 |
:::::::: entretiens ::
|
Entretien avec Tahir de la Nive
 |
04/04/03 |
 |
7.53 t.u. |
 |
Christian Bouchet |
|
Q. : Tahir de la Nive, votre livre Les Croisés de l’Oncle Sam vient d’être publié. Quelle a été la motivation qui vous a poussée à l’écrire ?
R. : Avant tout, mettre en garde une partie de l’opinion française et européenne contre la manipulation dont elle est l’objet.
Q. : « Une partie de l’opinion » ? Vous voulez dire la Nouvelle Droite ?
R. : Plus précisément la partie de cette mouvance qui a réintégré la ligne atlantiste à la suite de Guillaume Faye.
Q. : N’est-il pas quelque peu hâtif d’accuser Faye d’atlantisme pour la seule raison qu’il a changé d’attitude vis à vis de l’islamisme ?
R. : Son discours, en même temps qu’il croît en islamophobie, décroît également en anti-impérialisme yankee. De toute façon, Faye n’est que la figure la plus emblématique de ces « retournés ».
Son retournement est le plus spectaculaire, compte tenu des propos islamophiles qu’il tenait avant de disparaître de la scène politique il y a une quinzaine d’années. Mais c’est toute une partie de la Nouvelle Droite qui a opéré ce revirement. Ce n’est donc pas un cas individuel, mais bien une manœuvre politique touchant un milieu particulier. C’est pourquoi j’ai cru bon de la dénoncer, chose que je n’aurais certainement pas faite pour les seuls états d’âme de monsieur Faye.
Q. : Anti-islamisme signifie-t-il immanquablement pro-américanisme, pro-capitalisme ?
R. : En fin de compte, oui. Il faut bien, un jour, choisir son camp. Ces gens de la Nouvelle Droite l’avaient d’ailleurs fort bien fait dans les années 1980. Au lendemain de la Révolution Islamique Iranienne, ils avaient fort bien compris quels seraient les enjeux politiques des temps à venir. Comme ils sont loin d’être des sots, on déduit que leur retournement n’est pas le fruit d’errements, mais bien d’un plan précis. Tout s’articule en effet, depuis le livre d’Alexandre Del Valle appelant l’extrême-droite à rejoindre le camp sioniste : le retour de celle-ci aux valeurs « chrétiennes » de l’Occident, l’invasion des librairies de Droite par les ouvrages islamophobes, tout ceci en parallèle avec les événements internationaux engendrés par le fameux « choc des civilisations ».
Il restait une dernière ficelle pour tenir le masque anti-yankee de l’extrème-droite. Elle vient de casser hier soir, 10 mars. Alors que le chef du gouvernement français venait de réaffirmer publiquement son opposition à la guerre en Irak, Jean Ferré, directeur de Radio-Courtoisie, organe de l’extrême-droite catholique, qui jusque là avait observé l’attitude la plus pro-irakienne possible, prétendait soudain avoir eu les « yeux ouverts » par le général Gallois sur le fait que cette attitude favorisait l’Islam en France, et qu’en conséquence il se ralliait subitement au bellicisme américain. Voilà donc le masque tombé et brisé aux pieds des nouveaux fayots de l’Oncle Sam.
Q. : Tahir de la Nive, voulez-vous bien nous retracer votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a conduit à l’islam ? Dans quelle famille politique vous classez-vous ?
Mon parcours est simple et direct. S’il est vrai que les années d’enfance forgent l’âme de l’adulte, je dirais qu’alors je me destinais au métier des Armes, carrière dont j’ai été éloigné par les événements, notamment ceux d’Algérie.
Je n’avais plus grande envie de briguer le Casoar (1), à l’âge de le faire, en 1963. Déjà fortement intéressé par l’Islam, je m’y suis officiellement converti quelque temps après, pour des raisons plus politiques que religieuses.
Politiquement, je suis bonapartiste, si l’on veut dire par là que je me considère comme un des héritiers du génie napoléonien marqué, comme cela est connu, par l’islam. Je ne me suis jamais défini en termes de droite ou de gauche. Aussi suis-je amusé quand un certain Del Valle me qualifie d’ultraradical de droite ! Ou bien il n’a jamais fait d’études politiques, ou bien il n’a jamais rien lu aucun de mes textes, ou bien il ment. Je crois qu’il y a un peu des trois choses.
