alors que Julien venait de mourir, devait se justifier de l’avoir enfantée. Quand on touche du doigt une perversité si élaborée qu’elle s’acharne sur un mort pour le tuer une deuxième fois, qu’elle flétrit l’amour d’une mère … On se dit, à quoi, bon ! C’est tellement dégoûtant ! On se sent impuissant, comme pris au gluau d’un pouvoir univoque et tentaculaire, qui nous prend pour des abrutis jusqu’à la moelle et qui a raison de le faire puisque c’est nous qui sommes censés l’avoir mis en place. Alors, quand, sans jouer à Diogène, vous trouvez un homme avec un projet pour la France et la Francophonie, vous lui confiez votre loupiote et vous vous mettez en marche derrière lui. Je suis un peu naïf et maladroit, mais je crois qu’il va falloir sacrément serrer les coudes pour éviter et l’implosion de la France et son implication concomitante dans une 3e guerre mondiale, issue d’un hypothétique choc des civilisations, que d’aucuns semblent appeler de leurs vœux…
Vous faites constamment allusion dans vos propos à des espèces de conspirations qui menaceraient la France, une sorte de complot mondial… N’est ce pas un jeu facile et dangereux ?
Même si j’aime bien la lecture complotiste du monde, je la trouve extrêmement simpliste, voire simplette. Néanmoins, force est de constater qu’il y a des convergences d’intérêts qui ne sont pas ceux de la France, ni de l’Europe, ni de l’ Humanité en général. On s’en rend compte régulièrement où de gauche à droite de l’échiquier politique les mêmes personnages qui ont fustigé la non participation de la France à la guerre d’Irak, prônent l’ouverture de l’Union européenne à la Turquie, puis la dénoncent, mettent sur la sellette la dictature Poutine, organisent une propagande tous azimuts contre l’Iran, culpabilisent sans compter la France pour la placer soudain au pinacle de la leucodermie, montent en épingle la tragédie du Soudan pétrolifère, tapent sur les catholiques, puis sur les musulmans… etc. Et quand ils ne le font pas, on se doute d’une posture politicienne, le cas Fabius à cet égard paraît exemplaire. La France invisible et silencieuse a des yeux et des oreilles.
Qu’est ce que Fabius, le chantre de la gauche anti-libérale arrivé en dernière position des primaires socialistes à avoir avec ça ? Ce que vous dîtes est terrible, en avez vous conscience ? Ca relève pratiquement de l’antisémitisme…
Oui, c’est terrible. Plus que vous ne le pensez, c’est profondément tragique. C’est pourquoi, quitte à me répéter, il faut que Le Pen arrive au pouvoir. Tout le monde à tout à y gagner. Sinon, en 2012 quel(le) que soit le ou la président(e) d’ici là, le FN qui sera alors la solution incontournable, devra agir de façon beaucoup plus brutale. Tout va très vite. Le nouvel ordre mondial établi après la guerre de 1945 étouffe sous le poids de ses mensonges. Il est condamné. L’Europe de Bruxelles, à force de mentir pour nous vendre des appâts indus, restera la première sur les bas-côtés de l’histoire, faute de clients comme une vieille pute surliftée. C’est ce qu’en substance et avec plus de finesse nous disait le député Jean-Claude Martinez : «Il n’existait aucune langue spécialement conçue pour mentir, l’Europe l’a inventée».
Vous décrivez carrément une situation de révolution mondiale ? Le chaos, la guerre civile ne vous font donc pas peur ?
Si, bien sûr. J’ai peur… Je radote, mais, le programme du FN est le seul à pouvoir canaliser ce chaos. Nous sommes certainement dans une période pré-révolutionnaire et, les mécanismes profonds qui engendrent ce type de situation se répètent au cours des siècles. Il paraît intéressant de noter à ce titre la situation économique de la France en 1788 comparable en tous points à celle d’aujourd’hui - déficit budgétaire du même ordre, dette considérable auprès de créanciers privés, service de la dette exorbitant (2e poste budgétaire après l’éducation nationale), vaines cessions d’actifs toujours plus considérables (aujourd’hui privatisations), spéculation sur les matières premières financées par l’étranger (à l’époque l’Angleterre), volatilité des marchés financiers masqués par une fausse stabilité monétaire (aujourd’hui c’est le loyer de l’argent qui comprime l’inflation au détriment du pouvoir d’achat), tassement, puis appauvrissement des classes moyennes, créations d’impôts en trompe l’œil, gabegie des ploutocrates et exacerbation des privilèges (Zacharie, un exemple parmi tant d’autres, le PDG de Vinci quitte son poste avec plus de 20 millions d’Euros)… etc.
