Du péril « fasciste »
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02/08/04 |
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6.52 t.u. |
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Christian Bouchet |
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Ayant un peu de temps de libre, j’en ai gaspillé une partie à rechercher les scores faits par les groupes habituellement qualifiés de « fascistes » lors des dernières européennes.
J’écris bien « qualifiés de fascistes », car à mes yeux ils ne sont jamais réellement tels. Dans la quasi totalité des cas, il s’agit de groupes nationaux-réactionnaires qui sont aussi proches du fascisme que je le suis de l’anarchisme.
Voyons donc ces brillants résultats qui légitiment l’existence de groupes antifas souvent virulents et qui suscitent des articles récurrents dans la grande presse sur le péril qu’ils représentent.
Allemagne : Les Républicains = 1,9 %, Parti national démocrate = 0,9 %, Parti allemand = 0,2 %.
Belgique : Front nouveau = 1,1 %.
Espagne : Phalange = 0,09 %, FEJONS = 0,03 %, Démocratie nationale = 0,04 %, Pahalange authentique = 0,01 %.
France : Mouvement national républicain = 0,32 %.
Grèce : Front national = 0,25 %, Alliance patriotique = 0,17 %.
Hollande : Liste Fortuyn = 2,6 %, Nouvelle droite = 0,3 %.
Hongrie : Parti pour la vie et la justice = 2,35 %.
Italie : Alternative sociale = 1,2 %, Flamme tricolore = 0,7 %, Flamme tricolore-Rauti = 0,1 %.
Malte : Empire européen = 0,59 %.
Pologne : Unité nationale = 0,04 %, Renaissance nationale = 0,04 %.
Portugal : Parti national de la renaissance = 0,1 %.
Slovaquie : Parti national = 2,01 %
Suède : Les Démocrates = 1,13 %, Parti national démocrate = 0,29 %.
Tchéquie : Parti républicain = 0,79 %.
Bien sûr, j’ai laissé de côté des résultats un peu meilleurs dans trois pays : en Grande-Bretagne le Parti national fait 4,9 %, en Belgique le Front national fait 7,45 % (des électeurs Wallons) et en Grèce l’Alarme populaire obtient 4,11 %. Ces scores n’étant d’ailleurs pas si bon que cela et étant obtenus dans des conditions particulières qui font que ce ne sont pas des résultats de groupes « qualifiés de fascistes » mais de mouvement en phase plus ou moins avancée de national-popularisation. Le BNP en étant un bon exemple dont la modération est devenue telle qu’il présente maintenant aux élections des candidats juifs et musulmans et qu’il a ouvert récemment ses rangs à d’éventuels adhérents de souche non-européenne (une révolution en soi quand on connaît le passé de ce parti !)
Tout ces chiffres pour en arriver où ?
A une conclusion simple : seul le national-populisme paie. Cela est vrai, sous des formes différentes et parfois contradictoires, en Pologne, en Grande-Bretagne (avec le Parti de l’indépendance), en Autriche, en Italie, en France, dans la partie flamande de la Belgique ou en Lettonie...
On peut s’en désoler comme on peut s’en réjouir, cela ne change rien aux faits.
D’où une alternative pour tous les groupes nationaux-radicaux, il faut repenser leur stratégie, voire leur existence même, ou continuer à ne pas exister en terme de poids politique.
Christian Bouchet
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