25/08/02 10.10 t.u. Christian Bouchet

Le 26 août dernier, l’hebdomadaire Newsweek a confirmé publiquement (en publiant un document interne de l’ONU) ce que nous étions nombreux à subodorer : l’intervention yankee en Afghanistan a été marquée, comme celle qui eut lieu en Irak, par des crimes de guerre particulièrement révoltants.
En l’espèce, on a récemment découvert (et ce n’est qu’une première « découverte ») qu’un millier environ de soldats de l'armée régulière Afghane fait prisonniers par les alliés des États-Unis ont été massacrés et jetés dans une fosse commune, cela en présence de membres des troupes d'élite et des services spéciaux de l’Oncle Sam. Ceux-ci étaient présents et n'ont rien fait pour empêcher ce massacre (il serait opportun de se poser cette question : « Y ont-ils participé ? ») de ce que la loi internationale considère comme des prisonniers de guerre.
Les Nations Unies ont admis que « l’enquête sur ce massacre présumé avait été suspendue le 1er mai 2002 » sous la pression de Washington. Au Parlement européen, les députés qui espéraient faire diligenter une enquête n’ont pu obtenir celle-ci et ont dénoncé les manoeuvres des conservateurs et des socialistes plus soucieux de complaire à l’administration Bush que de faire éclater la vérité.
Il n’y a là, sommes toute, rien d’étonnant. On sait, au moins depuis Nuremberg, que l’accusation de crime de guerre et de crime contre l’humanité ne vise que les ennemis de l’Empire américain. Ses dirigeants, et ses laquais, sont eux intouchables et quoiqu’ils fassent, quelque soit le nombre de leurs victimes et la manière de leur mise à mort, ils font naturellement cela pour le bien du monde et de l’humanité...
Mais on peut rêver...
On peut fort bien imaginer une campagne internationale, dépassant les clivages nationaux et idéologiques, et réclamant comme la pratique et la jurisprudence internationale récente le veulent :
1. Qu'un tribunal international ad hoc soit constitué immédiatement pour enquêter sur les crimes de guerre en Afghanistan.
2. Que les responsables des bandes armées qui ont commis ce massacre soient conduits devant ce tribunal et jugés pour leurs responsabilités dans cette affaire, en incluant le chef suprême de l'armée Yankee, Georges Bush qui est l'ultime responsable.
3. Que les responsables des Nations Unis qui ont failli à leur devoir soient immédiatement démis de leurs fonctions et jugés par le même tribunal pour complicité de crime de guerre.
On peut rêver... La chance qu’une telle campagne ait le moindre effet est bien entendue nulle et, à La Haye, ce n’est pas demain la veille que Bush remplacera Milosevic. Mais cette injustice flagrante aura peut-être un avantage : celui d’ouvrir les yeux de certains et de faire monter un peu plus la révolte contre l’Empire thalassocratique et la haine de ses dirigeants.
Comme le disait Caton « Delenda Carthago »... Nous savons tous qui est la nouvelle Carthage...
Christian Bouchet.