D’accord, mais les Etats-Unis à cet égard sont dans une situation encore pire que celle de la France !
Un économiste pointu comme le Prof. François Morin démontre assez bien ces phénomènes. Emmanuel Todd sur un autre plan, également. Sans rentrer dans le détail, les Etats-Unis, d’une part, ont établi un rapport de force planétaire pour faire financer leur propre déficit par le monde entier et, de l’autre, leurs intérêts se confondent logiquement avec ceux de leurs bailleurs de fonds. Ce qui n’est le cas d’aucun pays européen et encore moins africain. Et, puis, ils se doivent d’exporter leur révolution, encore plus que pour s’assurer de manière concomitante la maîtrise des richesses du monde, pour rassurer son système que le monde n’a pas de richesses qu’ils ne sachent maîtriser. Ce comble du capitalisme démocratique, au prix de millions de morts, ne vaut que par une remarquable technique de domination impériale par la terreur. C’est l’huissier du monde dans les habits changeants du grand-prêtre et du gendarme. Je ne pense pas qu’ils pourront soutenir indéfiniment ces changements de costumes.
Oui, mais quel rapport avec Sarközy et Royal ?
Tous deux sont des adeptes de cette grand messe qui menace ruine. C’est pour ça que la différence entre eux se joue ailleurs. Il y a un proverbe du Dahomey que j’aime bien : « Le zèbre ne se défait pas de ses zébrures ». C’est plus sur ce front émotionnel latent que se déroulent les primaires entre Ségolène et Sarközy, car leurs programmes sont réchauffés à l’identique, bourrés de contradictions et de promesses, dont Galouzeau annonçait récemment « qu’elles ne pourront être tenues » - et il en sait quelque chose. L’agence de communication néo-cons de New York qui cornaque la zébresse, y a peut-être pensé aussi à ce proverbe. Toute la famille de Marie-Ségolène Royal est marquée par les armes et l’honneur de la France. Fille et nièce d’officiers supérieur ou général, cousine d’une élue FN à Bordeaux, les conseillers n’hésiteront pas le moment venu à caresser cette fibre familiale patriotique. Bien peu de journalistes, alors, oseront faire état de la crapulerie de la candidate -notamment à l’égard de son père à l’article de la mort- après son lavage de cerveau en énarchie et sa rencontre avec Hollande. Non, ils vont même forcer le trait sur Marie protectrice de la France, plus que sur Jeanne d’Arc, évidemment : postures extatiques rayonnantes, doux combat pour la vérité, accoutrement virginal, dents limées, éclairages filtrés. L’annonce faite aux Français pourrait-être si trompeuse que le contenu ne s’en dévoilerait qu’après les élections. Qui sait ?
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Vous ne pensez pas sérieusement que les Français seront dupes de cette image préfabriquée, surtout que de nombreux électeurs sont musulmans ?
Et alors. C’est le but recherché. Moi aussi je marcherais dans la combine, si je n’entendais pas piaffer en catimini derrière l’image mariale tous les apparatchiks de la caste au pouvoir qui se cachent comme derrière un tiroir-caisse. D’autre part, je vous rappelle que Mariam est également une très belle figure de l’Islam.
D’accord, mais pour Sarközy ?
Puisqu’on aborde le quasi religieux, je dirais qu’il s’est auto-sacrifié ; un véritable sarkozyphage à afficher ce matérialisme obsessionnel, auquel les électeurs français toutes catégories sociales confondues ne peuvent s’identifier. Je ne donnerais, que deux citations récentes, enthousiastes, parmi des centaines d’autres : « J’offre à ceux qui veulent gagner plus, de pouvoir travailler plus. Est-ce que ça ce n’est pas un beau projet pour la France ? » ou « Je suis un humaniste. Les hommes ne sont pas une marchandise comme les autres », Ah ! Bon ! Tiens, se dit-on, France c’est un joli nom pour une échoppe et marchand d’hommes ça doit pas être un métier facile.
