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Mercredi, 19 Mars 2008
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La gauche est forte là où le peuple est faible
Christophe Guilluy
Tribune libre
La gauche est forte là où le peuple est faible
Christophe Guilluy, géographe, auteur de «L'Atlas des nouvelles fractures sociales en France», analyse pour 20minutes.fr la cartographie du scrutin des municipales et des cantonales.

La gauche s'est majoritairement imposée dans les grandes villes lors des deux tours. Qu'en pensez-vous?

Cela confirme une nouvelle géographie électorale, elle-même influencée par une nouvelle géographie sociale, en place depuis un certain temps. Pour résumer, la gauche (Parti socialiste et Verts) obtient de bons scores dans les grandes métropoles qui se sont embourgeoisées et qui ont vu l'arrivée de nouvelles classes moyennes supérieures intellectuelles, qu'on nomme «bobos», et qui s'installent dans les anciens quartiers populaires. On observait déjà cette tendance lors du référendum de Maastricht en 1992, où le «oui» est arrivé en tête dans les grandes villes.

La gauche ne doit donc pas sa victoire aux classes populaires?

Oh non! Je dirai même que la gauche est forte là où le peuple est faible. On le voit par rapport à l'abstention. Plus celle-ci est importante, meilleurs sont les résultats de la gauche. C'était déjà le cas aux régionales en 2004. Or, les premiers à s'abstenir, ce sont les électeurs des milieux populaires, qui résident soit en banlieue, soit dans les zones périurbaines ou rurales.

Ils ne votent pas non plus pour la droite...

Non, il y a une véritable désaffection pour les grands partis. Parce qu'elles ont beau êtres les plus nombreuses - on compte 60% d'ouvriers et d'employés au sein de la population active - , les catégories populaires sont sous-représentées dans la sphère du débat public. Par ailleurs, elles ne se mobilisent plus sur la question sociale car elles ne croient plus le pouvoir politique capable d'agir sur le pouvoir d'achat. C'est faux de croire que Nicolas Sarkozy a été élu sur ce point. Il a su capter les voix du Front national sur des thèmes identitaires, qui font beaucoup plus recette dans les milieux populaires.

Ces voix, il les a perdues depuis?

Oui, son discours a marché le temps de l'élection présidentielle, pendant laquelle on a assisté à un sursaut de participation. Mais c'est terminé. La division au sein même des classes populaires est réapparue: d'un côté les électeurs des zones pavillonnaires et rurales, plutôt portés vers l'extrême droite, de l'autre ceux des banlieues, qui avaient plutôt voté Ségolène Royal. Dans les deux cas, les raisons identitaires primaient, avec le discours traditionnel du FN sur l'immigration d'un côté, et la perception de Nicolas Sarkozy comme raciste et islamophobe de l'autre.

Et l'extrême gauche?

Elle a fait un bide dans les milieux populaires, notamment en banlieue. Les candidats PCF à La Courneuve et Bobigny ont été élus avec un taux d'abstention énorme. Les communistes n'ont jamais su attirer l'électorat issu de l'immigration. Quant à la LCR, Olivier Besancenot séduit davantage les petites classes moyennes, comme les fonctionnaires, et les étudiants.

Quel parti, alors, pour représenter les classes populaires?

Pour l'instant, il n'y en a aucun. Ces électeurs savent qu'ils sont seuls face à la mondialisation, qu'ils subissent de plein fouet depuis vingt ans. Leur niveau de vie ne cesse de baisser. Or, quand vous gagnez moins de 1.500 euros par mois, la question des couloirs de bus ou les bisbilles entre le Nouveau Centre et le MoDem vous passent au-dessus. Il y a une totale désillusion de la part de ces catégories, et la plus récente a été incarnée par Nicolas Sarkozy. La gauche pour sa part, ferait mieux d'assumer sa rupture avec cet électorat assumer son ancrage au centre. Reste à savoir si les revendications des classes populaires pourront un jour se fédérer et être portées par un parti.

notes

Propos recueillis par Catherine Fournier

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