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:::::::: antisionisme ::
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Des « diffamations sanglantes » à vous glacer le sang
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03/09/03 |
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9.20 t.u. |
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Israël Shamir |
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II
L’intrépide Professeur Israël Yuval, de l’Université Hébraïque de Jérusalem, s’est attaque a cette question, dans un ouvrage fondateur [7], disponible en hébreu. Sa traduction anglaise aurait du paraître il y a quelques années aux Presses de l’Université de Californie, mais, pour un certain nombre de raisons, elle n’est pas encore disponible. C’est certainement pure coïncidence, si certains universitaires juifs américains ont formulé des objections contre la publication de ce livre et ont appelé a ce qu’il soit « effacé de la conscience publique »…
Yuval a découvert qu’il y a eu des cas irréfutables d’assassinat d’enfant derrière ces Diffamations Sanglantes. Durant la Première Croisade, des gens impatients ont tenté de baptiser par la force des juifs de la vallée du Rhin afin de sauver leur âme du culte satanique de la haine, car c’est ainsi qu’ ils considéraient le judaïsme. Leur refus d’être baptisé fut considéré comme un attachement borné a Satan : pour des gens pré-modernes, notre indifférence religieuse actuelle était totalement inacceptable. Ils voyaient un lien direct entre la foi et le comportement, et ils ressentaient la nécessité d’une foi partagée, afin d’unifier la communion des croyants. Un juif résidant en permanence dans un pays chrétien créait une situation compliquée : il était libéré du devoir de l’amour fraternel et pouvait se comporter de manière antisociale (ce qu’il faisait fréquemment) en pratiquant, par exemple, l’usure et la sorcellerie. Les Chrétiens étaient particulièrement outrés par la coutume très respectée par les juifs de maudire les Gentils. Chaque jour, les juifs demandaient a Dieu de tuer, de détruire, d’humilier, d’exterminer, d’affamer, de diffamer, d’empaler… les Chrétiens, de faire tomber sur eux sa Divine Vengeance et de couvrir le manteau de Dieu du sang des goyim. Le livre d’Israël Yuval offre au lecteur une riche sélection de malédictions a vous glacer le sang [A lire par temps de canicule… ndt].
Les Croises n'étaient pas racistes. Ils ne pensaient pas que les juifs fussent irrémissiblement mauvais, mais ils rejetaient l’idéologie de la haine et de la vengeance que les malédictions juives exprimaient. Ils avaient également peur de ces malédictions, au moins autant que les juifs. (Dans l’Israël moderne, maudire quelqu’un est considéré comme un délit passible de prison). En réalité, pour les juifs comme pour les chrétiens de l’époque, les malédictions n'étaient pas de simples propos offensants imbéciles. Les malédictions étaient des armes – puissantes. Les Croisés donnaient le choix aux juifs entre l’expulsion et la conversion ; c’était la l’équivalent archaïque de notre traitement psychologique moderne destine aux adeptes des sectes totalitaires. A l’époque, on baptisait de force les Slaves et les Scandinaves, par exemple, et il était évident pour tout le monde que les juifs vivant en terre chrétienne devaient être baptisés, eux aussi.
Toutefois, les juifs ne prenaient pas a la légère la tentative de les faire passer dans le Nouvel Israël. Lorsque le « danger » du baptême devenait imminent, beaucoup d’entre eux assassinaient leurs propres enfants et se suicidaient. Ceci est amplement attesté : les chroniqueurs juifs et chrétiens de cette époque décrivent longuement ces événements, les juifs glorifiant ce comportement a la mode de [la ferme de] Waco, les Chrétiens le condamnant. Assassinaient-ils les enfants afin de les sauver des griffes du Christ-demon ? Eh bien, pas exactement. Cela aurait déjà été, en soi, suffisamment affreux, mais la réalité était pire. Le crime était perpétré a la manière d’un abattage rituel, suivi de libations du sang de la victime.
En effet, les juifs ashkénazes croyaient fermement que le sang juif répandu avait la vertu magique d’appeler la Vengeance Divine sur la tête des Gentils. D’autres utilisaient le sang de la victime en expiation. A Mayence (Mainz), Yitzhak ben David, le chef de la communauté juive, amena ses jeunes enfants a la synagogue, les égorgea, puis il répandit leur sang sur l’Arche, en proclamant : « Que ce sang d’agneau innocent soit en expiation de mes péchés. » Cela s’est passe deux jours après des heurts avec les chrétiens, aucun danger n’étant plus a redouter.