Quoi qu’il en soit, j’appartiens à un courant dit « de gauche », si on observe que le Nationalisme français est le fruit de la Révolution de 1789. Rappelons qu’en 1790, un soldat de la garnison de Nancy, mutinée, cria « Vive la Nation ! » au moment d’expirer. Cri alors hautement séditieux ! De plus le Nationalisme ne se conçoit pas sans le Socialisme. Celui-ci a pour but de mettre à bas toutes les barrières sociales qui divisent le Peuple et affaiblissent la Nation, la privant de ses meilleurs éléments maintenus dans les bas échelons de la société. En 1815, les Bonapartistes étaient appelés « les Rouges » par la droite, cléricale et réactionnaire, que les ennemis de la France avaient ramenée à Paris. Si donc Del Valle ou d’autres persistent à me classer « de droite », grand bien leur fasse ! Je veux bien, quant à moi, être assimilé à la gauche anti-marxiste ou à la droite anti-réactionnaire, si un tel concept existe.
Q. : Vous avez tout de même sympathisé avec la Nouvelle-Droite à une certaine époque ?
R. : Oui, mais pas parce qu’elle était de droite. Parce qu’elle était européiste, islamophile. Je me suis détaché d’elle quand elle a cessé de l’être. Je me suis également rapproché d’une certaine gauche. Il convient mieux de dire qu’en fait, je me suis rapproché de personnalités indistinctement de gauche ou de droite, selon leurs prises de position précises, notamment sur la question essentielle de la souveraineté nationale face aux diktats de Washington. Aujourd’hui j’applaudis Jacques Chirac. Je ne suis pas pour autant chiraquien. Dans mon livre, j’ai écrit : « La chance de celui qui, depuis l’autre côté de l’Atlantique, nous contraint constamment à sa volonté, c’est de ne trouver dans nos palais gouvernementaux que des porte-valises ». Je reconnais que Jacques Chirac n’en est pas un. Je dirais même qu’il nous a rendu un peu de notre fierté nationale. J’espère qu’il restera dans cette ligne. Sinon, je le sifflerai !
Q. : Vous assimilez curieusement le bonapartisme à l’islamisme…
R. : Il est peu connu que l’Empereur se convertit à l’Islam en 1798 en Egypte. Lui-même tint à le faire oublier dès son retour en France. Il projetait déjà l’Empire grand-européen avec quelque cent millions de catholiques de la Pologne au Portugal. Il avait cependant bien étudié et assimilé la stratégie du prophète Mohammed. Sa stratégie militaire certes, ainsi que je le démontre dans plusieurs de mes ouvrages (2), mais aussi sa stratégie d’islamisation nationale et continentale. Le grand pas accompli en ce sens fut le Code de 1804, puis l’interdiction progressive de l’usure. Or, que ce soit à La Mecque en 600 ou en France douze siècles plus tard, ou n’importe où, à n’importe quelle époque, le processus d’islamisation est un processus pédagogique progressif. Il ne s’agit pas de forcer les femmes à porter un foulard ni les hommes à fréquenter les mosquées. Il s’agit d’éduquer les masses, de les rendre aptes à comprendre puis à accepter les principes du Coran. Ce n’est pas avec des bâtonnades et des pendaisons qu’on y parvient !
Q. : Apparemment, vous vous distancez des conceptions illustrées par les Talibans…
R. : Mieux, je les combats ! Les Wahhâbites sont la plaie de l’Islam. On ne peut même pas parler de caricature, car la caricature prend forme sur des traits réels. Or, il n’y rien dans l’Islam qui justifie le Wahhâbisme, invention de l’Occident pour détruire la doctrine islamique de l’intérieur.
Q. : A quelle école d’Islam appartenez-vous donc ?
R. : A aucune. Quand j’ai prononcé la profession de foi de l’Islam, j’ignorais qu’il en existât de différentes. J’en entendis vaguement parler, mais ça n’éveillait aucun intérêt pour moi. Mon école, c’est celle de Mohammed, messager de l’Unique. Ceci dit, j’ai sympathisé avec nos Frères et Sœurs chiites lors de la Révolution Iranienne. J’apprécie leur vénération de l’Imam Hussein et le sens du sacrifice, jusque dans le martyre, qui l’accompagne. Ils sont conscients qu’Islam signifie guerre à l’oppression. Ceci dit, j’ai aussi rencontré des Sunnites qui partagent les mêmes sentiments et conceptions. J’appelle les Musulmans à l’union et à la fraternité.
