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:::::::: evola et spiritualité européenne ::
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Le nazisme et l’islam
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14/12/03 |
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20.46 t.u. |
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Claudio Mutti |
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Parmi les témoignages relatifs à la sympathie et à la confiance que le monde musulman accorda à l'Allemagne nationale-socialiste et à sa lutte, il est nécessaire de citer, en résumant l'essentiel, l'essai d'une femme écrivain musulmane de l'Inde, Saïda Savitri, sorti à Paris sous le titre L'Islam devant le national-socialisme. L'auteur pense pouvoir reconnaître dans l'Allemagne une structure dont Dieu se sert pour abattre la civilisation matérialiste et exhorter les musulmans à ne pas laisser l'occasion s'échapper : « Ce n'est pas seulement sur leurs ceinturons que les soldats du grand mystique Hitler portent la devise Gott mit uns. Il est gravé dans leur âme de héros. Ils avancent, avancent toujours, pour abattre les superstitions et le matérialisme. Ces victoires répétées ne peuvent pas se produire sans la permission de Dieu. (…) Grâce à l'Allemagne, nos pires ennemis sont réduits à l'impuissance. Bientôt ils ne seront plus en état de faire obstacle. Si nous laissons passer ce moment, unique dans l'histoire mondiale moderne, nous commettrons un acte d'authentique félonie à l'égard de Dieu, qui nous a confié une mission d'équilibre et de civilisation ».
L'Allemagne national-socialiste est, pour Saida Savitri, l'unique nation occidentale avec laquelle le monde musulman peut entretenir des relations sans crainte de subir des corruptions et des contaminations : « l'Allemagne hitlérienne est la seule nation occidentale dont le contact ne risque pas de nous déformer. Elle est notre sœur par son fanatisme (j'use ce terme à bon escient, car nous en sommes gratifiés tous les deux). Quant à moi, je donnerais à cette disposition spirituelle le nom d'idéalisme».
Le national-socialisme présente d'autre part, pour elle, une série de point en commun avec l'islam : « A première vue sans entrer dans les détails, nous trouvons, à treize siècles de distance, devant deux révolutions sociales quasi identiques ». Voulant montrer des aspects semblables des deux doctrines, l'auteur cite un large choix de passages des écrits d'Hitler, faisant ressortir comment le Führer exprime souvent des notions et des conceptions bien connues de l'islam : « On pourrait croire entendre parler nos premiers califes ».
L'Allemagne national-socialiste, affirme entre autres l'auteur indienne, a compris la menace représentée par l'usurocratie juive et cela la place résolument au côté des musulmans : « L'Islam depuis toujours, l'Allemagne aujourd'hui, ont compris ce danger. C'est pour ceci que j'estime urgent une alliance étroite entre ces deux mentalités, dans le but de lutter contre un danger commun que nous ne devons pas sous-estimer ».
Les mêmes idées que celles exprimées par Saida Savitri inspirèrent la conférence tenue par le professeur Abû's-Su'ûd le 6 juillet 1942 à l'Académie des sciences de Berlin. Abû's-Su'ûd affirme que les principes de l'islam n'admettent pas la démocratie, parce qu'un tel régime consiste dans la suprématie d'une oligarchie capitaliste laquelle, au moyen du mensonge et de la tromperie, tend à asservir les êtres humains, à en assujettir l'âme et à exploiter leur travail et leurs richesses. L'organisation islamique, soutenait Abû's-Su'ûd, ressemble au contraire au système national-socialiste, parce que la responsabilité du gouvernement est donnée à un chef qui nomme ses propres conseillers et fonctionnaires. En fait dans l'islam la consultation n'oblige pas le gouvernement : celui-ci peut consulter qui il veut et agir selon le conseil qu'on lui donne ou selon son propre avis ; c'est lui le responsable et c'est sa voix qui prévaut. D'autre part, le droit du chef de choisir ses propres conseillers libère la nation de l'escroquerie électorale, dans laquelle ce n'est jamais le meilleur qui gagne, mais le plus rusé, le plus habile dans l’art de la tromperie. Cela était précisément le critère au temps de Mahomet et des quatre premiers califes. Le choix de ceux-ci d'autre part, eut lieu au moyen de systèmes divers, parmi lesquels prévalut celui de la désignation du successeur (istikhlâf) : le chef d'Etat désignant par nomination celui qui devait lui succéder.
