C’est la crise, on économise : alors compression de commandement… De 10 on passe à 2, voilà les deux recommandations de Dieudo le don de Dieu, aspirant à l’euro-députation (1).

« Antisioniste tu seras »

Sionisme, Palestine, aux européennes ? Gros comme une maison, je les vois arriver les journalistes tatillons, ersatz de Stéphane Guillon et autres autistes identitaires : si la Palestine n’est pas dans l’UE (2), l’Union Européenne est bien présente en Palestine. Quotidien, éducation, infrastructure : 554 millions de prévision pour 2009. 554 millions et des poussières qui retourneront à la poussière, engloutis, vaporisés, détruits par les prochaines agressions sionistes. Tsahal casse, l’Europe paie. Trop bon, trop con l’euro-million ? Pas vraiment, parce que la main qui nourrit, c’est aussi la main qui punit, la main qui mène la danse, qui commande. Versé à l’autorité Palestine et ses affiliés, ce demi milliard achète un allié à l’occident européen. Il garantit qu’entre Fatah et Hamas, les plaies ne se referment pas (3)…

Ajoutons à ce constat : la reprise des relations entre les 27 et l’état (qui a volé à Dieu le nom) d’Israël. Pendant les massacres, les affaires continuent. Enchaînons par quelques exemples, quelques victimes, parmi tant d’autres, du « sionisme près de chez vous » : Sabiha Ahmine (4) ou Alain Ménargues et Richard Labevière de RFI, débarqués sans ménagement, coupables d’avoir crûment montrer la réalité de ce qu’on ose encore appeler un « conflit ». Or, ce « conflit israelo-palestinien » : il n’existe pas. Deux états ne seront pas sa solution. Car il n’existe pas deux camps librement opposables, pas plus que l’apartheid n’était une guerre des noirs contre les blancs. C’est là notre seul révisionnisme ! Nous appelons un crime : un crime !

Antisioniste tu seras, mais l’anti-impérialisme tu ne négligeras pas. Le sionisme, c’est la domination la plus symbolique, mais il se décline, il n’est pas seul. Par anti-sionisme, il faut entendre « non-alignement », comprendre l’opposition au retour définitif de notre pays dans l’OTAN. L’anti-sionisme, c’est tout autant le refus de la prison atlantique que de la françafrique : l’indignité chez nous comme chez les autres. Ce n’est pas qu’une prise de position humaniste, c’est aussi une affirmation nationale, d’indépendance nationale. L’anti-sionisme, c’est un patriotisme progressiste, c’est l’essence de la France.

« Anti-communautariste tu resteras »

Le communautarisme est à la communauté, ce que l’enceinte d’une prison est au mur d’une maison. Anti-communautariste, comme le dit Dieudo, on ne peut qu’être en accord. C’est le refus des ghettos raciaux et sociaux : ghetto de riches à vigiles, clapier à pauvres et CRS. Bref, l’ennemi irréductible de l’égalité républicaine et de la méritocratie sensée l’accompagner.

Mais attention, « anti-communautaire » _comme l’a anticipé un des proches de Dieudonné_ c’est tout autre chose… C’est une maladie, un mal très incapacitant, « l’anti-communautaire » vous pousse à cracher des insanités sans pouvoir les contrôler. A un dîner en ville ou devant les caméras, la diarrhée verbale vous prend : « assimilation ! assimilation ! asssssimilation ! (…) laïcité, la-ï-ci-té ! ». Les scientifiques différentialistes l’ont baptisé « Caroline de la Fourest ». Selon leurs doctes analyses, une fréquentation trop poussée des « plateaux télé » en serait la cause… Prudence Dieudonné, tu as été exposé, comme certains de tes compagnons de route.

Domota
Antilles
LKP
Cameroun
Pigmés
Afrique
Mohammed Ali…

Liste non exhaustive tirée des propres propos de l’ami Dieudo. L’Afrique, la matrice africaine et ses diasporas, l’étoile noire, la terre noire en toile de fond, est-ce un mal, une dérive ? Evidemment que non ! Cette identité ne rend pas le message moins universel. Prenons le cas du MDI de Kémi Séba : il est communautaire mais pas communautariste, il s’adresse à tous les damnés, à toutes les communautés. C’est la bonne voie : celles des différences solidaires, parce que les communautés ne sont pas des bandes, elle se recoupent, se recouvrent. Les arabes sont désormais minoritaires dans l’Islam. Islam qui accueille de nombreux africains _fils de Bilal_ mais aussi des iraniens _frères de Salman_ ou des européens : Albanais, Bosniaques… C’est un maillage, un canevas qui serait solide si la République de l’indifférence et la décomposition libérale ne le grattaient pas sans cesse.

Je porte un nom de saint, j’ai de l’empathie et de la sympathie pour la lutte des Irlandais. Européen, je souffre du « fratricide » des anciens Yougoslaves. En Palestine, ses sentiments me portent vers (feu) les chrétiens Haddad et Habache. Ils ne constituent pas une prison pour autant, ils ne me font pas rejeter l’autre, les autres. Il est aberrant que les rappeurs de Sniper aient besoin de préciser (dans le morceau « Jeteur de pierres ») : « Si on en parle [de la Palestine], c’est en tant que citoyen, pas en tant que musulman ». Et pourquoi pas les deux ?

Aucun mouvement significatif ne met l’identité au pluriel (5). Indigènes de la république ou mouvance identitaire « blanche » font de l’identité, leur identité, un maillet pour assommer, un moyen de nier les autres identités. Ayons l’espoir que l’initiative de Dieudonné, une fois ce malentendu dissipé, creusera ce sillon : celui d’un (futur et) véritable mouvement communautaire en France. Une belle balafre au Système, que nous les nationaux-révolutionnaires avions théorisée et prophétisée.

Addenda : Dieudonné veut lutter contre toutes les oligarchies, békés aux Antilles, sionistes ici. Malheureusement, son acte salvateur se limite à la région parisienne. Espérons que nos camarades de la Capitale ne deviennent pas les « demi-békés » des damnés de la Province. Espérons également que la critique du libéralisme (volet économique de cette même domination) ne soit pas négligée.