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Les bombes à anthrax de Churchill
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21/03/04 |
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7.58 t.u. |
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Jean-François Hivernat |
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Dans le contexte de la campagne de terrorisme aérien des Alliés pendant la Seconde Guerre Mondiale, Winston Churchill proposait de lâcher des spores mortels d’anthrax sur six villes allemandes. Les villes sélectionnées – Aix-la-Chapelle, Wilhelmshaven, Stuttgart, Francfort, Hambourg et Berlin – auraient offert 1400 km2 de région urbanisée à l’abominable opération, qui aurait requis un total de 570.280 bombes à l’anthrax pour réussir. Ici, dans un article opportun, un prestigieux journal britannique révèle quelques-uns des choquants détails de l’un des plans les plus dépravés, diaboliques et criminels jamais conçus par les esprits malades qui faisaient alors la guerre à Adolf Hitler.
Le Royaume-Uni planifiait d’anéantir l’Allemagne avec de l’anthrax
La honte des Alliés pendant la Seconde Guerre Mondiale
Sunday Herald, Londres, 14 octobre 2001
Par George Rosie
Alors que le monde est horrifié devant l’horrible possibilité que des terroristes d’Al-Qaïda puissent mener une guerre à l’anthrax contre les citoyens des Etats-Unis, le Sunday Herald peut révéler que la Grande-Bretagne a fabriqué cinq millions de « cakes » fourrés à l’anthrax pendant la Seconde Guerre Mondiale et planifiait de les larguer sur l’Allemagne en 1944.
Le but de l’« Opération Végétarien » était d’anéantir les troupeaux de bétail et ensuite de voir la bactérie se répandre dans la population humaine. Avec des gens n’ayant à l’époque pas accès aux antibiotiques, cela aurait entraîné une mort horrible pour de nombreux milliers – peut-être même des millions – d’Allemands, hommes, femmes et enfants.
Les « cakes » à l’anthrax furent testés sur l’île de Gruinard, au large de Wester Ross [au Nord-Ouest de l’Ecosse], qui fut finalement décontaminée en 1990. L’Opération Végétarien était planifiée pour l’été 1944, mais par la suite elle fut abandonnée alors que l’invasion des Alliés en Normandie progressait avec succès.
Les détails de cette opération secrète de l’époque de la guerre sont contenus dans une série de fichiers du War Office (WO 188) au Service des Archives Publiques à Kew. Certains des fichiers sont encore classifiés.
L’homme dont la tâche était de réaliser l’Opération Végétarien était le Dr. Paul Fildes, directeur du Département de Biologie à Porton Down près de Salisbury dans le Wiltshire. Fildes avait précédemment été en charge de l’unité de chimie bactérienne du Conseil de Recherche Médicale à l’Hôpital de Middlesex.
Au début de 1942, Fildes commença à rechercher en Grande-Bretagne des fournisseurs et des fabricants de cakes à l’huile de lin pour faire cinq millions de petits cakes. De grandes quantités du bacille lui-même devaient être produites, pendant que des containers spéciaux pour les cakes devaient être conçus et fabriqués. Certains bombardiers de la RAF devaient être modifiés pour transporter le chargement infecté à l’anthrax. Et tout cela devait être réalisé aux moindres frais possibles.
La matière première pour le cake fut fournie par la société Olympia Oil & Cake à Blackburn. Le contrat pour couper le cake en petits morceaux fut attribué à J & E Atkinson de Bond Street à Londres, parfumeurs, fabricants et fournisseurs de savon de la famille royale.
Les Atkinsons calculèrent qu’ils pouvaient produire de 180.000 à 250.000 cakes, chacun de 2,5 cm de diamètre et d’un poids de 10 grammes, en une semaine de 44 heures. Le prix devait être entre 12 et 15 shillings par millier.
La société s’engagea à fournir 5.273.400 cakes pour avril 1943. Au milieu de juillet 1942, les Atkinsons informèrent Fildes que « nous produisons maintenant au rythme de 40.000 par jour ».
L’anthrax fut fabriqué par le Ministère de l’Agriculture et des Pêcheries dans son laboratoire vétérinaire du Surrey. Un savant d’Oxford nommé le Dr. E. Shuster fut désigné pour travailler à la conception d’une pompe pour injecter le bacille dans les cakes. Les scientifiques de Porton Down se chargèrent des containers de carton en forme de cube, de 18 cm de coté, pour transporter les denrées infectées.