Mais la personnalité de l'Islam qui mieux que toute autre représenta activement la convergence de vue et la solidarité entre le Troisième Reich et le monde musulman fut le Grand Mufti de Jérusalem al-Hâj Muhammad Amîn al-Hussaynî.
Né en 1897, à Jérusalem, d'une noble famille descendant du prophète qui se vantait d’avoir occupé durant les deux derniers siècles la charge de Mufti dans la Ville sainte, Muhammad Amîn fit ses premières études en Palestine ; puis à l'âge de dix-sept ans, il entra à l'université islamique al-Azhar, au Caire. En Egypte, le jeune al-Hussaynî fréquenta le mouvement anti-britannique dont il devint un des animateurs et des organisateurs. Après la première guerre mondiale, il devint l'inspirateur de la lutte des Palestiniens contre les prédateurs sionistes et contre les troupes d'occupation anglaises. Il échappa à la police militaire britannique et il se réfugia en Transjordanie où - condamné à dix années de prisons par contumace - il continua son action en approvisionnant les Palestiniens en armes. Devenu Grand Mufti de Jérusalem et président du Conseil suprême musulman, al-Hussaynî intensifia son activité en organisant les soulèvements de 1929 et de 1936, qui virent les Palestiniens s'insurger contre les occupants anglo-sionistes. Par la suite il continua son action dans la Syrie occupée par les Français ; puis, en 1939, il passa en Irak.
Le peuple de ce pays, ne supportant pas les positions anglophiles du gouvernement réserva au Grand Mufti et à ses gens un accueil triomphal. En Irak, la sympathie pour l'Allemagne était vive, des groupes étaient actifs comme al-Futuwwab, qui l'année précédente avait envoyé à Nuremberg une délégation de dix-sept militants, tandis que le chef de l'organisation, Mahmûd Fadhil al-Janabî, avait été reçu par Hitler. La présence du Grand Mufti en Irak renforça donc les positions anti-britanniques, au point que le 21 mars 1940 un nouveau gouvernement, présidé par Rashîd Alî al-Gailânî, s'installa à Bagdad. Il proclama vouloir maintenir la neutralité du pays dans le conflit qui venait d'éclater en Europe. Londres réagit en sommant le gouvernement irakien de rompre les relations diplomatiques avec l'Allemagne et l'Italie, mais al-Gailânî, bénéficiant de l'appui du Grand Mufti, refusa.
En janvier 1941, dans un long message, al-Hussaynî avait écrit à Hitler : « Les chaleureuses sympathies que les Arabes nourrissent à l'égard de l'Axe et de l'Allemagne sont et seront déterminantes ». Le Führer lui répondra : « L'Allemagne national-socialiste reconnaît la totale indépendance des nations arabes et pour celles qui ne l'ont pas encore obtenu, reconnaît le plein droit à l'obtenir. Les Allemands et les Arabes ont comme ennemis communs les Anglais et les Juifs ».
En avril et mai 1941, eut lieu l'agression britannique contre l'Irak. Il y eut une mobilisation générale dans le pays : les membres des organisations initiatiques Naqshbandiyya et Qâdiriyya donnèrent l'exemple en s'enrôlant comme volontaires, immédiatement imités par de vastes couches de la population, y compris de nombreuses femmes. Le Grand Mufti appela à la lutte au côté des frères irakiens des milliers de volontaires syriens, transjordaniens, et palestiniens ; mais ni le combat des Arabes, ni l'intervention des aviations allemandes et italiennes, ne réussirent à empêcher que la supériorité matérielle des envahisseurs leur permette de rétablir la situation à leur avantage.
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