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Dimanche, 21 Septembre 2014
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Quand l'idéologie du genre s'impose dans la société
Vincent Le Biez
Tribune libre
Pour le secrétaire national de l'UMP Vincent le Biez, une véritable idéologie du genre est en train de s'imposer dans la société.


Chateau


«Il n'existe aucune théorie du genre au sens d'un corpus idéologique précis, il existe en revanche des études de genre, champ de recherche universitaire qui s'intéresse à la construction des identités féminine et masculine». Qui n'a pas déjà entendu cette diatribe, utilisée de façon pavlovienne par les gardiens de la bien-pensance, dès lors que quiconque remet en cause l'influence trop grande du genre à l'école et dans la pédagogie? Michel Onfray a été le dernier à en faire les frais, en étant assimilé sans vergogne à un philosophe de comptoir par les insoupçonnables Décodeurs du Monde.

C'est à ce «circuler, il n'y a rien à voir» qu'il s'agit de répondre et de s'opposer, en montrant que si la notion de «théorie du genre» est effectivement contestable, il y a bel et bien une «idéologie du genre» qui gagne du terrain en passant du monde universitaire au monde politique et dont on peut penser qu'elle est problématique.

En effet, le concept de «théorie», outre qu'il renvoie symboliquement à l'idée de complot, n'est pas approprié pour décrire ce qui est à l'œuvre dans le débat public autour du concept de genre. Les recherches universitaires menées dans ce domaine sont en effet trop hétérogènes et disparates pour mériter une telle qualification. Cela n'empêche pas de déceler chez certains de ces universitaires, et surtout chez certains intellectuels et responsables politiques, une «idéologie» commune en la matière, qui repose sur trois postulats principaux.

Tout d'abord, il s'agit de considérer que les constructions sociales mises à jour dans les études de genre relèvent exclusivement de l'arbitraire, en poussant à l'extrême l'opposition entre nature et culture. Pour prendre un exemple, l'instinct maternel ne serait qu'une pure construction historique, sans rapport avec cette caractéristique biologique essentielle qu'est la maternité. C'est méconnaître que nous sommes des êtres pétris de nature et de culture et que toute distinction trop nette entre ces deux univers est vouée à l'échec.

Le second postulat consiste à vouloir déconstruire, à marche forcée, ces constructions, au nom de leur caractère arbitraire, supposé oppressant. Cette approche méprise la valeur des structures qui ne sont pas rationnellement fondées, elle refuse l'idée de path dependancy (dépendance au chemin emprunté), qui est pourtant à la base de toutes les théories évolutionnistes. Le fait que la plupart des petites filles préfèrent le rose est certainement aussi arbitraire que l'évolution génétique qui a conduit à l'espèce du léopard: faut-il pour autant en conclure que ces deux «constructions» n'ont aucune valeur?

Enfin, cette idéologie du genre repose sur une vision très extensive du rôle du politique dans la société. Derrière la candide expérimentation des ABCD de l'égalité, on sent bien la volonté de réorienter les consciences, pour ne pas dire de redresser les torts, en confiant à l'éducation nationale des missions assez éloignées de ses préoccupations originelles. Ce faisant, le politique infantilise la société et minimise les évolutions qui s'opère naturellement en son sein: qui ne voit pas que le sexisme et le machisme ont, fort heureusement, largement diminué au cours des dernières décennies et que ce mouvement n'est pas prêt de s'arrêter, sans qu'il soit besoin d'un quelconque activisme politique?

S'opposer à cette idéologie du genre, c'est donc adopter un raisonnement en trois temps: i) tout ce qui constitue l'identité masculine et féminine n'est pas arbitraire, ii) quand bien même certaines de ces constructions seraient arbitraires, elles ne sont pas nécessairement sans valeur, iii) quand bien même elles seraient sans valeur, ce n'est pas forcément à la politique de forcer des évolutions qui relèvent avant tout de la société.

u-delà de la seule question du genre, c'est la transposition littérale du discours sociologique universitaire sur le discours politique qui mérite d'être remise en question. Il faut reconnaître au discours politique une spécificité propre: il ne peut ni ne doit se contenter de décrire (ce qu'il croit être) le réel, mais a vocation à agir sur ce réel. En particulier, la stabilité et la prospérité de la société exige que le discours politique entretienne l'idée de méritocratie et de responsabilité individuelle. Expliquer à longueur de discours que les discriminations (qu'elles concernent le sexe, l'origine ethnique ou encore l'orientation sexuelle) sont le déterminant principal du destin des individus, revient, en réalité, à saper les fondements de la société.

Face à cette vision sombre et victimisatrice de la société, aujourd'hui assez largement dominante, la Droite doit mener un véritable combat culturel, en se fondant sur une conception plus positive et optimiste de la société au sein de laquelle les personnes doivent pouvoir s'épanouir et réaliser leurs ambitions, par-delà leurs différences.

notes

Vincent Le Biez est secrétaire national de l'UMP et secrétaire général de Droit au cœur. Il s'intéresse à l'efficacité de l'action publique et cherche à décrypter les discours politiques.

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