Chacun contenait 400 cakes. Ils seraient ajustés à une poignée d’acier « d’une taille permettant à l’opérateur de saisir la poignée sans difficulté en portant d’épais gants de cuir ou de peau … ». Treize femmes furent ensuite recrutées dans diverses fabriques de savon, durent jurer de garder le secret et reçurent le travail d’injecter les spores d’anthrax dans les cakes. En même temps, Fildes et son équipe travaillaient sur la meilleure manière de transporter la nourriture infectée jusqu’aux troupeaux allemands.
L’unité de recherche de la RAF trouva une solution simple – des corbeilles de bois faciles à fabriquer, adaptées aux glissières pour fusées des avions. Les Lancaster, les Halifax et les Stirling du Bomber Command furent choisis pour le travail.
Au début de 1944, l’Opération Végétarien était prête à commencer. Il était crucial de mener l’attaque pendant les mois d’été.
Fildes disait : « Le bétail doit être surpris dans les pâturages ouverts quand la riche herbe du printemps est sur le déclin. Les essais ont montré que ces tablettes … sont trouvées et consommées par le bétail en très peu de temps. Le bétail est concentré dans la moitié nord d’Oldenburg et au nord-ouest de Hanovre. Les avions volant vers Berlin et en revenant survoleront 60 miles [ = 97 km] de pâturages. »
Fildes calcula que, qu’à une vitesse moyenne de 483 km/h, la distance serait couverte en 18 minutes. « Si une boîte de tablettes est dispersée toutes les deux minutes, alors chaque avion devra en transporter et en disperser neuf, ou disons dix boîtes ».
Un bombardier Lancaster revenant d’un raid sur Berlin serait capable de disperser 4.000 cakes infectés à l’anthrax sur une distance de 60 miles en moins de 20 minutes. Une douzaine d’avions aurait été suffisante pour parsemer la plus grande partie de la campagne de l’Allemagne du Nord de spores d’anthrax. l’Opération Végétarien était un projet sérieusement mortel.
Mais à l’époque où l’opération de Fildes était prête à commencer à l’été de 1944, l’invasion de la Normandie avait eu lieu et les armées alliées déferlaient à travers le nord de la France et à travers l’Italie. La guerre contre l’Allemagne nazie était en train d’être gagnée par des moyens conventionnels. A la fin de 1945, cinq millions de cakes infectés à l’anthrax furent incinérés dans l’un des fours de Porton Down.
Quand l’anthrax était « bon »
Il y a soixante ans, ce n’était pas considéré comme « mal ». C’était quand l’Amérique et la Grande-Bretagne étaient engagées dans une sainte croisade contre Hitler. Mais aujourd’hui, alors que le lobby israélien pousse à impliquer ces mêmes pays et d’autres dans encore une autre guerre mondiale, la possession d’armes biologiques et d’anthrax par tout pays autre que l’Etat juif et son protecteur superpuissant devient un « lâche acte de terrorisme ». Voyez l’hypocrisie de toute cette comédie, quand vous lisez l’article suivant venant d’un des plus grands journaux britanniques.
Mon heure de cauchemar sur l’île de l’anthrax (extraits)
Daily Mail, Londres, lundi 15 octobre 2001
Par MICHAEL HANLON
L’anthrax était l’arme de la dernière chance de Churchill, si tout le reste échouait dans la bataille contre les nazis. En 1941, alors que les bombes pleuvaient sur Londres, et alors que la bombe atomique était encore un éclair dans l’œil d’Oppenheimer, des mesures désespérées étaient nécessaires.
Il y avait la crainte que les scientifiques de Hitler soient à la veille de développer des armes chimiques ou biologiques dévastatrices qui pourraient être utilisées contre les villes britanniques, et qu’une invasion pouvait être imminente.
Le Premier Ministre autorisa donc le développement de l’arme absolue : une bombe contenant des spores d’anthrax qui qu’on pourrait faire exploser au-dessus de la partie urbanisée de l’Allemagne.
Elle ne fut jamais utilisée, mais elle fut testée – une seule fois, ici sur ce petit îlot rocheux au large de la côte de Wester Ross [l’île de Gruinard].