Déjà que nous comprenons le non-dit, si en plus on nous le dit… Il a maladroitement voulu imiter Le Pen, sans en avoir l’humanité et la profondeur. Comme tous ceux qui s’emberlificotent les pieds dans les fils du tapis qu’ils ont tissé, il en a trop fait, c’est terminé. Tous les petits camarades de son bord l’ont bien compris. Ils se l’useront, n’en doutez pas, à la lutte contre le F-Haine, un slogan débile qui ne tardera pas à refleurir dans le sillage de machinations plus ou moins tordues.
Et un autre « troisième homme » comme de Villiers, vous le laissez de côté ?
Il a versé dans la basse fosse. Il ne s’en relèvera pas.
Ce n’est pas quelques points de moins dans les sondages …
Non, ce n’est pas une question de points : à partir du moment, où il y a eu dénonciation obsessionnelle, vindicative, amalgamante, comme on dit, non seulement de l’Islam, mais du comportement des musulmans; tous les catholiques supposés constituer son fond de commerce privilégié, se sont sentis visés par ricochet. Un autre vicomte, lui d’ancienne maison, le Bienheureux Charles de Foucauld, ermite parmi les musulmans du Hoggar aurait pu apprendre à Villiers que la Foi est trahie par là où on la flatte. Surtout quand on l’alimente en stigmatisant Celle des autres confessions, religions. N’oublions pas que le concept de laïcité prend sa source dans les Evangiles mêmes et que le catholicisme greco-romain comme l’orthodoxie byzantine et slave répugnent à se trouver sous la même bannière que les sectes messianiques, millénaristes anglo-saxonnes, qu’ils ont couvées. L’échec de Jospin en 2002 peut-être analysé sous cet angle rédhibitoire. Un calvino-trotzkyste, un élu de Dieu donc – sans rentrer dans le détail, contrairement aux Luthériens qui tolèrent le principe de rédemption par les œuvres, honorent Marie … – et un révolutionnaire prolétarien qui se plie aux ordres du molochisme atlantique, ne serait-ce que par le nombre des privatisations sauvages de son gouvernement socialiste , n’a pu être que ressenti très négativement dans l’inconscient collectif national. Je crois que c’est ce type de double essence, de double langage, en apparence antinomique, qui est également fatal à Sarközy. L’un était rigide, l’autre souple, mais tous deux font semblant et ça leur ressemble … Villiers, lui, mélange les genres en confondant l’intérêt de la France et de la Francophonie avec celui de l’occident. Contrairement à un Le Pen qui reste authentique, par son charisme, par son programme. Le Pen, sa fille Marine, Aliot, Lang, Martial Bild et toute l’équipe, ont montré des réserves d’endurance, d’intelligence et de franchise auxquelles les Français sont sensibles. Ils sont d’authentiques Français, pas plus, ni moins que Dieudonné, un humoriste breton, tout noir avec des dents blanches de cannibale, dont je me sens plus proche que des humanistes végétariens de la jet-set. Je vous fais de l’humour, du non-dit, mais je crois que sous le langage officiel, institutionnel, désormais en France, comme dans tous les régimes totalitaires, soviétiques auparavant, corporate démocratiques aujourd’hui, il y a des rus, des courants, des geysers souterrains d’origines multiples qui gonflent ou viendront s’endiguer dans le fleuve FN. La majorité silencieuse ne sera pas éternellement celle de la France invisible.
Le Pen traîne lui aussi une sale réputation de raciste, antisémite atrabilaire…
La vieille rumeur du fasciste-nazi-ségrégationiste d’extrême droite ! Si, seulement ! Moi, ça me rassurerait presque. Bon, sans rigoler ! Des personnes de toutes origines, militantes ou pas, rejoignent le FN parce qu’elles veulent donner une chance à la France avant qu’elle ne soit submergée par le pot-pourri du mondialisme, c’est du racisme, ça ?