Q. : N’y a-t-il pas là une contradiction avec la fraternité nationale ?
R. : Non, car être musulman, c’est vouloir le bien de la communauté qu’il plut à l’Unique de nous donner comme berceau. La communauté de l’Islam, la Oumma, et celle de la Nation, se situent donc dans deux plans différents. Elles ne se heurtent pas, mais peuvent se juxtaposer. Comme je ne saurais trop le répéter, l’Islam est une voie de redressement des peuples comme des individus. Plus encore des peuples, car l’individu n’existe que par le peuple. Régénérer un peuple, c’est régénérer la somme des individus qui le composent.
Q. : Revenons à votre parcours. Vous avez beaucoup voyagé. On parle de votre expérience afghane. A quel groupe étiez-vous lié ?
R. : Je m’intéresse aux peuples et aux cultures. Notamment à l’Asie, découvrant la splendide culture chinoise à laquelle même les Japonais ne cessent de rendre hommage, de reconnaître tout ce qu’ils lui doivent. La guerre en Afghanistan m’a bien sûr attirée, ne serait-ce que d’un point de vue professionnel, si on considère que mon vrai métier, c’est celui des Armes. Je n’ai cessé de m’y intéresser. En Afghanistan, j’ai notamment voulu vérifier la connaissance qu’avaient les Soviétiques des enseignements du colonel Trinquier, en matière d’anti-guerilla. Je dois dire qu’ils ont été en-dessous de tout. Ils n’auraient pas agi autrement s’ils avaient pris systématiquement le contre-pied de Trinquier. Ils faisaient pitié, calfeutrés dans leurs postes, terrifiés au moindre projectile. J’ai rencontré tous les chefs afghans, même si j’ai particulièrement sympathisé avec Hekmatyar.
Q. : Que pensez-vous des actuels développements dans ce pays ?
R. : Ils m’attristent profondément. Je les avais d’ailleurs prévus. Rien ne pouvait sortir de bon du financement, autrement dit de la manipulation des Moujahidine afghans par la CIA, par Séoudiens et Wahhâbites interposés. J’ai été révolté par le dynamitage des statues de Bouddha, puis par la parodie d’Etat islamique instaurée par les Talibans. J’ai souhaité aux femmes afghanes, à tout le peuple afghan, les bienfaits de l’Etat islamique authentique, notamment la libération de l’obscurantisme. C’est l’inverse qui s’est produit. J’ai vu la même manipulation Wahhâbites à l’œuvre dans les Balkans, en Birmanie.
Q. : L’existence de Musulmans en Birmanie est peu connue...
R. : D’autant moins que si rien n’est entrepris l’extermination des Musulmans de Birmanie aura bientôt été achevée. Ils luttent sans aucun moyen. Les agences de presse et d’aide prétendues islamiques, en réalité Wahhâbites, font la conspiration du silence sur ce génocide. Tout en finançant les Moujahidine birmans assez pour qu’ils continuent de croire en la victoire et de saigner, jamais assez pour vaincre. J’ai vu la même chose en Bosnie et ailleurs. Remarquez que la CIA applique la même politique avec les différents groupes d’insurrection. Les séparatistes basques, irlandais, corses, kurdes sont les victimes de la même stratégie. Il s’agit toutefois de déstabiliser des pays d’Europe géopolitiquement clés. Je vous renvoie à mon livre !