A présent il est impossible d’imaginer une scène plus pacifique. Guinard est désertée, sauf par quelques grands oiseaux de mer tournoyant au-dessus des bruyères et des broussailles, et d’une quantité de rats et de lapins noirs qui prolifèrent sur l’île.
Pourtant, il y a 60 ans, Gruinard était une ruche bruissante d’activité militaire, fourmillant de scientifiques à col blanc et de soldats. Ils faisaient des recherches pour préparer ce qui devait être l’arme absolue, l’arme du Jugement Dernier, pour l’utiliser contre les nazis.
Des billions de bactéries d’anthrax furent produits, chacune placée dans une spore microscopique, comme une minuscule coquille durcie, qui pouvait survivre dans les conditions les plus difficiles pendant des décennies.
Elles furent amenées à Gruinard, où on les fit exploser dans une série de « bombes » faites de boîtes pour gaz moutarde de la Première Guerre Mondiale, spécialement adaptées, à coté de 60 moutons qui avaient été amenés sur l’île.
En quelques jours tous les animaux étaient morts.
On ne dit rien de l’expérience à ceux qui vivaient à proximité de l’île, bien que chacun dans ces petites communautés dispersées le long de cette côte sauvage savait qu’il se passait quelque chose de très étrange.
Alice McLean vit près d’une superbe plage de sable blanc à Mellon Udrigle, qui fait face à l’île. Elle est maintenant âgée de 90 ans et se rappelle clairement l’effet que faisaient les spores d’anthrax – pas seulement sur les animaux à Gruinard mais aussi sur le continent.
« Juste après la guerre mon père perdit un mouton et une vache et sa jument grise préférée », dit-elle, ajoutant que les vétérinaires du ministère vinrent peu après pour procéder à des analyses.
Il semble que les animaux de son père aient été soit tués par des spores échappées de l’île, soit contaminés par des carcasses de moutons morts venues de Gruinard.
Heureusement, il semble qu’aucun humain n’ait contracté la maladie à la suite de l’expérience.
Les bombes britanniques à l’anthrax furent, semble-t-il, un succès. Les scientifiques prouvèrent que s’ils les avaient utilisées pendant la guerre elles auraient été dévastatrices pour l’ennemi.
Les résultats auraient été si monstrueux qu’ils auraient éclipsé la controverse associée au bombardement de Dresde, et même les attaques atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.
Après que les morts aient été enterrés, de larges parties de l’Allemagne auraient été inhabitables pour les humains, bonnes seulement pour les rats et les lapins.
Gruinard elle-même resta interdite pendant des décennies, son sol toujours infesté de spores résistantes. Mais au milieu des années 80, il fut décidé de faire quelque chose à propos de « l’île de l’anthrax » et des entrepreneurs furent engagés par le Ministère de la Défense pour nettoyer l’île.
Des tonnes de terre furent enlevées et placées dans des containers scellés, pour être emmenées plus loin et brûlées. Plus de 280 tonnes de « formaldehyde », diluée dans 2.000 tonnes d’eau de mer, furent vaporisées sur l’île.
Un troupeau de montons fut ensuite lâché pour paître librement, et aucun ne contracta la maladie.
Le 24 avril 1990, le jeune Ministre de la Défense d’alors, Michael Neubert, atterrit sur l’île et enleva les sinistres écriteaux « Eloignez-vous sinon .. » qui entouraient le rivage.
Mais tout le monde n’est pas convaincu que Gruinard soit saine, même aujourd’hui.
Le Dr. Brian Moffat est un archéologue, et pendant que Gruinard était désinfectée il était en train de mettre à jour un hôpital médiéval près d’Edinburgh. Il trouva des spores vivantes d’anthrax enterrées, qui avaient survécu pendant des siècles. « Je n’irais jamais me promener sur Gruinard », dit-il, « l’anthrax est une bactérie très résistante et mortelle ».
Et certains habitants de l’endroit soulignent que l’anthrax ne fut pas le seul agent de guerre biologique testé sur Gruinard. D’après un chauffeur de taxi local, une rumeur dans la région disait que la toxine botulique était aussi utilisée secrètement sur l’île. L’anthrax précède la bombe atomique, le missile guidé et même l’avion à réaction. C’est une arme d’un temps plus ancien, développée alors que les « chercheurs » étaient à la recherche de quelque chose, de tout ce qui pourrait stopper la trajectoire de Hitler.
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