L’image de juifs tuant des enfants pour des motifs cultuels eut un impact énorme sur les peuples chrétiens d’Europe. Ce comportement était en rien comparable au martyre chrétien. Alors que les martyrs chrétiens permettaient que d’autres les tuassent au nom de leur foi, jamais aucun d’entre eux ne s’est suicide, ni a fortiori n’a assassine ses enfants, ou ceux de quelqu’un d’autre, a cette sublime fin. Cela contribua a imposer une image de cruauté et d’impitoyable dureté des juifs. Au fil des ans, les circonstances exactes qui avaient entouré les assassinats d’enfants furent oubliées, mais l’image d’un juif tuant des enfants resta inscrite dans la psyché européenne. (Yuval reprend la thèse de Robert Graves [http://www.robertgraves.org], qui expliqua bien des traditions de l’Eglise par la lecture erronée qu’elle fit au cours des siècles d’images remontant a un lointain passe). Cela fut a l’origine de l’idée voulant que les juifs trucidassent des enfants chrétiens, alors qu’en réalité, les juifs assassinaient leurs propres enfants, nous explique le Professeur Yuval.
Et il est de fait que les accusations de crime rituel apparurent peu de temps après que des enfants eurent été assassinés en Allemagne. Yuval évoque ces accusations avec horreur, passant à côté d’un point essentiel : un assassinat rituel d’enfant est un assassinat rituel d’enfant. Si des juifs ont pu commettre ce crime haineux a Mayence et a Worms, et si d’autres juifs ont pu exalter ce crime, le transformant en comportement exemplaire, jusque dans des ouvrages historiques publiés en Israël dans les années 1950, peut-on encore s’indigner et être horrifie par des accusations de crimes similaires perpétrés a Norwich ou à Blois, ou encore a Damas et a Kiev ? Si Yuval pense qu’un juif peut utiliser seulement du sang juif pour des libations destinées a réveiller Adonai [la furie de Jéhovah], il n’en reste pas moins que, dans certains cas, l’enfant kidnappe était circoncis juste avant être assassiné, c’est-à-dire qu’on l’avait auparavant « transforme en enfant juif ». Quant a l’expiation des péchés, même le sang d’un agneau aurait fait l’affaire.
De nombreux récits médiévaux de juifs tuant leurs enfants parce qu’ils étaient entrés dans une église ou parce qu’ils avaient manifesté le désir d’être baptisés n’ont rien de particulièrement étonnant, lorsqu’on sait que les parents et la famille plus éloignée de juifs convertis portaient le grand deuil de ceux-ci. Encore au vingtième siècle, le doux Tevye le Laitier, héros idéalisé du Violon sur le Toit de Sholem Aleichem, prend le deuil de sa fille baptisée. Le rite de deuil pour une personne encore vivante est un rite magique destine a tuer cette personne. Des gens intimement convaincus des pouvoirs de la magie pouvaient en mourir, comme nous l’explique Frazer dans son énorme encyclopédie des croyances populaires. Si vous êtes capable d’essayer de tuer quelqu’un par la magie, pourquoi reculeriez-vous devant des méthodes plus classiques pour ce faire ?
Sur une période de huit siècles, les juifs ont été convaincus de plus de cent cas de meurtre rituel et d’offrande de sang. C’est raisonnable, si nous tenons présent a l’esprit le nombre de maniaques religieux. Sans doute toute autre communauté religieuse de taille comparable aurait produit un nombre approchant de déviants dans le style d’un Gilles de Rais [maréchal de France, au quinzième siècle] ou d’un Comorre le Maudit [un chef breton du sixième siècle]. Il serait bien étrange que tous ces cas ressortissent eux aussi a la « diffamation ». Le concept des pouvoirs magiques du sang était profondément ancré dans la pensée juive. Le sang était utilisé, nous l’avons vu, pour des libations et des expiations. Bien sûr, il s’agissait du sang d’un agneau. Mais, dans l’affaire de Mayence, c’est du sang d’enfant qui a été utilisé, en l’occurrence. Dans le monde chrétien, certaines personnes pratiquaient la magie noire, accompagnée de sacrifices humains, au cours d’un rituel « chrétien » perverti. Ils remplaçaient par du sang humain le vin de la communion, qui est le sang du Christ, lui-même sang de l’Agneau Pascal. Peut-on raisonnablement penser que les juifs n’ont jamais vu naître chez eux de magiciens ni de sorciers capables d’utiliser du sang humain afin de laver les péchés ou de hâter le Salut ?
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