Q. : Vous développez par ailleurs le concept d’Eurislamisme.
R. :Il s’agit de l’Islamisme, c’est-à-dire l’application politique de l’Islam aux peuples d’Europe.
Q. : Pouvez-vous nous en tracer les grandes lignes ?
R. : Certes ! Ce projet part du principe que tous les peuples d’Europe forment une communauté de culture et de destin.
Q. : Marquée par deux millénaires de Christianisme !
R. : C’est indéniable. Je ne vais pas me lancer ici dans une étude du Christianisme. Force est toutefois de reconnaître que ces deux millénaires aboutissent à un échec, pire, qu’ils ont conduit nos peuples au bord du gouffre, ou plutôt de leur tombe. On doit reconnaître la beauté des cathédrales. Elles sont le fruit du génie européen, qui a aussi construit de magnifiques mosquées, de magnifiques temples païens. Il n’est pas question de vouloir remplacer le Christianisme par une autre religion. Les histoires de prosélytisme religieux ne m’intéressent pas le moins du monde. Mais de rendre à l’Europe sa spiritualité propre et à ses peuples leur raison, mais aussi leurs moyens d’exister dans le futur. Le projet eurislamiste est donc un projet d’union continentale des peuples et des nations d’Europe, dans le respect aussi des identités ethniques et régionales. Je suis pour le renouveau du Basque, du Breton… comme langues, mais aussi comme entités politiques à l’intérieur de la Nation, elle-même membre de la grande famille européenne.
Q. : Vous critiquez pourtant le concept de « l’Europe seule » ?
R. : Absolument ! L’Europe doit sortir de l’Occident ! Et retrouver ses liens naturels avec les autres civilisations d’Asie et d’Afrique. Dans le respect mutuel, pour le bien de tous !
Q. : Votre nationalisme va à l’encontre du chauvinisme, de la xénophobie.
R. : On ne peut même pas parler ici d’idéologie. La haine de l’autre, de l’étranger, est un sentiment absurde, vulgaire. C’est celui d’abrutis, de gens qui n’ont jamais voyagé, jamais connu d’autres peuples. Voilà les sentiments que l’extrême-droite cherche à raviver, à exacerber. Pour le compte de qui ?
Q. : Il y a tout de même la question de l’immigration, qui devient de plus en plus angoissante dans toute l’Europe.
R. : Certes ! Et rien ne m’agace davantage que d’être soupçonné de favoriser l’immigration simplement parce que je suis musulman. Evidemment, c’est la thèse de Faye : l’immigration, c’est le Jihad déguisé ! J’en démontre l’absurdité mensongère. Voyez-vous, l’extrême-droite a pour mission, pour raison d’être de salir tout ce qu’elle touche ! C’est le repoussoir institutionnalisé. Ridiculisez le patriotisme, rendez-le odieux : organisez une manifestation de l’extrême-droite avec les drapeaux nationaux mêlés aux pancartes xénophobes ! Le combat contre l’Immigration est à l’origine un combat pour les immigrés, afin de les soustraire aux néo-colonialistes, aux néo-esclavagistes. L’immigration maghrébine est, en France, largement dépassée par celle d’Asie. Mais l’extrême-droite ne parle pas de l’immigration asiatique parce qu’elle a peu à voir avec l’Islam. Pourtant, des Chinois, des Pakistanais travaillent clandestinement dans des conditions d’esclavage. Mais ça, ça n’intéresse pas l’extrême-droite, même pas au nom de ses prétendues thèses raciales. Elle a cependant complètement perverti la question de l’immigration : les neo-esclavagistes qui sont naturellement favorables à l’immigration deviennent les « bons », les amis de leurs esclaves ; alors que les partisans de la libération des peuples, de leur droit de prospérer sur leur sol et de protéger leur culture, sont présentés comme les « méchants » xénophobes, partisans de l’oppression et de l’exclusion.
Q. : Avez-vous cependant une solution concrète au problème de l’immigration ?
R. : La Nouvelle Droite, au temps où elle était, justement, nouvelle ; avait une réponse. Il s’agissait de créer une coopération réelle entre nos pays d’Europe et les pays en voie de développement, ceci afin de rétablir l’équilibre Nord-Sud, de créer au Sud des conditions de vie honorables afin de mettre fin à la nécessité d’immigrer pour vivre. Ce projet pouvait passer pour généreux mais utopique, aussi longtemps qu’il ne s’accompagnait pas d’une solution concrète. Or, l’Eurislamisme apportait cette solution, là où la Nouvelle Droite apportait une réponse, ce qui était déjà fort louable. La solution résidait dans le système islamique de développement et de coprospérité. Un système fonctionnant sans recours à l’usure, mais par partage des bénéfices comme des risques.