Oui, mais plus concrètement ?
Je suis très concret. De même que la pauvreté faisant des progrès considérables dans notre pays peut se mesurer à la misère ou aux richesses grandissantes, récentes et innommables de quelques uns, il est intéressant de noter que l’oligarchie - gauche-droite confondues - qui a la mainmise sur tous les pouvoirs institutionnels, économiques, médiatiques, sociaux, culturels, policiers, judiciaires … etc. se barricade désespérément contre le peuple français. « Qu’on leur donne des brioches ! » disait la pauvre Marie-Antoinette à l’attroupement de femmes ivres qui réclamaient du pain. Contrairement au réseau corrompu qui nous gouverne, la reine était de bonne foi. Et nous ne sommes pas ivres. Ils font tout pour sauver leur peau, mais alors là tout !
En fait, vous pensez qu’une toute petite minorité qui se partage le pouvoir est non seulement consciente de l’état de délabrement objectif dans lequel se trouve la France, mais qu’en plus elle l’a provoquée et l’entretient par des moyens frauduleux…
Oh ! La fraude est un moyen de gouverner pour la plupart de ces gens-là. Ils y sont malheureusement mesquins, sous couvert de démocratie, de république et autres boniments, ne s’intéressant qu’à leurs avantages matériels, de caste et de vanité. Ils s’appliquent à entretenir ce feu, dont ils peuvent tirer tous les marrons. Pour eux et leurs progénitures. Représentés de gauche à droite par les mêmes bonimenteurs fatigants, comme l’inénarrable Guy Sorman sur un plateau TV qui, à propos de l’héritage de la dette publique de la France de plus de 2.000 milliards d’Euros auprès d’organismes privés, s’exclamait presque allégrement : « D’accord, mais nous laissons à nos jeunes un patrimoine augmenté, avec lequel ils pourront régler la dette ». Personne pour contredire. Ben, voyons ! Le Pen, tel qu’agirent tous les responsables de la France au cours des siècles, s’emploie à virer les huissiers. Qui s’en plaindrait ?
Oui, mais plus précisément dans cette perspective historique que vous évoquez …
Depuis la révolution française, qui est devenue la traduction macabre d’aspirations parfois légitimes, la France, après une courte période de répit, d’expansion économique et territoriale, plus ou moins heureuse, de découvertes scientifiques, a du jeter par dessus bord ses idéaux de générosité et de compétence. Ainsi, véritablement, à partir de 1870 par le jeu des partis, ont eu voix au chapitre nombre d’ennemis de la famille, des enfants, du couple, du métier et de sa corporation, de la religion catholique et, bien sûr, de la France, appellation suspecte qui a été évincée au profit des termes « démocratie » et « république » qui sont devenus sacrés comme le seraient des tabernacles en papier-mâché.
A part quelques adeptes du capitalisme financier mondialisé à qui profite une barbarie sans frontières, les observateurs honnêtes, de gauche comme de droite, constatent que notre société est entraînée vers l’abîme… Avec une trentaine années de retard, ces honnêtes gens sont pleinement dans le sillage des analyses du FN, alors pourquoi ne le rejoignent- ils pas ?
D’abord nombreux sont ceux à l’avoir fait plus ou moins secrètement, autrement le FN ne serait certainement pas devenu le premier parti de France en nombre d’électeurs stables. Ensuite, si la population française dans son ensemble, hormis quelques groupes de pression très influents, ressent dans sa chair les effets d’une politique de pillage systématique, les différents milieux du pouvoir, eux, se sont appliqués sous des prétextes fallacieusement démocratiques à en occulter les causes. Aujourd’hui, le roi est nu, mais il y a encore quelques chambellans, profiteurs directs ou indirects toujours financés par nos impôts, à ne pas vouloir dire pourquoi. Enfin, nous vivons sous un régime qui invoque les droits de l’homme et la liberté d’opinion à tout bout de champ, mais où certains hommes ont moins de droits et certaines opinions sont moins libres – avec toutes les rétorsions, rééducations et condamnations que cela implique. Toujours plus cruelles avec les Français européens depuis 1945, mais aujourd’hui aussi, quoique de façon moins nette, mais logique, avec les populations extra-européennes. Cette mécanique de la répression peut fonctionner tant que les victimes de l’injustice se sentent isolées… Or, je le répète, nous ne le sommes plus ! Qui, aujourd’hui, en effet, pourrait dénier à Jean-Marie Le Pen le succès d’une action qui est la seule à réunir les conditions d’une véritable solidarité nationale, et, ceci, pour toutes les composantes du peuple français !
