La mort du peuple russe
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06/12/04 |
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7.42 t.u. |
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Christian Bouchet |
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Le 9 novembre dernier, les Izvestiya ont mis sur la place publique un inquiétant problème : la mort du peuple russe.
Durant les huit premiers mois de 2004, la population de Russie a déclinée de 504.000 âmes soit l’équivalent de la disparition de deux villages par jours.
Or ce déclin de la population n’est pas comme en Occident lié à un vieillissement de la population et à une faible natalité, mais à une surmortalité des enfants, des adolescents et des adultes.
Sur les dix dernières années, le taux de décès des 15-19 ans a ainsi augmenté de 40 % et le différentiel des décès hommes-femmes est actuellement de 400 %. Quant à la mortalité infantile, elle connaît le taux record de 11.4 décès pour 1000 naissance.
Tout ceci s’explique fort bien, selon les spécialistes par la dégradation du système de santé et par les conditions économiques qui favorisent l’alcoolisme et la montée en flèche de la consommation de drogue. Le tout étant la conséquence de l’entrée de la Russie dans le libéralisme économique et dans le monde marchand...
Or, ceci ne sera pas sans conséquences à court terme. Des démographes russes, récemment réunis en convention à Moscou, ont relevé que dans moins de dix ans, la Russie manquerait à la fois d’homme pour servir dans son armée et de bras dans ses usines.
En clair, elle ne pourra plus tenir son rôle géopolitique et son développement économique sera bloqué. Dans le même temps, la Chine connaîtra une population excédentaire sans précédent dans l’histoire et sera avide d’espace vital...
Il y a là, sans doute, la clef des affrontements géopolitiques futurs. Il y a là, incontestablement, pour nous une raison de plus de plaider pour l’alliance Europe-Russie et pour la constitution d’un bloc continental où les forces et les faiblesses des uns et des autres se compenseraient.
C’est en pensant à tout cela que l’on doit prendre position, et influer autant qu’on le peut sur l’opinion publique, sur les affaires Ukrainienne, Tchétchéne, etc., avec comme seul horizon l’union eurasiatique condition, à terme, de notre survie.
Christian Bouchet
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