Le droit à la parole, pour tous...
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08/02/04 |
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18.00 t.u. |
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Christian Bouchet |
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Le comique Dieudonné, a récemment découvert que le droit à la parole n’était pas garanti pour tous dans notre beau pays.
Pour avoir critiqué l’entité, d’une manière pourtant bien modérée, l’entité sioniste, il a eu affaire avec la justice, et il a maintenant du mal a organiser des spectacles. Ceux-ci étant interdits par les communes, sous la pression de la « communauté », ou subissant les attaques de nervis sionistes.
Il y a un peu plus longtemps, l’écrivain Houellebecq était, lui, poursuivi pour avoir dit tout le mal qu’il pensait de l’islam.
Il y a quelques mois, le groupe de rap Sniper qui s’était attiré, du fait des paroles de certaines de ses chansons, la haine conjointe des cathos tradis de l’Agrif et de la mouvance sioniste, voyait plusieurs de ses concerts annulés.
Dieudonné, Houellebecq, Sniper, sont des personnalités médiatiques, mais les même problèmes arrivent aussi parfois a des individus bien plus effacés. Ainsi Le Figaro rendait récemment compte du cas d’un enseignant d’histoire-géographie de la région parisienne, pourtant parfaitement politiquement correct (il n’était ni facho, ni réviso) qui était traîné devant les tribunaux pour avoir parlé, durant sa classe, avec trop de franchises du prophète Mahomet.
Nous pourrions multiplier, presque à l’infini, les exemples d’une inquiétante dérive qui frappe notre pays : l’intolérance.
Dès que l’on exprime une idée un peu tranchée, dès que l’on sort du convenu et de l’accepté, on encourt le même risque : la censure, l’interdiction de parole, le baillon et la sanction judiciaire. Et les ligues de vertu - de droite ou de gauche, catholiques, juives ou musulmanes, mixophiles ou alterophobes - prolifèrent. Toutes ont un but paradoxalement similaire : réduire notre liberté d’expression et de parole.
Dans un numéro de J’ai tout compris, Guillaume Faye (que nous avons beaucoup critiqué par ailleurs, mais dont nous reconnaissons ici les idées justes en l’espèce) a dénoncé avec brio cette dérive. Tout d’abord il constate : « A partir du moment où l'on censure quelque chose, c'est que l'on est faible et incapable d'y répondre. En matière de pensée, d'idées, d'expression médiatique, l'interdiction est la pire des solutions. Et la contre-offensive, la meilleure. Convaincre et séduire est toujours plus efficace qu'interdire. » Puis, il définit la voie que devraient suivre les « nôtres », celle d’un combat pour une totale liberté : « A partir du moment où les tenants de l'identité et de la résistance européennes veulent s'exprimer,en revendiquant l'argument de la liberté de pensée et de parole, ils ne doivent surtout pas exiger de l'Etat qu'il censure ses ennemis ! D'autant que cet "Etat" est défini comme collabo de ces derniers. Les forces identitaires et résistantes doivent exiger la liberté pour elles-mêmes, le droit de réponse, et non pas l'interdiction pour les autres. La liberté de pensée et d'expression ne se partage pas. On ne peut pas à la fois demander la levée des interdictions sur l'idéologie identitaire ou l'abrogation des lois liberticides (Pleven et Fabius-Gayssot) et exiger l'imposition d'une censure envers tel ou tel, ou contre des groupes de rap ou d'émissions de TV jugées immorales. La liberté d'expression et d'opinion doit être absolue. »
Et comment ne pas être d’accord, de nouveau avec lui quand il écrit : « Si l'ennemi ne nous laisse pas libres, c'est parce qu'il nous craint. Puisque nos raisons sont les plus fortes, nous ne demandons qu'une seule chose : qu'on nous laisse la libre parole. En effet, la véritable cause de la décadence généralisée que nous observons ne tient pas tant à l'expression médiatique de ce décadentisme, qui est déjà fort ancienne, qu'à l'impossibilité de s'exprimer (école, audiovisuel, presse) pour les forces de résistance et de reconquête. »
Alors, au pays de Voltaire, réclamons donc le droit au blasphème, à la dérision, et plus simplement le simple droit à une parole libre, pour nous même comme pour les autres.
Pour Dieudonné comme pour Houellebecq, pour les historiens non conformistes comme pour Sniper, et prônons, dans nos sociétés hypermédiatiques, le darwinisme culturel, c'est-à-dire la compétition des idées et des expressions, plutôt que la multiplication des barrières douanières idéologiques.
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