Justement, le peuple français est devenu composite, même si d’après les chiffres officiels, il est encore constitué à plus de 75% d’européens chrétiens. Sans langue de bois, quelles conclusions concrètes en tirez-vous ?
Vous auriez posé la même question à un Indien d’Amérique du Nord au XVIIIe siècle, il aurait peut-être également su vous répondre que la nation indienne représentait 85% des habitants du continent. Depuis, elle a été génocidée - comme on dit. Après les guerres territoriales, reléguée dans les réserves, l’alcoolisme et le folklore, en dépit de toute la fierté dont peuvent encore faire preuve ses représentants. Actuellement, cette nation indienne ne forme plus que 0,23% des Etats-uniens. Comme vos chiffres le démontrent, si nous sommes les indigènes de ce coin de terre, nous n’en serons pas les derniers Indiens. Sédentaires nous étions, sédentaires nous resterons. Toutes les tribus aspirent à pouvoir s’installer sur un territoire. Par chance et par destin, nous avons pu prospérer en France, y compris nos populations accueillies qui se sont fondues, sous ce nom, dans ce que nous sommes, pendant plus de quinze siècles. On se prend à espérer : l’actuel équilibre des forces, démontre que nous pourrions vivre en harmonie toutes couleurs et religions confondues, que nous serions encore en mesure, si nous le voulons politiquement, de repousser toutes les agressions, quelles qu’en soient source, domaine ou nomenclature. Mais la situation se dégrade rapidement : il est urgent de confier les rênes du pouvoir à Jean-Marie Le Pen.
Pourquoi faire aujourd’hui état publiquement de votre engagement politique ? N’y a t-il pas de l’opportunisme ?
Je me nuis ou je me promeus ? Il faudrait savoir ! Non, je ne pense pas que ce soit de l’opportunisme dans l’acceptation courante du terme. Dans un sens plus profond, peut-être, oui. Quand on est en train de se noyer et qu’on voit une bouée en pleine zone de bombardement, on hésite tout d’abord à s’en saisir. Est-ce que c’est vraiment un calcul ? Préférer une mort lente au risque minime de se faire toucher ? C’est peut-être une image ridicule, mais, bon, comme beaucoup de Français, elle correspond à la trouille que j’ai eue. Elle paralyse. Vos collaborateurs, vos associés, les donneurs de contrat s’en aperçoivent. Il y a intimidations, des représailles. Votre famille en pâtit. Etc. Puis, on se met à penser tout haut : c’est fait ; on a choisi son camp.
Pourquoi votre cheminement individuel finit-il par aboutir dans les eaux du FN ?
Les eaux ! Parce que Jean-Marie Le Pen a fait appel aux patriotes. Je constate que toujours plus nombreux sont les aspects du programme du Front National à être repris, voire proclamés, aussi bien par le PS-PC que par l’UMP-MPF… dans leurs discours. Bien sûr, dans les actes, rien. En guise d’idées, ce ne sont que sinistres manigances de polichinelles, grosses ficelles d’ illusionnistes pour qui la France n’est finalement qu’un porte-monnaie. Une main sur le cœur, l’autre dans notre poche. Certains nationalistes complexés comme le sympathique Charles Millon, qui avait pourtant du charisme et un projet cohérent inspiré de celui du FN, puis Chevénement et de Villiers, entre autres politiciens, sont tombés dans les pièges d’un système corrompu dont ils n’ont pas la force de se dépêtrer. Ils se sont dégonflés. Résultat ; sans avoir le droit à la parole, la très grande majorité des Français se sent à juste titre menacée, manipulée, agressée dans son identité sociale, psychique et - avec une implacable augmentation de crimes et délits impunis depuis 5 ans - physique.
