Les yankees triomphent à Sharm el-Sheikh et dans nos médias
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23/11/04 |
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6.07 t.u. |
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Christian Bouchet |
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La conférence internationale de Sharm el-Sheikh sur l’Irak est incontestablement une victoire diplomatique américaine.
Sur le terrain, il est loin d’en être de même et la résistance, amoindrie dans certaines zones, se développe dans d’autres.
Dans les grands médias français, par contre, le succès des agents d’influence de l’oncle Sam est identique à celui de ses diplomates en Egypte.
Quelle que soit la chaîne télévisée que l’on regarde, quelle que soit la radio que l’on capte, quel que soit le quotidien ou l’hebdo que l’on parcourt, l’intox est là, plus ou moins prononcée, plus ou moins dissimulée.
Je me souviens que, quand a débuté l’offensive contre Fallouja, le JT - que je regardais ce soir là - nous a passé d’abord un reportage sur un attentat contre une église chrétienne a Bagdad, puis des entretien avec des GI’s disant que le combat contre les terroristes qui se cachaient dans la ville avait commencé... Le message subliminal était évident.
Maintenant, on nous décrit, avec photos et reportages, les prisons secrètes où auraient été détenus des otages, les victimes retrouvées suppliciées et mutilées, etc., etc. Les résistants irakiens ne sont pas, vus par les yeux des médias, des combattants de la liberté, ce sont des ogres !
Et, pour faire passer la pilule, on met l’accent sur l’assassinat en direct d’un blessé par un soldat américain. Le message est là aussi simple a percevoir : nous aussi nous faisons des erreurs et des choses peu humaines, mais nos soldats sont excusables du fait les circonstances et ils sont, de toute façon, sanctionnés pour leurs fautes. Une petite bavure permet de camoufler les grosses, et une symétrie des fausses fenêtres met en balance des nerfs qui craquent avec des chambres de supplices. Il ne faut pas réfléchir beaucoup pour comprendre qui sont les bons et les mauvais.
Facilement décryptables ces manoeuvres devraient être facilement décryptées par nos médias. Nos journaleux n’étant pas tous des imbéciles, loin de là, s’ils ne le font pas c’est qu’ils ne veulent pas le faire et qu’ils servent donc, sciemment ou non, des intérêts qui ne sont ni français ni européens.
Pour juger de l’impact des agents d’influence des USA dans nos médias, on peut aussi s’étonner de la couverture de certaines révélations concernant l’affaire de Bouaké. On a découvert que l’aviation de l’armée régulière ivoirienne avait bombardé nos troupes avec l’assistance de drones mis en place par des instructeurs israéliens. L’affaire n’était pas mince et aurait du être l’objet d’une couverture de presse importante sur plusieurs jours. Force est de constater qu’elle a été traitée de manière minimaliste. Il est vrai qu’il est plus médiatique de surfer sur les fantasmes racistes en parlant de « chasse aux blancs » que d’expliquer une réalité géopolitique. L’explication risquant en effet d’être négative en terme d’image pour les « Terres saintes » de nos journaleux : notre grand frère d’outre-Atlantique et l’entité sioniste.
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