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De l’islamisme et de la mondialisation

22/09/03 19.56 t.u.
Christian Bouchet

« Le Monde diplomatique », dans son édition de ce mois, publie un article tout à fait passionnant titré « L’islam branché de la bourgeoisie égyptienne ». Les informations contenues dans ce papier ne sont pas réellement récentes et elles n’apprendront rien aux lecteurs des médias spécialisés - par exemple l’excellent site d’informations religieuses « religioscope.com » animé par Jean-François Mayer avait abordé ce sujet voici au moins six mois -, mais c’est, à notre connaissance, la première fois qu’elles sont livrées au grand public.

Les auteurs, Husam Tammam et Patrick Haenni, deux chercheurs du CEDJ du Caire, y relatent l’évolution récente de l’islam en Egypte. On peut résumer celle-ci ainsi : alors qu’il y a trente ans on pouvait craindre dans ce pays une victoire de l’islamisme, on voit maintenant se développer un islam light « compatible avec les valeurs de la mondialisation ».

Il serait trop long, et fastidieux, de résumer l’ensemble de l’article. Disons seulement que les Frères musulmans ont de moins en moins la côte, que les mouvements jihadistes ont quasi totalement disparu, et que tous ceux qui tentent d’occuper l’espace politique laissé libre se revendiquent maintenant d’un islam revu par la pensée libérale.

Tammam et Haenni montrent ainsi comment l’«économie islamique » s’insère de plus en plus dans les flux de la finance internationale, comment la charité musulmane permet de légitimer le retrait de l’Etat correspondant à la vulgate néolibérale et comment commence à apparaître une sorte de new age musulman et d’islam protestantisé.

Ce phénomène n’est pas particulier à l’Egypte et se retrouve en Turquie, en Iran, dans les pays du Golfe, etc.

Il donne tout à fait raison à la conclusion - écrite il y a déjà un an - du livre, paru aux Editions Pardès, que j’avais consacré à l’islamisme : « Hier encore, l’Occident tremblait devant le bloc soviétique, alors que celui-ci, miné de l’intérieur, était sur le point de s’effondrer.

Aujourd’hui, l’Occident tremble devant l’islamisme, alors que celui-ci n’est plus que l’ombre portée de sa grandeur.

Dans l’un et l’autre cas, le sel a rongé l’acier et le monde moderne a triomphé de ses adversaires socialistes ou religieux.

Qu’on nous comprenne bien. L’islamisme, tel que nous l’avons défini, existe toujours et il est toujours capable de mobiliser des foules. Ses éléments les plus extrémistes sont capables d’organiser des opérations médiatiquement impressionnantes. Soit. Mais les jeunes Iraniens, comme les jeunes Algériens ou les jeunes Pakistanais (voire à un moindre degré les jeunes Afghans), ont tous un parent proche ou éloigné à l’étranger et ils regardent tous, ou presque, les chaînes par satellite. Le monde moderne et ses valeurs ne leur sont pas étrangers. Nike, le « mondial » et les Pokémons ont cour en terre d’islam comme en Occident... et l’on rencontre des punks à Téhéran et des adeptes du black métal dans les Etats du Golfe !

Dans les pays où il a accédé au pouvoir, l’islamisme n’a pas « changé la vie », il n’a pas apporté une alternative au monde moderne mais uniquement revêtu d’une chape de moraline la modernisation de la société. En ce sens son échec est total et c’est pour cela qu’à terme il est appelé à disparaître. L’islam quant à lui s’adaptera tant bien que mal au monde moderne, comme le christianisme l’a fait. Cela n’ira pas sans crispations, sans soubresauts, mais cela n’est qu’une inéluctable question de temps.

Aujourd’hui, les figures du révolutionnaire professionnel léniniste, du guérillero sud-américain ou du militant communiste de terrain sont rangées au magasin des accessoires idéologiques du grand théâtre de la vie comme le sont celles du curé de campagne ou de l’animateur de patronage. Il en ira de même, demain, de celles du jihâdiste ou du prédicateur du tablîgh. »

Mais, bien sûr, de tels propos ne sont pas populaires. Il faut faire peur. Il faut nous convaincre que nous avons besoin de l’oncle Sam et de ses GI’s pour nous défendre de l’islamisme (comme ils nous défendaient hier du communisme).

Combattre des fantasmes est toujours plus facile et intellectuellement plus reposant que de soulever les vrais problèmes et de ramer à contre-courant pour désigner le véritable ennemi : la dictature du même ou le monde moderne, selon le nom qu’on lui donne.

Christian Bouchet

 
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