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6 juin 2004 : Les mots et les actes : Occupation, résistance, libération, terreur…

02/06/04 11.36 t.u.
Jacques Marlaud

L’actualité internationale, éclaboussée quotidiennement de sang et d’horreur depuis quelques années —et depuis fort longtemps si l’on y pense— a atteint ces dernières semaines des sommets de barbarie inattendue de la part de ceux qui prétendent représenter l’empire du bien en Irak et en Palestine face aux forces du mal incarnées par les terroristes et les " États voyous ", au point que certains commentateurs n’ont pas hésité à parler de crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité. Ces événements fournissent l’occasion de revenir sur quelques termes issus d’une l’histoire contemporaine qui, loin de se figer dans les musées de la mémoire, comme le voudraient certains utopistes, se poursuit sans relâche. D’autres moyens sont certes mis en œuvre, d’autres objectifs sont avoués, mais les finalités humaines en général, géopolitiques en particulier, restent essentiellement les mêmes et personne n’a apparemment renoncé aux " bonnes vieilles méthodes " d’agression et de défense, de terreur et de contre-terreur sans qu’aucun des camps en présence n’ait le triste privilège de ces pratiques. Le plus gros de tous les mensonges que l’on a essayé de nous faire avaler, parmi l’avalanche de désinformation, était celui de l’immaculée conception d’une Amérique en croisade pour la rédemption du monde. Les récentes scènes de barbarie auront peut-être eu le mérite d’ouvrir les yeux de ceux qui suivaient aveuglément les soi-disant libérateurs. Au cœur même de l’institution médiatique américaine, au New-York Times, on a commencé à reconnaître et à analyser l’énormité de cette tromperie qui a piégé la naïveté et le zèle patriotique de nombreux journalistes honnêtes et avec eux l’ensemble de leurs lecteurs.*1 Mais attention ! Ne tombons pas pour autant dans le piège de diaboliser les États-Unis à leur tour, d’en faire le nouveau grand satan en nous instituant redresseurs de torts à leur place. Cela ôterait toute force à notre argument. Il s’agit de profiter de l’occasion pour les voir tels qu’ils sont : une grande puissance ordinaire, égoïste, vulnérable, souvent dangereuse lorsqu’elle s’ingère chez les autres. Une puissance dont les intérêts et les valeurs ne sont pas identiques à ceux de l’Europe et dont il est urgent de nous détacher, sereinement mais fermement, dans le meilleur intérêt des Européens et de la paix dans le monde.

Le débarquement médiatique du 6 juin

Dans l’imaginaire national des Français, les mots " libération " et " résistance " ont encore une résonance symbolique puissante dérivée de notre histoire proche, même s’ils n’ont plus aujourd’hui, par rapport à l’époque où ils ont été éprouvés physiquement, qu’une valeur de " pseudo-mythes "*2 instrumentalisés pour légitimer des actes et des idées qui n’ont qu’un rapport éventuel, souvent éloigné, avec leur signification originelle.

En ce mois de juin, nous avons l’occasion de commémorer ces deux moments historiques : le 6 juin est le 60e anniversaire du débarquement allié, première phase de la libération de la France. Le 18 juin nous rappelle qu’il y a 64 ans, un obscur jeune officier supérieur, lançait depuis son refuge londonien, un appel, très peu entendu, à la résistance contre le vainqueur et futur occupant de notre pays, peu avant l’armistice qui consacra sa défaite.

Mais on n’accorde pas le même poids à ces deux cérémonies, à tort ou à raison, selon la perspective adoptée. La première est une grande commémoration internationale des alliés occidentaux d’alors, qui sont encore, peu ou prou, les alliés d’aujourd’hui, auxquels, pour la première fois, est invité à se joindre le représentant de l’occupant vaincu qui était encore persona non grata pour le 50e anniversaire. La seconde est une affaire franco-française qui non seulement a longtemps divisé les Français entre eux (à propos de l’opportunité, des méthodes, des types et des clans de la résistance), mais qui les a parfois opposés à leurs alliés, ceux-ci ayant fait si peu de cas du général de Gaulle qu’ils ne l’ont pas invité à Yalta avec Roosevelt, Churchill et Staline alors que l’on s’y partagea le butin en redessinant la carte de l’Europe post-nazie divisée en deux grandes zones d’occupation et d’influence. Le 6 juin a d’importantes retombées économiques pour les plages normandes et les villages où se sont déroulés les premiers et les plus intenses combats, avec la venue de milliers de vétérans et touristes. Elle est aussi un sommet médiatique auquel participent dix-sept chefs d’État ou de gouvernement. Un indicateur de son importance est fourni par le fait que le plan vigipirate avec un important dispositif policier y est activé dès le 24 mai et que ses préparatifs ont été entamés le 30 mai par la célébration de la fête américaine du Memorial Day avec des cérémonies simultanées des deux côtés de l’Atlantique. Survenant dans l’effervescence printanière, entre le festival de Cannes, Roland Garros et la fête de la musique, elle se place parmi les événements à grand spectacle auxquels tout ce qui compte dans M’as-tu-vu-land ne dédaigne pas d’être convié. Le 18 juin, en revanche, a peu à peu glissé, déclin du gaullisme aidant, en queue de liste des mornes commémorations républicaines (où seul détonne encore un peu, par son panache, le 14 juillet), quelque part entre le 19 mars ou le 8 mai et le 11 novembre sans qu’on ait jugé bon de l’honorer d’un jour férié.

Mais au-delà de ces considérations sur l’état de nos fêtes nationales et le peu d’intérêt désintéressé qu’elles suscitent, voici l’occasion de dépoussiérer quelques grands mots ressortis pour l’occasion et suggérés par l’actualité brûlante, tels que occupation, résistance, terrorisme, libération. Nous proposons d’examiner leur usage courant d’hier et d’aujourd’hui et les pratiques qu’ils recouvrent et, parfois, dissimulent.

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