Puisque le Front National est la seule formation politique en France à proposer une solution d’ensemble crédible et qui semble répondre aux aspirations profondes des Français, pourquoi ne sont-ils qu’un peu moins du quart à voter pour lui ?
Les cannibales du système ont tout fait pour que notre peuple se divise en autant de groupes, de factions, d’individus opposés les uns aux autres. Ils ont sournoisement organisé les conditions de la haine et de la peur. Mais à cuire ensemble sous une même chape de plomb, nous nous sommes rendus compte qu’elle n’était que virtuelle. Nous avons commencé à sortir de la marmite. Il est d’ailleurs réjouissant de voir des familles de pensée opposées se retrouver dans le projet de synthèse du FN, à la fois social et patriotique. Un peu comme s’il était le véritable héritier et du Front Populaire et de l’Action Française ! D’ailleurs aux hasards des discussions, on se rend compte qu’à part quelques esprits sectaires, il y a foule de frontistes qui s’ignorent. D’aucuns, consciemment, parce qu’ils craignent à juste titre menaces et représailles – cf. à titre exemplaire, parmi de multiples cas, l’incroyable exclusion du professeur Gollnisch de l’Université de Lyon pour un supposé délit d’opinion. D’autres parce qu’ils sont victimes d’un conditionnement totalitaire auquel des moyens gigantesques sont consacrés. Le plus souvent, les deux sont liés. Ainsi, moi, la première fois que j’ai voté Le Pen, non seulement je ne l’ai pas clamé sur les toits, mais en plus je l’ai fait presque honteusement. Je craignais les répercussions pour ma fille (en primaire à l’époque !), mon travail et mes relations. Quelques évêques et curés ayant même fustigé leurs ouailles de faire le bon choix… quel qu’il soit (!!!). Heureusement, le vent, libre de tous diktats, a tourné. Ce n’est donc plus seulement une question de résistance, mais surtout de bon sens : mieux vaut une solution, maintenant par les urnes, que plus tard par les armes.
Vous vous situez dans une perspective de conflit civil ?
Je prends acte de certaines données. Même fausses (difficiles de savoir si elles sont gonflées ou minimisées, car communiquées par le ministère de l’Intérieur), elles sont éloquentes : par ex. près de 5.000 policiers blessés en un an dans « certains quartiers », parmi les 20 (vingt !) millions de crimes et délits répertoriés annuellement sur le territoire… Ce sont des chiffres dingues qui progressent secteur par secteur, y compris maintenant dans nombre zones rurales, mais auxquels la nomenklatura des ghettos hyper-protégés ne fera rien pour remédier tant elle se sent protégée par son argent, la vidéo-surveillance et les avantages démesurés de son pouvoir.
D’autre part, il y a toujours davantage de Français producteurs qui s’appauvrissent simultanément au profit de deux sortes d’escrocs. Les premiers, malgré eux : ces innombrables bénéficiaires sociaux, encouragés artificiellement et maintenus de force dans cet état, car, multi-usage, on peut tout leur mettre sur le dos ; des émeutes à la dette en passant par la pression sur les bas salaires. Les seconds : une petite « élite » parasitaire qui règne par népotisme, accointance et cousinage sur notre économie, nos médias, notre culture. Le niveau de vie du Français, dit moyen, non spéculateur, non magouilleur, a baissé de 35% en huit ans. Sans aller plus avant dans une série de statistiques aussi catastrophiques qu’absurdes, il est inadmissible que les Français qui aiment ou font honnêtement leur métier soient dépossédés de la sorte, sans parler des apprentis, des étudiants ou des retraités. Quand on entend toute une flopée d’impuissants bonimenteurs s’exprimer sur les réalités sociales ou économiques de la France, on est effarés par tant d’ignorance alliée à tant d’arrogance ou de mépris. Cette distance entre pays légal et pays réel est devenue une fosse pleine de mensonges et d’ordures qui pue dangereusement, un mélange explosif. Il semble logique que celui qui s’engage à la nettoyer à bras le corps soit traité comme un héros.