Q. : C’est ce à quoi vous faites allusion dans votre livre ?
R. : Exactement ! L’adoption de ce système en Europe doit rendre la prospérité à nos peuples, y résoudre tous les problèmes sociaux et économiques actuels. Il doit aussi résoudre les problèmes de coopération Nord-Sud. Il passe par l’abolition inconditionnelle de la Dette, en Afrique comme en Europe. Les peuples du prétendu Tiers-monde retrouveront l’accès à leurs richesses propres. Ils sortiront de la misère, de la famine, des guerres incessantes où les plongent le capitalisme et la mondialisation. Alors on pourra arrêter les flots migratoires et envisager une politique du retour. Une politique du retour des immigrés non-européens vers leurs pays d’origine, certes, mais aussi des Européens déracinés vers leur espace ethno-culturel.
Voyez tous ces jeunes gens originaires des provinces françaises, obligés d’immigrer vers la région parisienne pour trouver un travail. Voient-ils seulement les beautés de Paris ? Même pas ! Ils sont parqués, tout comme les Maghrébins et Africains, dans des banlieues de béton, véritables zones de pourrissement. C’est pourquoi dans mon livre je parle d’une immigration française en France ! Je ne le répéterai sans doute jamais assez : il n’y a qu’un moyen de liquider le paupérisme, de rétablir les équilibres : c’est la mise à bas, selon le Coran, de l’Usurocratie !
Q. :Vous mentionnez l’existence en France des systèmes SEL et « Love-money » ?
R. : Oui, et je ne peux que conseiller à tous, notamment à tous les Musulmans, d’y contribuer. Ce sont des systèmes islamiques même s’ils ne se présentent pas comme tels, ce qui importe peu. Tout ce qui fait échec au Capitalisme, tout ce qui tend à recréer les liens naturels, est par définition islamique.
Q. : Serait-ce flatter votre Ego, que de vous demander pour terminer quelques mots sur les questions militaires ?
R. : Ce sont là en effet des questions qui me tiennent à cœur. J’en ai débattu dans Centurio…
Q. : Qui va reparaître, je crois ?
R. : Incha Allah ! Je résumerai en disant que je préconise un système de Défense grand-européen bien sûr anti-atlantiste, anti-OTAN. Quand je dis grand-européen, je pense en réalité eurasiatique et eurafricain. Et eurolatin. C’est l’alliance des peuples libres et régénérés. Moi qui suis militariste, je mesure toutefois l’insanité des conflits actuels. Or, la conduite américano-capitaliste de la guerre, c’est le terrorisme. Aujourd’hui, des peuples entiers sont victimes du terrorisme. C’est le cas du peuple irakien, qui s’attend à chaque nouveau jour à subir des bombardements, à voir ses villes rasées, ses populations exterminées… Rappelons que l’embargo a déjà fait des centaines de milliers de victimes, surtout des enfants, par malnutrition et manque de soins. Mettez une bombe dans un avion, vous êtes un terroriste. Lancez d’avions des milliers de bombes sur des villes sans défense, vous êtes le Strategic Air Command !
Q. : Que direz-vous pour conclure ?
R. : Je citerai ce verset du Coran qui m’est cher entre tous : « L’Unique ne change pas la condition d’un peuple, jusqu’à ce qu’il ait changé ce qui est en lu »i. C’est donc un appel, mais également un message d’espérance et de courage aux peuples d’Europe. Un appel à la révolution intégrale. Comme l’écrivait Saint-Loup, l’Histoire ne repasse pas les plats. Aux Européens de se servir, et même de bien se servir, car il n’est pas dit que l’occasion offerte par la révolution eurislamiste se représentera. Courage donc, et vivacité d’esprit et d’action ! Je citerai pour terminer le plus célèbre immigré italien en France : « C'est de Dieu que viennent tous les biens. C'est lui qui donne la victoire » (Napoléon).
Notes
1 - Plumet rouge et blanc, distinctif de l’uniforme des cadets de l’Ecole Militaire de Saint-Cyr.
2 - Notamment dans Guénon, Clausewitz et le concept islamique du Tawhid et dans Ali Napoléon Bonaparte, Grand Sultan des Français.
|