A l’instar de vos collègues identitaires, comment allez vous pouvoir vous défendre contre ce que vous appelez les pièges sophistiqués, spécialisés qui quadrillent nos sociétés européennes en matière de chasse aux sorcières racistes et multiphobes ? Est-ce que vous ne croyez pas que la paix civile encore plus que la liberté d’expression mérite quelques bûchers symboliques ?
Je n’aime pas cette rengaine passéiste. Ou alors, il faudrait tout de suite spécifier que l’inquisition a changé de camp… Premièrement et malheureusement les malfrats qu’il m’arrive de mettre en cause sont français. Pour la plupart. Or s’il y a bien un seul racisme en France que jusqu’il y a peu on pouvait étaler sans vergogne, c’était la francophobie. Je pensais être tranquille de ce côté ! Mais, las ! Tous ceux qui en faisaient profession, vouant les Français de souche aux gémonies du pétainisme, du racisme, du sexisme, du catholicisme, du franchouillardisme, du colonialisme ont retourné leur veste hier soir en s’apercevant qu’ils tenaient pratiquement tous les leviers de commande. Faudrait pas qu’on les leur prenne, alors ils revendiquent farouchement « Vive la République ! Vive la laïcité ! », beaucoup désormais « de droite », disent même, « Vive la France » et pensent tout bas : «virez tous ces nègres-arabo-musulmans-immigrés-de souche- qui ne pensent plus comme on leur dit».
Tous ceux qui ont vocation, quelles que soient les couleurs de peau, les âges, les morphologies, les mœurs et les religions, à porter haut le flambeau de notre volonté nationale, s’ils savent faire abstraction de leurs appétits communautaires au bénéfice d’une France française , non seulement sont les bienvenus, mais nécessaires à la réalisation d’un idéal commun. Le Front porte bien son nom. Il est large. Son programme est rassembleur, il s’adresse à tous ces « Français de cœur et d’âme » (JMLP à Valmy) qui se laissent de moins en moins ligoter par les menteries de l’intelligentsia mondialisante. Il ne faut pas se tromper d’aiguillage, si nous voulons œuvrer contre la communautarisation biométrique de notre futur et pour une communauté de destin que nous pouvons faire renaître dès demain matin. Un prodigieux travail de restauration politique, culturelle et économique nous attend. Une révolution pacifique pour ceux qui accepteront la pacification.
CYRILL REY-COQUAIS, 44. J.a., est né à Lyon. Médaillé du Conservatoire d’art dramatique, il enchaîne à partir de 16 ans différents boulots de palefrenier, commis aux abattoirs, puis second de cuisine, notamment à Berlin ouest, où il s’installe en 1981. Parallèlement, il produit des spectacles interdisciplinaires avec la compagnie « Transatlantique» et le « Groupe Européen d’expression». Enseignant à l’Ecole supérieure du film de Berlin, il écrit, réalise et produit son premier long métrage « Georgette Meunier » qui devient un film culte. Nommé Expert du Conseil de l’Europe pour les mass-media, tout en continuant de jouer dans quelques films (Die Blaue Stunde, Family Tape…) , il en sera le plus jeune Rapporteur en 1990. Un peu plus tard, il fonde et dirige au Festival de Locarno en Suisse la plus importante section du monde consacrée aux courts et moyens métrage et écrit et coproduit un deuxième film «Joe & Marie», avant de revenir en France, où, associé d’une petite maison de production, il est à la tête successivement de « La Maison du documentaire» et des « Rencontres internationales Henri Langlois » à Poitiers. Depuis 2003, il se consacre à l’écriture de scénarii et d’une thèse d’histoire sur un de ses aïeux, inventeur du premier sous-marin : « Dupuy de Lôme, ou l’industrie du grand large ». Titulaire du Prix Cineuropa, du Grand Prix de la Ville de Zürich, de la Camuna d’Oro (Italie), membre du comité de l’European Film College (Danemark), du jury de l’International Chicago Filmfestival (USA), de la Fondation El Shona (Egypte), Cyrill Rey-coquais a également publié sous son nom ou sous pseudonyme de nombreux articles en allemand et en français. |
© Media-consult / Inge Blass, traduction Amin v. Rudow |
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